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International

Le procureur en chef de la Cour pénale internationale a conclu une visite en Israël

Les allégations de violations du droit international par le Hamas et les forces israéliennes se sont multipliées depuis que la guerre a éclaté après les attaques meurtrières du 7 octobre perpétrées par le Hamas.

Les Israéliens s'embrassent à côté des photos de personnes tuées et capturées par les militants du Hamas lors de leurs violents déchaînements lors du festival de musique Nova dans le sud d'Israël, qui sont exposées sur le site de l'événement, tandis que des DJ israéliens diffusaient de la musique pour commémorer le massacre du 7 octobre, près du kibboutz Re'im, le mardi 28 novembre 2023.
Les Israéliens s'embrassent à côté des photos de personnes tuées et capturées par les militants du Hamas lors de leurs violents déchaînements lors du festival de musique Nova dans le sud d'Israël, qui sont exposées sur le site de l'événement, tandis que des DJ israéliens diffusaient de la musique pour commémorer le massacre du 7 octobre, près du kibboutz Re'im, le mardi 28 novembre 2023.
Mike Corder
Mike Corder / Associated Press

Le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI) a conclu dimanche une première visite historique en Israël et à Ramallah en publiant des vidéos et des messages écrits, affirmant qu'une enquête de la Cour sur d'éventuels crimes commis par des militants du Hamas et des forces israéliennes «est une priorité pour (son) bureau».  

Dans un message vidéo depuis Ramallah, où il a rencontré de hauts dirigeants palestiniens, le procureur Karim Khan a déclaré que l'enquête qui a été lancée en 2021 «avance à un rythme soutenu, avec rigueur, détermination et avec l'insistance pour que nous agissions, non pas sur la base de l'émotion, mais sur la base de preuves solides». 

Les allégations de violations du droit international par le Hamas et les forces israéliennes se sont multipliées depuis que la guerre a éclaté après les attaques meurtrières du 7 octobre perpétrées par le Hamas qui ont tué environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, dans le sud d'Israël. Environ 240 personnes ont été prises en otage.

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré samedi que le bilan global des morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avait dépassé les 15 200. Le ministère ne fait pas de différence entre les décès de civils et de combattants, mais il indique que 70 % des morts étaient des femmes et des enfants. Plus de 40 000 personnes ont été blessées depuis le début de la guerre.

M. Khan a affirmé dans une déclaration écrite publiée après sa visite qu'il avait été témoin de «scènes de cruauté calculée» sur les lieux des attaques du 7 octobre. Au cours de sa visite, il s'est entretenu avec des membres des familles des victimes israéliennes et a appelé à la libération immédiate et inconditionnelle des otages capturés par le Hamas et autres groupes. 

«Les attaques contre des civils israéliens innocents le 7 octobre représentent certains des crimes internationaux les plus graves qui choquent la conscience de l'humanité, des crimes pour lesquels la CPI a été créée», a soutenu M. Khan dans un communiqué, ajoutant que lui et ses procureurs travaillent actuellement «pour demander des comptes aux responsables».

Dans un communiqué publié par le Forum des familles des otages et disparus, les familles ont remercié M. Khan «pour la décision extraordinaire de venir se tenir aux côtés des familles à la suite des horreurs perpétrées par le Hamas en Israël le 7 octobre et du maintien en détention des otages.»

«Nous attendons de lui qu’il s’efforce de traduire en justice les terroristes du Hamas pour crimes contre l’humanité et génocide».

M. Khan s'est dit prêt à collaborer avec les procureurs locaux conformément au principe de complémentarité : la CPI est un tribunal de dernier recours créé pour juger les crimes de guerre lorsque les tribunaux locaux ne peuvent ou ne veulent pas agir. Israël n'est pas membre de la Cour et ne reconnaît pas sa compétence.

L'aide humanitaire doit entrer à Gaza, dit M. Khan

M. Khan a également rendu visite à des responsables palestiniens à Ramallah, dont le président Mahmoud Abbas, et s'est entretenu avec des victimes palestiniennes. Il a affirmé à propos de la guerre à Gaza que les combats dans «des zones densément peuplées où des combattants seraient illégalement intégrés à la population civile sont intrinsèquement complexes, mais le droit humanitaire international doit toujours s’appliquer et l’armée israélienne connaît le droit qui doit être appliqué».

Il a indiqué qu’Israël «dispose d’avocats formés qui conseillent les commandants et d’un système solide destiné à garantir le respect du droit humanitaire international. Les allégations crédibles de crimes perpétrés au cours du conflit actuel devraient faire l’objet d’un examen et d’une enquête rapides et indépendants.»

Dans son message vidéo, M. Khan a également soutenu que l'aide humanitaire devait être autorisée à entrer à Gaza.

«À Gaza, il n'est pas acceptable – il n'y a aucune justification – que des médecins effectuent des opérations sans lumière, que des enfants soient opérés sans anesthésie, a-t-il déclaré. Imaginez la douleur des opérations sur des enfants, sur n'importe qui, sur chacun d'entre nous, sans anesthésie. J’ai également souligné que le Hamas ne doit détourner aucune aide fournie.»

M. Khan a aussi exprimé sa «profonde inquiétude» concernant ce qu’il a appelé «l’augmentation significative des attaques de colons israéliens contre des civils palestiniens en Cisjordanie».

«J'insiste sur le fait que la violence des colons est inacceptable, a-t-il ajouté dans sa vidéo. C'est quelque chose sur lequel nous enquêtons. Nous avons mené une enquête et nous accélérons les enquêtes. Aucun colon israélien armé d’une idéologie et d’une arme ne peut penser que la chasse est ouverte aux Palestiniens.»

M. Khan a affirmé qu'il chercherait à travailler avec «tous les acteurs» du conflit pour «garantir que lorsque des mesures seront prises par mon bureau, elles le seront sur la base de preuves objectives et vérifiables qui peuvent résister à un examen minutieux dans la salle d'audience et garantir que lorsque nous procéderons, nous aurons une perspective réaliste de condamnation».

Mike Corder
Mike Corder / Associated Press