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La pandémie aura au moins laissé un bel héritage de générosité au sein de la population, alors qu’un sondage Léger démontre que les Québécois sont de plus en plus généreux et seront plus nombreux à faire du bénévolat en 2023.
La pandémie aura au moins laissé un bel héritage de générosité au sein de la population, alors qu’un sondage Léger démontre que les Québécois sont de plus en plus généreux et seront plus nombreux à faire du bénévolat en 2023.
Aussi, l’avenir s’annonce bien alors que les jeunes disent vouloir contribuer davantage autant en argent qu’en temps pour l’année à venir.
«La bonne nouvelle, c'est qu'on voit que ça se stabilise. On avait des craintes que ce soit la pandémie qui avait généré plus de générosité et on craignait que ça s'estompe», explique Caroline Richard, directrice générale de l’Institut Mallet, un organisme dont la mission est de contribuer à l’avancement de la culture philanthropique pour qui le sondage a été réalisé.
La proportion de gens qui font un don a en effet connu une augmentation significative durant la pandémie, dit-elle.
«Au début de la pandémie, on était entre 50 % et 60 % et aujourd'hui on constate qu'on est à 80 % des Québécois qui font un don par année et les dons ont augmenté. Nous sommes rendus à un don moyen de 249 $ par personne. C’est 60 $ de plus par Québécois qu’en 2019.»
La fin de la pandémie permettra du même coup de contrer un de ses effets négatifs importants, alors que le sondage montre très clairement «l'intention des gens de retourner faire du bénévolat. Les organismes ont grandement souffert du manque de bénévoles en raison des contraintes sanitaires. C'est peut-être l'une des choses les plus significatives entre le début de la pandémie et aujourd'hui, c'est que les gens qui ont déjà fait du bénévolat signifient clairement qu'ils souhaitent retourner en faire», dit Mme Richard.
«Pour les organismes qui sont en besoin de bénévoles, c'est une bonne nouvelle. On espère que ça se concrétisera. Je vous dirais que les bénévoles sont très attendus sur le terrain dans l'ensemble des organismes.»
On aurait par ailleurs pu craindre que le contexte économique, avec le niveau d’inflation élevé que l’on connaît, ait un impact négatif sur les intentions de don, mais le sondage nous apprend le contraire.
«Ça envoie deux nouveaux messages: certains disent qu’ils vont se tourner vers le bénévolat parce qu'ils ont moins les moyens et d'autres reconnaissent que la situation économique est difficile et se disent qu'ils ont les moyens et vont donc donner davantage.»
Il ne faut donc pas s’étonner que ce soit l’aide aux personnes vulnérables et démunies qui vient au sommet des causes prioritaires, identifiée au premier rang par 51 % des répondants, puisque ce sont celles-ci qui sont les plus affectées par le contexte économique.
Viennent ensuite, dans l’ordre, l’enfance et l’éducation, la recherche médicale, les personnes âgées, la violence envers les femmes et la protection de l’environnement.
Dans ce dernier cas, Caroline Richard croit qu’il y a là une des explications dans la hausse des dons de biens tels que la nourriture, mais aussi les vêtements, le mobilier ou l’équipement informatique, que les citoyens hésitent de plus en plus à jeter.
«Je pense qu'il y a une conscience environnementale qui est venue s'ajouter à ça. Ça s’ajoute à l'importance de redonner à la communauté comme on peut.»
Parmi les répondants qui prévoient faire un don cette année, c’est dans les tranches d’âge 18-24 ans et 25-34 ans que l’on retrouve les intentions les plus fortes - et de loin - de donner davantage en 2023 qu’en 2022. Pour Caroline Richard, c’est à la fois une grande source de fierté et de confiance dans l’avenir.
«L'ensemble de la population est généreuse, mais ce qu'on remarque cette fois-ci, c'est l'intérêt de donner davantage chez les jeunes qui est significatif et c'est porteur pour l'avenir.
«Les jeunes sont plus conscientisés et se disent: quand j'aurai les moyens, je vais le faire. Quand on parle de favoriser la culture du don, tant mieux si la nouvelle génération souhaite contribuer», se réjouit-elle.
Il n’en reste pas moins qu’au-delà de l’altruisme pur, «la première motivation du don en général, c'est une histoire personnelle, c'est un lien qu'on a avec la cause. Si on donne à un hôpital, c'est parce que quelqu'un de notre famille ou parfois nous-mêmes, a bénéficié des services», donne-t-elle en exemple.
Selon elle, l’importance de la philanthropie ne saurait être sous-estimée alors que l’État ne pourrait suffire à la tâche sans les organismes et les bénévoles qui oeuvrent sur le terrain.
«C'est là que ça expose la complémentarité dans tout ça. C'est ce qui permet de tisser le tissu social dont on bénéficie au Québec, et le rôle des organismes est essentiel.»
Le sondage, dont c'était la quatrième édition, a été réalisé en ligne auprès de 1000 Québécois âgés de 18 ans et plus, du 14 au 20 février dernier. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un sondage probabiliste, les auteurs de l'étude signalent, à titre indicatif, que «pour un échantillon probabiliste de même taille, la marge d’erreur maximale est de +/- 3,1% (19 fois sur 20).»