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Économie

CDPQ Infra veut maintenant réaliser le train à grande fréquence Québec-Toronto

Outre CDPQ Infra, le consortium Cadence comprend SNC-Lavalin, Systra Canada et Keolis Canada.

/ La Presse canadienne

Après avoir réalisé le REM, CDPQ Infra tente maintenant sa chance dans le but de décrocher le contrat de réalisation du train à grande fréquence (TGF) entre Québec et Toronto. 

La filiale d’infrastructures de la Caisse de dépôt et placement du Québec est en effet au premier rang d’un des trois consortiums retenus par Ottawa pour participer à l’appel de propositions pour la réalisation de ce lien ferroviaire entre Québec et Toronto.

Outre CDPQ Infra, le consortium Cadence comprend SNC-Lavalin, Systra Canada et Keolis Canada. Les deux autres consortiums sur les rangs sont Développeurs Ferroviaires Interurbains et Partenaires Ferroviaires QConnexiON, deux groupes comprenant aussi une part importante d’entreprises canadiennes.

Voyez le récapitulatif d'Emmanuel Leroux-Nega dans la vidéo qui accompagne ce texte.

Pas d'indice sur le coût

Le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, a toutefois expliqué en annonçant les trois consortiums retenus, jeudi, à la Gare centrale de Montréal, qu'il n'y aura pas d'exigence minimale de contenu canadien, se contentant d'indiquer que chaque consortium comprend des entreprises du Canada.

«C'est une priorité absolue d'avoir du contenu canadien. Maintenant, ce sera négocié avec le consortium qui sera retenu», a déclaré le ministre du Patrimoine et lieutenant pour le Québec, Pablo Rodriguez, qui participait également à l'annonce.

Omar Alghabra, pour sa part, arefusé d'avancer quelque fourchette de prix que ce soit pour le projet, qui atteindra certainement plusieurs dizaines de milliards de dollars, et ce, afin de ne pas influencer le processus de «demande de propositions» - ce qui est l'équivalent d'un appel d'offres - qui sera lancé en septembre prochain.

«Parce que c'est un processus compétitif, je serais mal avisé de spéculer quelque chiffre que ce soit parce que je ne veux pas porter préjudice à la compétition qui se tiendra entre les partenaires», a-t-il dit.

Aussi, Omar Alghabra a laissé entendre qu'il ne voudrait pas se placer dans l'embarras dans l'avenir. «Je ne voudrais pas non plus donner aux Canadiens un chiffre inexact que je devrais ensuite changer.»

Ouvert à un TGV partiel

Les propositions pourraient varier considérablement d’une à l’autre, Ottawa ne fermant pas la porte à ce que le train à grande fréquence soit également un train à grande vitesse (TGV), du moins sur certains tronçons.

Trois obstacles principaux empêchent la réalisation d’un TGV sur toute la longueur. D’abord, il faudrait pour cela un rail continu qui n’est traversé à aucun moment par une route ou une forme de passage à niveau quelconque.

Deuxièmement, malgré l’aménagement de nouvelles voies sur de nombreux tronçons pour empêcher le partage des voies avec les trains de marchandises, il ne sera pas possible d’aménager de nouvelles voies partout en milieu urbain, faute d'espace.

Enfin, Pablo Rodriguez, a été ferme sur la nécessité pour le TGF, qui empruntera la rive nord du fleuve Saint-Laurent, de faire des arrêts à Trois-Rivières et à Laval.

«On sait qu'il y a beaucoup d'intérêt pour un train à grande vitesse, mais pour ça, il faut que ça fasse du sens du point de vue économique, mais aussi du point de vue social parce que des communautés comme Laval, Trois-Rivières, Peterborough, il faut les rejoindre, il faut qu'elles soient desservies et ça, ce n'est pas négociable», a-t-il dit.

«Si quelqu'un me dit: je pars de Québec, je m'en vais à Toronto et je n'arrête nulle part, c'est sûr qu'il va arriver plus vite. Mais si en chemin je m'arrête à Trois-Rivières, je m'arrête à certains endroits stratégiques, c'est autre chose.»

«Seulement le fait d'avoir des voies dédiées permettra d'aller plus vite que sur des voies partagées avec les trains de marchandises, prioritaires, auxquels les trains de passagers doivent céder le passage. Avec une voie dédiée au train à grande fréquence, ça c'est fini, c'est chose du passé», a-t-il fait valoir.

Le ministre Alghabra, qui parlait au moment de l'annonce du projet en février dernier d'une possible mise en service «au début des années 2030», a plutôt parlé, jeudi, du «milieu des années 2030».

Les soumissions des trois consortiums seront évaluées à l'été 2024.

Avec les informations d'Emmanuel Leroux-Nega pour Noovo Info