Pete Hegseth confirmé au poste de secrétaire à la Défense lors d'un vote décisif

Rarement un candidat au Cabinet a été confronté à des inquiétudes aussi diverses sur son expérience et son comportement que Pete Hegseth, en particulier pour un rôle aussi important à la tête de l'armée américaine. Le Sénat dirigé par les républicains était toutefois déterminé à confirmer M. Hegseth, un ancien présentateur de Fox News et vétéran de combat qui a juré d'apporter une «culture guerrière» au Pentagone, complétant ainsi les principaux responsables du Cabinet de sécurité nationale du président Donald Trump.

Le vice-président JD Vance était présent pour voter afin de départager les voix, ce qui est inhabituel au Sénat pour les candidats au Cabinet, qui obtiennent généralement un soutien plus large. Pete Hegseth lui-même était au Capitole avec sa famille.

Le chef de la majorité au Sénat, John Thune, a avancé qu'en tant que vétéran de la garde nationale qui a servi en Irak et en Afghanistan, M. Hegseth «apportera la perspective d'un guerrier» au poste le plus élevé de l'armée.

«L'époque des distractions wokes sera révolue», a affirmé M. Thune, faisant référence aux initiatives de diversité, d'équité et d'inclusion qui sont en train d'être supprimées dans l'ensemble du gouvernement fédéral. «Le Pentagone se concentrera sur la guerre.»

La capacité du Sénat à confirmer M. Hegseth malgré une série d’accusations graves contre lui donnera une idée du pouvoir politique de Donald Trump et de sa capacité à obtenir ce qu’il veut du Congrès dirigé par les républicains.

Les sénateurs seront confrontés la semaine prochaine aux autres choix de Donald Trump au sein du Cabinet, notamment Kash Patel, un allié de M. Trump au poste de directeur du FBI ; Tulsi Gabbard au poste de directrice du bureau du renseignement national ; et Robert F. Kennedy fils, le défenseur anti-vaccin pour le ministère de la Santé et des Services sociaux.

«Pete Hegseth est-il vraiment le meilleur que nous ayons à offrir ?», s'est interrogé le sénateur Jack Reed de Rhode Island, le principal démocrate de la commission des forces armées du Sénat, exhortant ses collègues à réfléchir sérieusement à leur vote.

«C'est un homme bon», a soutenu le président à propos de M. Hegseth alors qu'il quittait la Maison-Blanche pour visiter la Caroline du Nord et Los Angeles. «J'espère qu'il s'en sortira.»

Un vote sous tension

Donald Trump a critiqué la sénatrice Lisa Murkowski d'Alaska et la sénatrice Susan Collins du Maine, qui ont annoncé qu'elles voteraient contre M. Hegseth. Il a aussi soulevé de nouvelles questions sur le sénateur Mitch McConnell, en disant : «Et bien sûr, Mitch est toujours un vote contre, je suppose. Mitch est-il un vote contre ?»

Au final, tous les trois ont voté contre M. Hegseth, alors que les tensions montaient en flèche vendredi soir au Capitole.

M. McConnell, ancien chef du parti républicain au Sénat, n’avait pas fait connaître son vote, mais avait fait part de son scepticisme dans un discours précédent lorsqu’il avait déclaré qu’il confirmerait les nominations à des postes importants de sécurité nationale «dont le dossier et l’expérience en feront des atouts immédiats, et non des handicaps». Il a voté contre.

Il fallait une majorité simple pour confirmer Pete Hegseth, et les républicains, avec une majorité de 53 contre 47 au Sénat, ne pouvaient perdre qu'un seul vote de plus.

Un républicain, le sénateur Thom Tillis de Caroline du Nord, a mis le Sénat en ébullition en posant des questions, avait indiqué jeudi une personne au fait de la situation et qui a demandé l'anonymat pour en parler.

Mais M. Tillis a finalement voté pour la confirmation de M. Hegseth qui, selon lui, «a une perspective unique» et est passionné par la modernisation de l'armée. Il a déclaré avoir parlé à M. Hegseth pendant «près de deux heures» de ses préoccupations.

Les démocrates, en tant que parti minoritaire, ont contribué à confirmer le secrétaire d'État Marco Rubio et le directeur de la CIA John Ratcliffe lors de votes bipartites à l'équipe de sécurité nationale de Trump quelques jours après son retour à la Maison-Blanche.

Pete Hegseth est accusé d'avoir agressé sexuellement une femme lors d'une conférence républicaine en Californie, bien qu'il ait nié ces accusations et déclaré que la rencontre était consensuelle. Il a ensuite payé 50 000 $ US à la femme.

Plus récemment, l'ancienne belle-sœur de M. Hegseth a affirmé dans une déclaration sous serment qu'il avait été violent envers sa seconde épouse au point qu'elle craignait pour sa sécurité. Il a nié ces allégations et, lors de la procédure de divorce, ni M. Hegseth ni la femme n'ont affirmé être victimes de violences conjugales.

Diplômé de Princeton et de Harvard, Pete Hegseth représente une nouvelle génération de vétérans qui ont grandi après les attentats du 11 septembre 2001. Il a ensuite fait carrière chez Fox News en tant qu'animateur d'une émission de la fin de semaine et était inconnu de beaucoup au Capitole jusqu'à ce que Donald Trump le nomme au poste le plus élevé du ministère de la Défense.

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Chris Megerian, rédacteur de l'Associated Press, a contribué à cet article.