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Des questions demeurent quant au nombre de réinfections et les impacts à court et long terme sur la santé des gens ayant déjà contracté la COVID-19 lors des vagues précédentes.
Alors que des statistiques montrent que la COVID-19 a touché la moitié de la population canadienne, l’arrivée de nouveaux variants plus contagieux signifie que des personnes pourront contracter le virus encore une fois…
Des questions demeurent quant au nombre de réinfections et les impacts à court et long termes sur la santé des gens ayant déjà contracté la COVID-19 lors des vagues précédentes.
Avec une nouvelle montée des cas et des hospitalisations cet été, voici quelques analyses d’experts en santé sur les réinfections de COVID-19.
L’arrivée du variant Omicron a frappé la province lors du temps des Fêtes, alors que le pourcentage de la population avec des anticorps contre le virus est passé de 7% à 45% entre décembre 2021 et mai 2022, selon un rapport du Groupe de travail sur l'immunité face à la COVID‑19, publié en juillet.
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La coprésidente de l’organisme gouvernemental, Catherine Hankins, a expliqué que les experts ne savaient toujours pas quelles sont les probabilités qu’une personne précédemment infectée attrape encore le virus, surtout avec la récente entrée en scène du sous-variant BA.5, qui a un grand impact sur le nombre de contaminations aux pays.
«Tout ce que nous savons, c’est que ça peut se produire, a lancé Mme Hankins, professeure à l’Université McGill. Ce variant particulier est en mesure de déjouer l’immunité, notamment l’immunité de son variant précédent.»
Prabhat Jha, un professeur en épidémiologie à l'école de santé publique Dalla Lana, a expliqué que les espoirs disant qu’Omicron allait agir comme «dose de rappel naturelle» en se propageant rapidement et en ne causant que des symptômes légers, ne se sont pas concrétisés.
«Alors que de plus en plus de données s’accumulent, on semble réaliser qu’Omicron n’est pas le grand protecteur que nous pensions tous qu’il serait», a-t-il avancé, citant des résultats provenant du Royaume-Uni.
Lynora Saxinger, professeure au département de médecine de l’Université de l’Alberta, souligne que le variant BA.5 est tellement différent des souches précédentes que l’immunité acquise lors des mois précédents ne serait pas en mesure de prévenir une autre infection.
Crédit photo: La Presse canadienne
«Ce n’est pas impossible de se faire réinfecter», a-t-elle affirmé.
Les personnes vaccinées qui ont également contracté la COVID-19 seraient renforcées par une «immunité hybride», estime Mme Hankins. Mais des résultats montrent que des personnes contractent à nouveau la COVID-19 peu de temps après avoir testé positif une première fois.
«Ce qui indique que l’immunité naturelle contre le virus serait de courte durée», a-t-elle mentionné.
«Les gens ne devraient pas croire que c’est terminé une fois qu’on a eu l'infection», avance Mme Hankins. «Vous allez l’attraper encore si vous continuez à prendre des risques.»
De son côté, Mme Saxinger ajoute que le variant BA.5 serait plus apte à déjouer la protection hybride, mais à ce stade, il est plutôt rare qu’une personne ayant contracté Omicron soit réinfectée par l’un de ses proches.
«La combinaison du vaccin avec une infection relativement récente n’est pas mal contre les variants BA.4 et BA.5, surtout si vous n’êtes pas une personne à risque.»
Des études canadiennes ont montré que les personnes avec trois doses de vaccin contre la COVID-19 et qui ont également contracté le virus ont le plus haut niveau d’anticorps, a rapporté le professeur Jha.
Ce dernier insiste et dit que les personnes ayant été précédemment infectées peuvent recevoir une autre dose de vaccin.
«Les preuves indiquent très clairement que compter uniquement sur une immunité naturelle pour se protéger est vraiment risqué. Nous savions cela dès le départ, ajoute-t-il. La meilleure protection demeure les trois doses de vaccin.»
Mme Hankins admet qu’il est toujours difficile d’affirmer si les personnes sont davantage malades après une deuxième ou troisième infection.
«Ça semble varier en fonction des gens. On a tendance à dire que vous seriez moins malade la deuxième fois, mais les cas sont différents.»
Alors que les gouvernements provinciaux rapportent une hausse des hospitalisations, dont des personnes qui ont déjà contracté le virus au début de la pandémie, plusieurs présument qu’une réinfection peut causer des symptômes plus sévères, a souligné Saxinger. Mais ça ne serait pas forcément vrai, alors qu’il y a tout simplement plus de cas de COVID-19 au pays.
«C’est vraiment en fonction du volume de transmission, où nous commençons à voir une augmentation de cas sévères», a-t-elle indiqué. «Mais généralement, le risque de souffrir des complications liées au virus est assez faible, surtout si vous êtes complètement vacciné et que vous avez déjà eu l’infection.»
Professeur Jha estime qu’il s’agit d’un domaine plutôt différent, nécessitant de plus amples études.
«En théorie, je n’ai pas de doute que plusieurs infections ne sont pas bonnes pour vous», croit le professeur. «Certaines personnes disent : Je vais juste l’attraper quelques fois, puis tout ira bien.»
On ne sait pas non plus si la réinfection augmente la probabilité de contracter la COVID longue, a-t-il ajouté.
«Des hypothèses suggèrent que plusieurs infections peuvent mener vers des symptômes plus longs. Mais encore une fois, c'est quelque chose que nous ne connaissons pas assez.»
«Tout le monde veut une réponse rapide et dit: "Je veux savoir ce que je dois faire. Je veux passer à autre chose"», a mentionné Jha. «Mais le virus agit à son propre rythme.»
«Notre système immunitaire essaie de lutter face à un virus qui ne cesse de muter… et nous devons être raisonnables.»
Selon le professeur, augmenter le pourcentage de personnes avec une troisième dose de vaccin serait un excellent moyen de protéger les gens face aux réinfections. Chaque dose réduit la gravité des symptômes.
Des données canadiennes montrent que seulement 56% des Canadiens de 12 ans et plus ont obtenu une dose de rappel, alors que 90% ont obtenu trois doses.
Crédit photo: CTV News
Mme Hankins ajoute qu’obtenir une troisième dose à ce stade-ci de la pandémie est important.
«Il s’agit d’un variant très contagieux, mais plus vous avez d’immunité, le mieux c’est», a-t-elle conclu.