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International

La Saskatchewan désapprouve l'approche de Justin Trudeau envers l'Inde

L'Inde est l'un des marchés d'exportation les plus importants de la Saskatchewan.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe
Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe
Dylan Robertson
Dylan Robertson / La Presse canadienne

Le gouvernement du premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, accuse le premier ministre Justin Trudeau de nuire aux relations diplomatiques avec l'Inde et de maintenir les provinces dans l'ignorance quant au progrès des négociations commerciales avec ce pays.

Dans une lettre publiée lundi par M. Moe, le ministre du Commerce de la Saskatchewan, Jeremy Harrison, soutient que M. Trudeau mène la vie dure à l'Inde seulement pour gagner des points sur l'échiquier politique, ce qui met l'économie canadienne à risque de perdre l'accès à l'un des marchés d'exportation les plus importants de la Saskatchewan.

M. Harrison souligne dans la lettre que la Saskatchewan a appris que le Canada avait suspendu ses négociations commerciales avec l'Inde par le biais des reportages publiés dans les médias.

«Il est très difficile de parvenir à une autre conclusion selon laquelle votre gouvernement a une fois de plus fait passer ses propres intérêts politiques nationaux avant l'intérêt économique national, particulièrement en ce qui concerne les exportations et le commerce des produits conçus dans l'Ouest canadien», a écrit M. Harrison.

Le mois dernier, le haut-commissaire indien Sanjay Kumar Verma a déclaré à la Presse Canadienne dans une entrevue qu'Ottawa avait cherché à faire une pause «au cours du dernier mois» dans les négociations en cours pour un accord commercial qui progresse rapidement.

La nouvelle avait stupéfié les chefs d'entreprise, et M. Harrison a écrit que ses pairs ont eu un «manque total d'informations» sur les négociations depuis au moins fin juillet.

«De toute évidence, votre gouvernement a mis encore plus en péril les relations déjà tendues entre le Canada et l'Inde après une certaine amélioration à la suite du voyage désastreux du premier ministre en Inde en 2018», a-t-il écrit, faisant référence au fait que Trudeau avait été moqué pour avoir porté des tenues traditionnelles et pour avoir invité un terroriste reconnu coupable à une réception qu'il avait organisée en Inde.

M. Harrison a ajouté que les provinces et les territoires devraient être présents dans les négociations, affirmant que cela avait été fait lors des négociations d'accords commerciaux antérieurs. Le ministre du Commerce a également affirmé que son homologue fédérale, Mary Ng, n'avait pas répondu à une lettre de fin juillet demandant une mise à jour sur les négociations.

Les libéraux n'ont donné aucune raison claire pour laquelle ils ont ordonné une pause dans les négociations commerciales, et le bureau de Mme Ng a indiqué qu'elle ferait une déclaration en fin d'après-midi en réponse à la lettre de M. Harrison.

«Nous savons que les négociations autour du libre-échange sont longues et complexes, et je n'en dirai pas plus», a déclaré M. Trudeau aux journalistes vendredi dernier à Singapour.

La Saskatchewan représente environ le tiers des exportations canadiennes vers l'Inde, soit plus d'un milliard de dollars par année. Le commerce comprend des produits tels que les lentilles que l'Inde a parfois bloqué ou retardé en raison de ses politiques de lutte antiparasitaire.

M. Trudeau a brièvement rencontré le premier ministre indien Narendra Modi à New Delhi cette fin de semaine, et le ministère indien des Affaires étrangères a déclaré que M. Modi avait exprimé de vives inquiétudes à M. Trudeau concernant «les activités anti-indiennes d'éléments extrémistes au Canada».

Le communiqué indien ne fait aucune mention des thèmes inclus par Ottawa dans son résumé de la réunion, tels que la croissance économique, le soutien aux pays à faible revenu et la réforme des institutions financières mondiales.

M. Trudeau a déclaré aux journalistes qu'il était préoccupé par l'ingérence étrangère de tout État, y compris l'Inde, et que les Canadiens de toute origine ont droit à la liberté d'expression.

L'Inde accuse depuis longtemps le Canada d'héberger des extrémistes, tandis qu'Ottawa continue de soutenir que la liberté d'expression signifie que les groupes peuvent exprimer leurs opinions politiques s'ils ne recourent pas à la violence.

Les tensions se sont intensifiées ce printemps à la suite d'une série d'incidents, notamment avec des affiches qualifiant les diplomates indiens au Canada de «tueurs» et demandant leurs adresses personnelles.

Mme Ng devrait diriger une mission commerciale en Inde le mois prochain avec des entreprises canadiennes.

Dylan Robertson
Dylan Robertson / La Presse canadienne