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Les autorités ont confirmé dimanche soir qu'une première victime a été extirpée du bâtiment qui a été la proie des flammes dans le Vieux-Montréal, jeudi.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a prévenu lundi que le travail de recherche pour retrouver les personnes manquantes après l'incendie qui a ravagé un immeuble patrimonial du Vieux-Montréal à la fin de la semaine dernière et fait au moins un mort en sera un de longue haleine.
Martin Guilbault, chef de division du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), a indiqué que les pompiers allaient commencer par démanteler la structure des deuxième et troisième étages mardi, en plus de continuer les recherches dans les décombres. Il s'agit ainsi d'effectuer des recherches «efficaces», a noté David Shane, inspecteur du SPVM.
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«Nos équipes travaillent sans relâche», a déclaré l'inspecteur Shane, qui a indiqué que «le travail va être ardu et qu'il se déroulera sur plusieurs jours.» Les priorités du SPVM et du SIM sont de «trouver toutes les personnes manquantes», ainsi que «les causes de l’incendie», a-t-il souligné.
Il s'agit d'une enquête complexe, qui pourrait durer d'une à deux semaines.
Le SPVM assure être en communication avec chacune des familles de ces personnes portées manquantes. Des proches de victimes ont d’ailleurs été rencontrés au terme du point de presse.
Le père d’une des victimes s’est présenté au point de presse, mais a été escorté à l’extérieur du périmètre de sécurité par des agents du SPVM.
Le SPVM et le SIM tiendront des points de presse quotidiens matinaux à 8h, tant qu'il le faudra.
«Nos enquêteurs ont contacté chaque famille personnellement et vont maintenir ce contact tout au long de l’enquête», a aussi dit l'inspecteur Shane.
Un peu plus de 12 heures plus tôt, vers 18h45 dimanche, le cadavre d'une première victime a été extirpé du bâtiment. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a signalé lundi que six autres personnes restaient manquantes. Des gens du Québec, de l'Ontario et des États-Unis font partie de ces personnes qui manquent à l'appel.
Voyez le récapitulatif de Marie-Michelle Lauzon au bulletin Noovo Le Fil 17.
Le propriétaire de l'immeuble, l'avocat Emile-Haim Benamor, qui est connu pour avoir eu des démêlés avec la justice, détient une quinzaine de bâtiments à Montréal. Toutefois, il nie toutes responsabilités.
«Mon client n'a jamais fait de location Airbnb dans cet immeuble. Ce qui est survenu, c'est que certains locataires, on parle d'un ou deux, se sont livrés à des locations Airbnb illégales dans l'appartement. Mon client avait pris des recours contre lui, dont une mise en demeure, avait l'intention de prendre des procédures contre lui, mais il y a eu une entente qui a été survenue. Il [le locataire] devait cesser la location d'Airbnb et ses baux venaient à échéance au 30 juin 2023», a indiqué le représentant du propriétaire, Me Alexandre Bergevin.
La mairesse de Montréal Valérie Plante s’est déplacée sur les lieux du drame lundi et a assuré qu’elle allait travailler avec Québec, afin de mieux «contrôler» les plateformes de location de type Airbnb. Mme Plante a demandé une rencontre d'urgence avec la ministre de l'Habitation, France-Élaine Duranceau, et la ministre du Tourisme Caroline Proulx pour évaluer si d'éventuelles mesures supplémentaires doivent être adoptées.
«Il y a une enquête importante pour comprendre les causes de cette tragédie […] On a besoin de faire toute la lumière sur les circonstances», a fait savoir la mairesse, qui a offert ses condoléances aux familles éprouvées par le drame.
L’enquête, a expliqué Valérie Plante, permettra notamment de comprendre quels étaient les usages des différents usages des logements disponibles dans l’immeuble qui a été lourdement endommagé lors de l'incendie.
«On ne serait pas dans la situation actuelle, si on avait une entreprise qui prenait toutes ses responsabilités et exigeant d’un propriétaire […] d’aller chercher une certification», lorsqu’il veut louer son logement sur la plateforme Airbnb.
«Ça forcerait les gens qui veulent être dans l’illégalité […] de ne plus facilement passer à travers le filet», a ajouté Mme Plante.
Mme Plante a rappelé que c’est le gouvernement du Québec, via le ministère du Revenu, qui a l’autorité d’inspecter les logements de type Airbnb.
Actuellement, l’inspection des propriétés en location est assurée par Revenu Québec puisque l’illégalité de la location prive l’État de certaines taxes auquel il a droit. De plus, les Villes disposent de moyens limités et doivent accueillir une plainte formelle pour pouvoir enquêter, ce qui s’apparente selon Mme Plante à un «parcours du combattant» pour sévir contre les locateurs délinquants.
Mme Plante a indiqué que son cabinet a communiqué avec Nathan Rotman, directeur général d’AirBnb Canada, puisque l'entreprise «doit faire partie de la solution».
La ministre Proulx était également présente sur place et promet agir pour éviter des locations illégales.
Rappelons que plusieurs unités de l'immeuble étaient destinées à des locations à court terme, ou Airbnbs. La ville de Montréal a par ailleurs confirmé que les Airbnbs sont illégaux dans la zone où se trouve le bâtiment qui a été la proie des flammes.
Québec solidaire (QS) estime de son côté que le gouvernement de François Legault doit cesser de «mettre la question des locations à court terme sur les épaules des municipalités.»
La députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé, souligne que la Coalition avenir Québec (CAQ) doit «assumer ses responsabilités» et mettre les «plateformes de location au pas.»
Voyez le récapitulatif de Marie-Michelle Lauzon au bulletin Noovo Le Fil 17.
Avec de l'information de CTV News, de la Presse canadienne ainsi que de Benoit Chevalier et Marie-Michelle Lauzon pour Noovo Info.