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Offrir une structure axée sur le professionnalisme passe avant tout pour les leaders de la LPHF.
À tour de rôle, mardi, Stan Kasten et Jayna Hefford ont répondu à des questions des journalistes portant sur l'absence de surnom et de logo chez les six équipes de la nouvelle Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF). Moins d'une heure plus tard, la réaction des spectateurs à la Place TD pour le duel entre les formations de Montréal et d'Ottawa avait déjà permis de valider leurs réponses.
Soit, la grande majorité des 8318 spectateurs — un record pour un match de hockey professionnel féminin — sont probablement rentrés à la maison déçus après la victoire de 3-2 des Montréalaises en prolongation mardi soir.
Mais pendant plus de deux heures, ces spectateurs ont été exubérants, bruyants et énergiques, au point où ils ont contribué à la qualité du spectacle, qui s'est aussi avéré très relevé sur la patinoire.
Certains ont même chahuté la capitaine montréalaise Marie-Philip Poulin, celle qui a si souvent uni le pays d'un océan à l'autre par ses exploits lors de grandes compétitions internationales. Sans doute du jamais vu au Canada.
Toutefois, personne au sein de la formation montréalaise ne leur en tenait rigueur. Même que l'entraîneure-chef Kori Cheverie a rendu hommage aux spectateurs et à l'organisation rivale avant de donner sa réponse à la première question qui lui a été posée lors de sa conférence de presse d'après-match.
«Félicitations pour le merveilleux spectacle qu'a présenté Ottawa ici. Ç'a été phénoménal d'en faire partie. Nous avons fait des blagues au sujet des huées à certaines joueuses et nous en avons rigolé aussi. C'est peut-être la première fois que ça leur arrivait», a souligné Cheverie.
Ann-Sophie Bettez, auteure du but gagant en prolongation, et la gardienne Ann-Renée Desbiens, l'autre artisane de la victoire des Montréalaises, ont également rendu hommage aux spectateurs.
«C'est un beau moment pour le hockey féminin, il n'y a pas de mensonges là-dessus. De voir autant de spectateurs venir nous supporter», a déclaré Desbiens après le match.
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Bettez avait constaté la fébrilité dans les gradins avant le début du match.
«Les estrades étaient déjà presque pleines avant même qu'on arrive pour l'échauffement. Je pense que ça démontre à quel point le hockey féminin s'est développé pendant les 10 dernières années. Les fans sont là pour nous supporter. Maintenant, nous, on est là pour donner le spectacle sur la glace et aujourd'hui (mardi), je pense que c'en est un bel exemple.»
Kasten et Hefford, deux des principales têtes dirigeantes du nouveau circuit, ne nient pas le fait qu'un surnom et un logo ont leur importance pour une équipe. Et ils viendront un jour, ont-ils assuré.
Quand? Kasten et Hefford n'en ont donné aucune indication.
«Nous avons fait tout ce qu'il était possible de faire en six mois pour mettre en marche une ligue professionnelle, pour créer un endroit où ces femmes peuvent être traitées de façon professionnelle tous les jours», a expliqué Hefford lors d'une mêlée de presse avant le match.
«Les gens à Ottawa veulent encourager leur équipe locale, et ils ont une équipe locale. Ça n'a pas d'importance s'il n'y a pas de surnom ou de logo en ce moment; le nom Ottawa est écrit sur la poitrine des joueuses. Et je peux dire, dans une perspective de joueuses, qu'elles veulent jouer pour leur ville. Elles veulent représenter leur ville. En ce moment, nous ne sommes pas préoccupés par un logo.»
Lorsque Kasten s'est exprimé sur les questions liées à l'identité des équpes, on l'a senti émotif.
«La chose que nous savions essentielle, c'était qu'il fallait 'réussir le hockey', et nous l'avons fait», a affirmé Kasten.
«Ça vient me chercher quand je dois en parler parce que ces joueuses ont attendu tellement longtemps pour cela. Nous sommes allées chercher les meilleures joueuses au monde, et nous leur avons donné les meilleures conditions possibles.»
Kasten a plus tard expliqué ce qu'il voulait dire par «réussir le hockey».
«Nous voulions que les meilleures joueuses au monde jouent ensemble dans les meilleures conditions pour s'entraîner et disputer des matchs, avec des gens qui leur donnent la sensation d'être des professionnelles. Comme les athlètes de l'élite, partout dans le monde, méritent d'être traités. Et je pense que nous leur procurons ça.»