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«Nous voulons plus que juste des promesses de la part du gouvernement, nous voulons de l’action», a déclaré Rita Acosta, une femme des groupes de défense des droits des migrantes sans papiers.
À la veille de la Journée internationale de la femme, les groupes de défense des droits des migrantes sans papiers réclament que les gouvernements du Québec et du Canada s’activent pour permettre des régularisations rapides pour toutes les femmes.
Des groupes de femmes ont pris la parole lors d'une conférence de presse au Centre des travailleuses et travailleurs immigrants, mardi matin.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.
Elles ont notamment dénoncé les conséquences subies par les femmes sans statut légal au pays. Elles demandent que le programme de régularisation qui sera prochainement dévoilé par le gouvernement Trudeau inclue toutes les femmes sans papiers, dont celles qui sont victimes de violence conjugale ou d'agression sexuelle et celles qui sont en prison.
«Le droit à la sûreté, à l'intégrité et à une vie digne devrait être garanti et prévaloir, peu importe le statut d'immigration», a souligné Olga Houde, une des femmes présentes au point de presse.
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«Nous exigeons la régularisation pour toutes les personnes sans statut et la remise en liberté immédiate de toutes les femmes détenues qui souffrent, isolées dans une prison loin de leur famille et de leurs proches», a ajouté Samira Jasmin.
Selon les femmes du regroupement, l'une des principales raisons pour lesquelles les femmes perdent leur statut temporaire est la violence. Chaque année, des femmes se font retirer leur privilège de venir au Canada par l'entremise du programme de parrainage en raison de présumée violence conjugale. Elles sont parfois congédiées de leur emploi parce que leur employeur ne respecte apparemment pas les lois; ou encore, elles quittent d’elles-mêmes leur poste pour fuir le harcèlement sexuel dont elles se disent victimes en milieu de travail.
Les groupes exigent que le programme de régularisation soit «véritablement inclusif» et sans «discrimination» lié à l'emploi.
Depuis qu’elle a perdu son statut d’immigration en 2015, Nina cumule les contrats de ménage à Montréal. Chaque jour, ses clients s’attendent à ce qu’elle fasse un travail impeccable. Or, en raison de son emploi informel de travailleuse domestique, le Canada pourrait bientôt l’effacer de sa liste de personnes admissibles à la régularisation, dit-on.
Pour Benita Martinez, le problème est «systémique». Elle a fui la guerre au Cameroun et a migré au Canada en 2019 avec un permis de travail fermé. Or, elle s’est retrouvée préposée à domicile pour un homme de 98 ans qui s’est mis à la harceler sexuellement, a-t-elle confié.
«Je suis venue avec un statut de travailleuse et un permis de travail fermé. Je sais que si un jour ma mère ou mes soeurs viennent dans les mêmes conditions, peu importe leur employeur, elles vivront la même chose que moi», a-t-elle dit. «Ma chambre n’avait pas de clé, donc tout le monde avait accès direct sur moi. Ils m’ont dit tu n’as pas le droit de sortir, tu n’as pas le droit de faire venir quelqu’un pour te rendre visite, tu n’as pas le droit de rentrer après 19 heures.»
Mme Martinez a réussi à quitter son emploi, mais a perdu son statut. Elle se retrouve maintenant avec un statut de visiteur. Il lui faudrait un permis de travail ouvert pour pouvoir servir dans les différentes entreprises qui manquent de main d’œuvre, mais son dossier n’est pas régularisé.
On évalue qu’ils sont un demi-million de migrants n,ayant pas de statut ou nécessitant une régularisation.
Rappelons que le ministre fédéral de l'Immigration, Sean Fraser, est en train de préparer un tel programme afin de régulariser le statut de ceux qui sont déjà au Canada, mais qui se sont retrouvés sans statut. Le programme visera des personnes qui sont entrées au pays avec un statut migratoire, mais qui l'ont perdu par la suite.
D'ailleurs, les groupes de défense des droits des migrantes sans papiers comptent manifester leur cri du cœur lors de la marche mondiale des femmes, mercredi.
À VOIR | L’impasse bureaucratique des personnes sans statut et sans papier
Avec les informations de la Presse canadienne.