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Les libéraux évoquent la possibilité d'adopter au Québec une politique «de gestion des réseaux sociaux», tout comme le premier ministre François Legault avait déjà évoqué l'idée de rouvrir la loi pour encadrer les échanges sur ces plateformes.
Les élus québécois reçoivent toujours autant de menaces provenant en grande partie des réseaux sociaux, ont déploré jeudi des représentants des quatre partis politiques représentés à l'Assemblée nationale.
Le phénomène ne s'est pas estompé, selon le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, qui parle d'une augmentation «plus que substantielle» des cas de menaces envers les députés depuis quelques années.
«On est vigilant. L'équipe de cybersurveillance, cybercriminalité est aux aguets. On s'assure de bien répondre aux menaces malheureuses que certains élus peuvent subir», a déclaré le ministre en mêlée de presse.
La veille, la Sûreté du Québec (SQ) a arrêté un homme de Hampden, près de Scotstown, en Estrie, qui aurait proféré des menaces envers les premiers ministres François Legault et Justin Trudeau. L'individu, qui était armé, a été blessé par un tir policier.
Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) a déclenché une enquête dans la foulée de l'intervention de la SQ.
Germain Lemay, âgé de 30 ans, a comparu jeudi pour répondre à une accusation de port d'arme dans un dessein dangereux. Le dossier reviendra devant le tribunal lundi, selon le Directeur des poursuites criminelles et pénales.
Pour le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, il s'agit là d'un événement «excessivement préoccupant».
«Sur les réseaux sociaux, ça ne s'est pas calmé, a-t-il affirmé. On parle de notre capacité aussi d'attirer de nouvelles personnes qui ont le goût de faire de la politique. C'est clair que c'est quelque chose qui vient probablement en dissuader plusieurs.»
Sa collègue, la députée Madwa-Nika Cadet, acquiesce. Elle dit recevoir des courriels «hargneux», «assez difficiles». «Il y a quelque chose qui a changé dans le climat, il y a quelque chose qui s'est détérioré», a-t-elle relaté.
Les libéraux évoquent la possibilité d'adopter au Québec une politique «de gestion des réseaux sociaux», tout comme le premier ministre François Legault avait déjà évoqué l'idée de rouvrir la loi pour encadrer les échanges sur ces plateformes.
De son côté, Manon Massé, de Québec solidaire (QS), a suggéré, jeudi, la mise en place d'un «comité de sages» pour aborder la question de la sécurité des élus. Son parti estime qu'on ne voit en ce moment que la pointe de l'iceberg.
«C'est un problème de fond, a déclaré le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois. Je constate que ça ne se règle pas.
«Les cas comme celui qu'on a vu dans les dernières heures, malheureusement, moi, j'ai le sentiment que c'est un peu la pointe visible d'un iceberg qui est pas mal plus gros, qui est celui de la montée de la haine, de la violence.
«Ce n'est pas complètement déconnecté non plus de l'énorme défi de détresse, de santé mentale qu'on a», a-t-il ajouté.
Le député péquiste Pascal Bérubé a renchéri en affirmant qu’on vivait dans un «monde dangereux». Il a révélé avoir porté plainte à deux reprises dans les dernières années pour des menaces de mort à son endroit et envers sa conjointe.
«Dès qu'il y a une menace, il faut prendre les choses très au sérieux. Je suis désolé que les premiers ministres Trudeau et Legault aient reçu ce genre de menace, pour leur famille également, ils n'ont pas à vivre ça, puis pour tous les parlementaires aussi», a-t-il déclaré.