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Pour faire passer le message, des rassemblements des membres du Front commun sont prévus tout au long de la journée lundi, et ce, aux quatre coins du Québec.
Les membres du Front commun — APTS, CSN, CSQ et FTQ — ont entamé une quatrième journée de grève sur un total de sept jours en rappelant au gouvernement du Québec que la composition de la classe «est un enjeu prioritaire pour le personnel enseignant».
Pour faire passer le message, des rassemblements ont eu lieu tout au long de la journée lundi, et ce, aux quatre coins du Québec.
Voyez le reportage de Simon Bourassa sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Par exemple, autour de 2000 enseignantes et enseignants étaient réunis en avant-midi derrière les bureaux du ministère de l'Éducation à Québec.
La FSE-CSQ avance que selon un sondage interne, près d'un élève sur deux éprouve des difficultés et que 100% des personnes répondantes affirment manquer de ressources pour enseigner. Le sondage interne indiquerait aussi que «37% du temps en classe n'est plus consacré à de l'enseignement de qualité en raison, notamment, de la composition de la classe et de l'insuffisance des ressources.»
«Comment voulez-vous faire progresser vos élèves vers la réussite et leur accorder le temps d'enseignement qu'ils méritent dans de telles conditions? Le gouvernement doit comprendre que la composition de la classe est un enjeu incontournable pour les enseignantes et enseignants», a fait savoir lundi dans un communiqué Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Outre l'amélioration de la composition de la classe, les principales demandes des enseignantes et des enseignants visent l'allégement de la tâche et l'amélioration de la rémunération du personnel enseignant.
La FSE-CSQ regroupe 34 syndicats représentant plus de 95 000 enseignantes et enseignants de centres de services scolaires et de commissions scolaires de partout au Québec.
Des centaines de membres de la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) en grève étaient réunis lundi avant-midi au parc Champlain de Trois-Rivières.
La FPPE dénonce notamment «le marasme dans lequel s’enfonce la négociation du personnel professionnel de l’éducation et du Front commun.»
«La totalité des écoles publiques de la province est fermée à l’heure où on se parle, et pourtant, à la table sectorielle du personnel professionnel, on évite de parler des priorités syndicales. On dirait que Legault n’a pas eu le mémo de l’urgence de la situation en ce moment», a déploré lundi Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ, dans un communiqué envoyé aux médias.
Selon la FPPE-CSQ, environ 40% des professionnels de l’éducation attendraient l’issue de la négociation pour prendre une décision à savoir s’ils restent dans le réseau public ou s’ils quittent leur emploi pour le privé.
«C’est la négociation de la dernière chance pour plusieurs », a ajouté M. Landry.
La FPPE-CSQ affirme proposer «des solutions concrètes» pour améliorer le sort des professionnels de l’éducation, mais que ces solutions «ne reçoivent que très peu d’écho de la partie patronale».
Parmi les solutions mises de l’avant par le syndicat, on retrouve le fait de reconnaître l’autonomie professionnelle et l’expertise des professionnels de l’éducation, d’offrir une meilleure conciliation famille-travail, d’établir des seuils de services pour les élèves dans chaque école, de créer un registre des postes professionnels vacants et de reconnaître la scolarité des professionnels afin de concurrencer les salaires du privé et ainsi les attirer dans les écoles publiques.
Les professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec regroupent notamment le personnel scolaire des secteurs administratifs (ingénieur, analyste, agents de développement, etc.), du secteur pédagogique (conseillers pédagogiques, bibliothécaire, etc.) et des services directs aux élèves (psychologues, psychoéducateurs, orthophonistes, conseillers d’orientation, orthopédagogues, etc.).
La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) a aussi tenu des rassemblements lundi afin de faire le point sur l'état des négociations aux tables sectorielles qui touchent les enjeux spécifiques du personnel de soutien scolaire.
Une manifestation a notamment eu lieu devant le siège social du Centre de services scolaire de la Pointe-de-l'Île à Pointe-aux-Trembles.
Le syndicat affirme remarquer des avancées aux tables de négociations, mais qu'«il y a encore beaucoup de chemin à faire».
«Le portrait commence à se dessiner, mais il y a encore des enjeux importants à convenir. Il reste du chemin à faire pour arriver à une entente satisfaisante » a mentionné Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), dans un communiqué acheminé aux médias.
Le salaire est un enjeu important alors que le personnel de soutien scolaire ne travaille pas toujours à temps plein.
«C'est un enjeu essentiel pour nous, puisque c'est une partie importante de nos demandes, car nous sommes les plus bas salariées et salariés de la fonction publique», a affirmé M. Pronovost ajoutant que la moyenne salariale du personnel de soutien scolaire est de 26 484 $ par année.
La FPSS-CSQ — qui regroupe près de 40 000 membres — souhaite également la mise en place de mesure pour contrer la pénurie de personnel.
«Cela passe par des emplois de qualité avec des postes avec un plus grand nombre d'heures, la fin des horaires brisés, la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire et la conciliation famille-travail. Le gouvernement se met au jeu, mais c'est insuffisant », a conclu M. Pronovost.
La FPSS-CSQ demande aussi une augmentation de la contribution de l'employeur aux assurances collectives et une clause sur l'indice des prix à la consommation (IPC). Le problème de la pénurie de personnel est aussi un enjeu majeur pour les membres de la FPSS-CSQ.
Les membres du Front commun — représentant des milliers de travailleuses et travailleurs du domaine de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la santé et des services sociaux — en sont à leur troisième séquence de grèves. Ils sont retournés à la rue le 8 décembre et le seront jusqu'au 14 décembre.
Le Front commun se dit prêt à déclencher une grève générale illimitée s'il n'y a pas d'entente avec le gouvernement d'ici la fin de l'année.
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Il est prévu que les quatre membres du front commun se réunissent de nouveau les 18 et 19 décembre pour faire le point sur l'évolution de la négociation.
Le 6 décembre dernier, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a déposé une nouvelle offre salariale de 12,7% sur cinq ans à l'ensemble des employés de l'État, mais les syndicats l'ont trouvée insuffisante. Le lendemain, le premier ministre François Legault a dit être prêt à se montrer plus généreux «au plan monétaire», mais il exige en revanche plus de souplesse dans l'application des conventions collectives.
Rappelons que les 66 000 enseignants de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre.
Par ailleurs, un grand syndicat du privé, celui des Métallos, affilié à la FTQ, a annoncé lundi matin qu'il faisait un don d'une valeur de 100 000 $ pour venir en aide à des grévistes du front commun et de la FAE.
Le don sera fait sous forme de cartes cadeaux «pour soutenir les familles plus affectées à l'approche du temps des Fêtes», a fait savoir le syndicat.
Les Métallos sont affiliés à la FTQ, qui fait partie du front commun intersyndical du secteur public. Le mois dernier, plusieurs syndicats du privé affiliés à la FTQ avaient publiquement soutenu la cause des grévistes du secteur public.
Avec des informations de La Presse canadienne