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Tourner le dos à l'industrie de la «fast fashion» n'est pas simple pour les personnes grosses.
Le bilan environnemental et social désastreux de l’industrie de la mode jetable (fast fashion) pousse de plus en plus de consommateurs à chercher des alternatives plus responsables. Mais pour les personnes grosses, qui doivent déjà composer avec une offre limitée de vêtements taille plus, tourner le dos à cette industrie peut s’avérer un défi colossal. Elles-mêmes face à ce casse-tête dans leur propre garde-robe, deux entrepreneuses québécoises ont décidé de s’y attaquer.
«J’ai toujours vraiment aimé la mode, mais je ne me sentais pas la bienvenue dans ce monde-là», raconte la designer et fondatrice de Lachapelle Atelier, Vivianne Lachapelle. Ne trouvant pas de vêtements à son goût et à sa taille, elle a décidé de les créer elle-même. C’est ainsi qu’est née, il y a quatre ans, son entreprise. Elle vend aujourd’hui qu’elle aurait aimé avoir plus tôt dans sa garde-robe: des pièces locales, minimalistes, jeunes et créées sur des silhouettes comme la sienne.
Si elle se réjouit de voir certaines grandes enseignes comme H&M désormais offrir des vêtements taille plus, elle estime que ceux-ci ne répondent pas toujours aux besoins des personnes grosses. «Le problème c’est que la coupe n’est pas pensée pour les personnes grosses», explique-t-elle. Dans son atelier, le processus est inversé: «nos patrons sont fait sur des corps gros pour que la coupe nous fasse bien».
L’autre façon de réduire l’impact de sa garde-robe, c’est d’opter pour le seconde main. Mais les morceaux taille plus se font souvent rares dans les friperies, remarque Sandra Munoz, propriétaire de la friperie Mala MTL.
C’est pour ça qu’elle a lancé sa boutique, dédiée à offrir des vêtements taille plus, moins chers et qui permettent de ne pas participer à la «surproduction», comme elle le mentionne.
Le monde de la mode, Sandra Munoz le connaît bien. La propriétaire de Mala MTL a étudié ainsi que travaillé devant et derrière les appareils photo. Même au coeur de l’industrie, Sandra avait de la difficulté à trouver des morceaux à son style. «Pour m’habiller, j’allais souvent sur des groupes d’échanges de vêtements exclusifs à la communauté taille plus. C’est comme ça que j’ai commencé Mala et que c’est devenu une friperie.»
Au-delà du constat du manque d’options taille plus, les deux jeunes femmes partagent ce désir d’offrir des vêtements taille plus qui sortent de la section des «grosses madames». «Surtout plus jeune, ma mère a essayé de m’apporter dans ces endroits-là, mais les tissus, les motifs et les couleurs ne me rejoignaient pas», explique Viviane Lachapelle. «Quand j’ai commencé Mala, j'habillais plus des jeunes, mais aujourd’hui j’habille aussi des mamans et des grands-mamans parce qu’elles aiment aussi la couleur, les motifs et les vêtements avec de la personnalité, raconte Sandra Munoz. On veut s’habiller avec des morceaux qui nous ressemblent.»