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Un ponceau emporté a entraîné l'affaissement d'une voie qui s'est retrouvée sans support au-dessus d'un énorme fossé à quelque 90 kilomètres au nord d'Halifax.
Un emportement par les eaux a interrompu la circulation le long d'une partie de la ligne principale de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) en Nouvelle-Écosse, après que des pluies torrentielles et des inondations ont frappé la province au cours du week-end.
La perturbation menace de restreindre le flux de conteneurs de Halifax vers Montréal, Toronto et Chicago quelques jours seulement après la reprise du service dans les ports de la Colombie-Britannique, et soulève des questions alarmantes sur la stabilité des infrastructures dans un contexte de volatilité climatique croissante.
Un ponceau emporté a entraîné l'affaissement d'une voie qui s'est retrouvée sans support au-dessus d'un énorme fossé à quelque 90 kilomètres au nord d'Halifax, sur la principale liaison ferroviaire pour le fret et les passagers entre la ville et le reste du pays.
«Au cours de la fin de semaine, notre réseau dans la région a été touché par des ravinements, des inondations et des pannes de courant. Les équipes du CN ont déjà restauré une grande partie de l'infrastructure endommagée, mais certaines réparations seront retardées jusqu'à ce que les eaux de crue se retirent», a expliqué le porte-parole du CN, Scott Brown, dans une déclaration.
«Depuis lundi matin, toutes les voies du CN sont praticables en Nouvelle-Écosse, à l'exception d'un emportement important qui s'est produit juste au sud de Truro.»
Le plus grand chemin de fer du Canada a refusé d'offrir une estimation du moment où le service sur la voie actuellement non stabilisée reprendrait.
Via Rail a également émis un avertissement aux voyageurs après que la Nouvelle-Écosse a reçu l'équivalent de trois mois de pluie en 24 heures.
«Ainsi, la route maritime de Via Rail entre Montréal et Halifax ne peut pas fonctionner à l'est de Moncton, au Nouveau-Brunswick, jusqu'à nouvel ordre. Aucun autre moyen de transport ne sera fourni et les passagers touchés sont contactés directement pour les informer de la situation», a indiqué la porte-parole, Jamie Orchard, dans une déclaration.
Ceux qui doivent embarquer sur ce tronçon de voie, deux arrêts se situent entre Halifax et Moncton, peuvent recevoir un remboursement complet s'ils choisissent d'annuler leur déplacement ou peuvent modifier leur billet sans frais, a-t-il ajouté.
Il ne sera pas possible de faire une réservation avant vendredi entre Halifax et Moncton, qui se trouve à environ 260 kilomètres au nord-ouest de la capitale de la Nouvelle-Écosse.
L'état d'urgence à l'échelle de la province, déclaré samedi par la Nouvelle-Écosse, devrait rester en vigueur jusqu'au 5 août. Dimanche, le ministre fédéral de la Protection civile, Bill Blair, a approuvé une demande de la province pour une aide continue.
La paralysie d'une artère ferroviaire pourrait avoir des répercussions sur les marchés de gros et de détail du Canada et du nord des États-Unis, a observé Jacques Roy, professeur spécialisé en gestion des transports chez HEC Montréal.
«C'est assez critique pour tout fret en provenance du port d'Halifax qui doit être transporté à l'intérieur du Canada ou même aux États-Unis», a-t-il affirmé, notant qu'aucun autre grand chemin de fer ne desservait le port.
«Les expéditeurs et les importateurs dépendent vraiment beaucoup de ce lien. La solution de rechange, bien sûr, serait d'utiliser des camions, mais vous pouvez imaginer le coût du transport de conteneurs par camion d'Halifax à Montréal et Toronto.»
L'année dernière, le port d'Halifax a traité l'an dernier plus de 600 000 équivalents vingt pieds, ou EVP, (un EVP est la mesure d'un conteneur d'expédition standard de 20 pieds). Transportant des produits allant des ustensiles de cuisine aux matériaux de construction, les conteneurs se dénombraient à un maximum de 11 500 par semaine, et la plupart de leur contenu était destiné au marché intérieur nord-américain.
Des experts affirment que des milliards de dollars supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les réseaux routiers et ferroviaires contre les événements météorologiques extrêmes, dont la fréquence pourrait augmenter avec le réchauffement climatique, comme les quelque 900 incendies de forêt qui faisaient rage à travers le pays la semaine dernière ou les rivières atmosphériques qui ont englouti certains liens de transport en Colombie-Britannique en 2021.
Des liaisons routières, ferroviaires et portuaires vitales ont été coupées pendant des semaines lorsqu'une série de pluies record a inondé le sud de la Colombie-Britannique en novembre cette année-là, inondant des autoroutes et des fermes et forçant environ 15 000 personnes à évacuer leurs maisons.
«La prochaine question est: que faisons-nous à ce sujet? Dans certains cas, il pourrait y avoir des itinéraires alternatifs, a noté M. Roy. Mais ce n'est pas toujours le cas.»
Le gouvernement et les grandes entreprises devraient effectuer des analyses de risques pour prévoir où les problèmes pourraient survenir et renforcer les infrastructures et les plans d'urgence dans la mesure du possible, a-t-il ajouté.
En octobre, un groupe de travail fédéral sur la chaîne d'approvisionnement a publié un rapport final contenant 21 recommandations pour améliorer la chaîne d'approvisionnement du Canada, notamment en investissant davantage dans les infrastructures autour des endroits «les secteurs les plus vulnérables aux catastrophes naturelles liées au climat ou à d'autres causes».
Ces projets pourraient inclure des itinéraires alternatifs ainsi que des «groupes de travail sur les crises de la chaîne d'approvisionnement» dans chaque province et territoire pour faire face aux «chocs climatiques» tels que les inondations et les incendies de forêt.
«Les phénomènes météorologiques extrêmes se produisent de plus en plus fréquemment, ce qui accroît le risque de perturbations de la chaîne d'approvisionnement des transports, et les impacts financiers et économiques pouvant en découler à l'échelle du Canada», indique le rapport.
En 2021, les intempéries ont causé 2,1 milliards $ en dommages assurés, ce qui n'inclut pas les coûts liés aux infrastructures publiques, ni les pertes privées non assurées, selon le Bureau d'assurance du Canada. En 2022, ce montant est passé à 3,1 milliards $.