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Des messages échangés entre une proche conseillère du premier ministre Justin Trudeau et l'attaché de presse du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, ont été publiés par la commission d'enquête sur le recours par le gouvernement fédéral à la
Des textos récemment dévoilés montrent comment le gouvernement fédéral planifiait sa stratégie de communication avant même l'arrivée des manifestants du «convoi de la liberté» à Ottawa, fin janvier.
Des messages échangés entre une proche conseillère du premier ministre Justin Trudeau et l'attaché de presse du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, ont été publiés par la commission d'enquête sur le recours par le gouvernement fédéral à la Loi sur les mesures d'urgence.
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Dans cet échange du 24 janvier — quelques jours avant l'arrivée des manifestants —, la conseillère du premier ministre Mary-Liz Power écrit que le cabinet de M. Mendicino envisage de demander au ministre d'accorder des entrevues aux médias sur «certains des éléments extrêmes» du convoi. La conseillère estimait que ce serait pour Ottawa une belle occasion d'ajouter sa touche au tableau que l'on brossait alors des camionneurs qui convergeaient vers la capitale.
Mme Power suggère qu'on devrait recourir à un message semblable à celui utilisé après l'assaut donné au Capitole à Washington un an auparavant, le 6 janvier 2021.
Elle indique que le ministre Mendicino pourrait parler de la façon dont le discours de certains organisateurs du convoi était préoccupant et devait être pris au sérieux. Mais elle prévient aussi que le ministre de la Sécurité publique ne devrait pas donner l'impression que le gouvernement fédéral donne des indications à la police.
L'attaché de presse de M. Mendicino à l'époque, Alex Cohen, lui répond que le ministre veut attendre un jour ou deux, parce qu'il y a un risque que si le gouvernement fédéral est trop virulent, on puisse «faire sortir les cinglés».
Le 26 janvier, deux jours avant l'arrivée du convoi à Ottawa, M. Trudeau dénonce les opinions «marginales» de personnes qui soutenaient les manifestations.
«La petite minorité marginale de gens qui se dirigent vers Ottawa exprime des opinions inacceptables, qui ne représentent pas les opinions des Canadiens qui ont été là les uns pour les autres, qui savent que suivre la science et se protéger les uns les autres est la meilleure façon de continuer à garantir nos libertés, nos droits, nos valeurs en tant que pays», déclarait M. Trudeau le mercredi avant l'arrivée des manifestants à Ottawa pour la fin de semaine.
Ces commentaires ont contribué à galvaniser les manifestants, selon des rapports de renseignement de la police: faire partie de cette «minorité marginale» dont parlait M. Trudeau est rapidement devenu un sujet de fierté pour des manifestants à Ottawa.
Les activités du «convoi de la liberté» ont officiellement commencé près de la colline du Parlement le samedi 29 janvier.
Le gouvernement Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d'urgence le 14 février, arguant que les pouvoirs temporaires et extraordinaires de cette loi d'exception étaient nécessaires pour mettre fin à près de trois semaines de manifestations bruyantes au centre-ville d'Ottawa et aux blocages aux passages frontaliers.
La Commission sur l'état d'urgence est chargée de déterminer si le gouvernement était justifié de recourir à cette loi d'exception, jamais utilisée depuis son adoption en 1988. La commission, présidée par le juge Paul Rouleau, tient des audiences publiques à Ottawa jusqu'au 25 novembre.