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Le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, affirme qu'elles se sont poursuivies tout au long de l'été, même lorsque les leaders étaient en vacances ou au chalet.
Les leaders en Chambre des principaux partis fédéraux ont collaboré cet été pour tenter de tracer les contours d'une commission d'enquête publique sur l'ingérence étrangère, en mettant de côté les attaques partisanes qui avaient dominé les travaux parlementaires pendant une bonne partie de l'année à Ottawa.
Pour Alex Marland, professeur au département de sciences politiques de l'Université Acadia, en Nouvelle-Écosse, ce changement indique que les dirigeants politiques tentent sérieusement et en toute bonne foi de faire avancer ce dossier, qui deviendrait «transpartisan» à Ottawa.
«Mon sentiment est que ce qui s'est passé, c'est que tous les différents partis politiques ont lu l'humeur du public et ont réalisé que (l'enjeu) a atteint le statut de quelque chose qui est considéré comme très, très grave», a souligné M. Marland.
«Il n'y a plus de temps pour la politique partisane sur cet enjeu. Quelque chose doit être fait, et c'est pourquoi ils veulent tous pouvoir trouver un moyen de faire avancer les choses.»
Il s'agit d'un changement de ton par rapport au printemps, lors de l'apparition d'allégations dans les médias de tentatives d'ingérence par la Chine dans les deux dernières élections fédérales.
«Cirque» ou «bouffonnerie»: voilà comment certains députés libéraux décrivaient alors la pression exercée par les partis d'opposition sur le gouvernement pour l'ouverture d'une enquête publique sur les allégations d'ingérence électorale de la part d'acteurs étrangers malveillants.
Parallèlement, il y a eu «beaucoup de grognements» sur la façon de faire des libéraux, a indiqué Laura Stephenson, professeur de sciences politiques à l'Université de Western Ontario.
«Il y avait tellement de négativité, a-t-elle déclaré. Cela devenait un spectacle.»
Invoquant l'atmosphère partisane, l'ancien gouverneur général David Johnston a démissionné au printemps de son poste de rapporteur spécial sur l'ingérence étrangère, trois mois après avoir été nommé par le premier ministre Justin Trudeau.
Pour tenter de faire baisser la température, M. Trudeau a chargé le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, de travailler avec les partis d'opposition.
En juin, M. LeBlanc a commencé à rencontrer les leaders parlementaires des partis -- Andrew Scheer du Parti conservateur, Peter Julian du NPD et Alain Therrien du Bloc québécois. Leur objectif était de fixer les termes de mandat d'une enquête publique et de choisir une personne pour la diriger.
«Ce n'est pas facile de réunir quatre partis politiques reconnus, a déclaré le ministre LeBlanc mardi lors de la retraite du cabinet libéral à Charlottetown. La bonne nouvelle est que nous sommes arrivés à des positions très similaires et réfléchies.»
Depuis le début de leurs discussions, très peu d'informations ont émergé sur ce à quoi pourrait ressembler une enquête publique.
«Le fait que nous n'ayons pas entendu beaucoup de commentaires négatifs à ce sujet est un signe qu'ils essaient sérieusement de progresser, a affirmé M. Marland. Mais aussi que tous les partis se rendent compte qu'il s'agit en réalité de quelque chose de si grave qu'il est impossible pour le moment de marquer des points.»
M. LeBlanc a déclaré aux journalistes qu'il partageait leur enthousiasme «de découvrir où cela aboutira réellement».
«J'étais à mon chalet cet été. J'ai passé un bon moment, il faisait beau et j'avais des réunions vidéo avec MM. Scheer, Therrien et Julian. Vous pouvez voir pourquoi j'ai hâte de terminer cela.»
M. LeBlanc a indiqué que d'autres personnes avaient participé à des réunions vidéo depuis des hôtels alors qu'elles étaient en vacances en famille.
Le gouvernement discute actuellement avec des juges en exercice dans le but de trouver quelqu'un pour diriger une enquête publique, a-t-il déclaré.
«C'est au ministère du premier ministre d'approcher ces gens et de les convaincre d'occuper ce poste», a déclaré mercredi le chef conservateur Pierre Poilievre.
Il a réitéré que son parti restera ouvert aux négociations, tant que le processus restera non partisan.
Plus tôt cette semaine, M. Julian, du NPD, a salué le processus, qui a selon lui incité le gouvernement libéral à accepter l'idée d'une enquête publique pour se pencher sur des tentatives d'ingérence étrangère dans les élections canadiennes.
«Je suis convaincu que nous organiserons une enquête publique d'ici la fin de l'été», a dit M. Julian dans une déclaration écrite.