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Le BAPE a rendu public son rapport sur la portion québécoise du projet de livraison d'électricité par Hydro-Québec à l'État de New York, soulignant notamment le suivi nécessaire sur le rendement des terres agricoles.
Le BAPE a rendu public son rapport sur la portion québécoise du projet de livraison d’électricité par Hydro-Québec à l’État de New York, soulignant le suivi nécessaire sur le rendement des terres agricoles, les mesures à prendre pour réduire la compaction du sol et l’importance d’une participation active de la société civile dans la transition énergétique.
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a reçu en novembre dernier du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, le mandat de tenir une consultation «ciblée» sur la ligne d’interconnexion Hertel-New York -- une avenue privilégiée lorsque les enjeux soulevés relèvent «d’un nombre restreint de préoccupations, ne remettant pas en cause la pertinence du projet».
Le projet de ligne d’interconnexion d’Hydro-Québec doit traverser les territoires des municipalités régionales de comté Roussillon, Le Haut-Richelieu et Les Jardins-de-Napierville.
Au terme de son mandat d’environ trois mois, la commission d’enquête dit conclure que «certaines considérations méritent attention».
Selon le rapport, le programme de suivi agronomique qui permettrait l’évaluation du rendement des terres agricoles suivant la construction de la ligne électrique projetée devrait être d’une durée de sept ans, comme le recommande le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Une telle durée est requise pour vérifier le retour à la normale du rendement des terres, affirme-t-on.
De plus, le ministère de l’Environnement «devrait considérer, dans sa recommandation éventuelle sur l’autorisation du projet, l’ensemble des conditions déterminées par le MAPAQ pour réduire la compaction du sol tant en surface qu’en profondeur».
Le BAPE aborde aussi les capacités de production d’Hydro-Québec et l’enjeu connexe de la transition énergétique.
On sait que le débat sur l’avenir énergétique du Québec est bien lancé depuis la campagne électorale et qu’il a pris une nouvelle tournure avec l’annonce du départ prématuré en janvier de la présidente d’Hydro, Sophie Brochu, suivi de ceux d’autres dirigeants de la société d’État.
Le premier ministre François Legault a souvent évoqué la nécessité de construire de nouveaux barrages pour fournir l’électricité nécessaire à décarboner l’économie du Québec, c’est-à-dire arriver à zéro émission de gaz à effet de serre (GES), un objectif à atteindre d’ici à 2050 conformément aux engagements internationaux.
Le BAPE affirme que pour Hydro-Québec, «non seulement il est possible de combler les besoins en approvisionnement au Québec tout en réalisant le projet de ligne d’interconnexion Hertel-New York, mais la société d’État a également l’intention d’accroître les occasions commerciales».
Le BAPE indique dans les conclusions de son rapport que la marge de manœuvre d’Hydro-Québec au regard de ses capacités de production diminue alors qu’à l’horizon 2026-2027 de «nouveaux approvisionnements seraient nécessaires».
«En conséquence, la commission d’enquête est d’avis que, face à l’urgence climatique et à l’imminence du besoin d’augmenter l’approvisionnement énergétique du Québec, la transition énergétique devrait être fondée sur une planification qui concilie ses besoins en approvisionnement et ses projets d’exportation d’électricité», peut-on lire dans le document.
Une telle transition implique des «changements sociétaux qui engagent plus que la seule responsabilité gouvernementale», souligne le BAPE, qui suggère que la planification «gagnerait à favoriser une participation active et inclusive de la société civile».
Le rapport a été transmis le 1er mars au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, qui avait 15 jours pour le rendre public, ce qui a été fait jeudi.
Dans la lettre au ministre Charette accompagnant le rapport, il est indiqué que la commission d’enquête «soumet à l’attention des instances décisionnelles concernées divers éléments qui nécessitent des engagements ou des actions, avant l’émission éventuelle de l’autorisation gouvernementale».
Hydro-Québec anticipait un début de construction de la portion québécoise à la fin de l’été.
Hydro-Québec a obtenu l’an dernier l’approbation par la Commission des services publics de New York du contrat liant la société d’État québécoise et la New York State Energy Research and Development Authority (NYSERDA).
Le projet majeur pour Hydro-Québec prévoit la livraison de 10,4 térawattheures d’électricité par année à la Ville de New York au moyen d’une ligne de transport de 545 km «enfouie de bout en bout», la Champlain Hudson Power Express (CHPE).
La ligne au Québec serait également complètement enfouie, avec 56,1 km de ligne souterraine et 1,6 km de ligne sous-marine.
Une mise en service est prévue pour 2026.