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«Actuellement, le personnel quitte le réseau par les portes et les fenêtres», affirment les syndicats du Front commun.
Le Front commun, qui a amorcé vendredi une séquence de grève de sept jours, craint que le gouvernement tente de faire reculer les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux.
«Le mantra gouvernemental sur la flexibilité et la souplesse cache mal une volonté de contrôler davantage le travail du personnel essoufflé du réseau», peut-on lire dans un communiqué envoyé par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), dimanche.
De son côté, l’organisation aspire à davantage de stabilité pour ses membres, notamment afin d’assurer une meilleure rétention de ceux-ci dans le réseau de la santé.
«Actuellement, le personnel quitte le réseau par les portes et les fenêtres. En attaquant le peu de stabilité qui demeure dans les conditions de travail, le gouvernement pèse sur l’accélérateur pour entrer dans le mur. Il faut faire tout à fait l’inverse», affirment dans une déclaration commune Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP-CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ et Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).
Le SCFP dénonce également que le gouvernement ait mis fin au temps supplémentaire à taux double lors de cette période de négociations.
Le Front commun se dit prêt à déclencher une grève générale illimitée s'il n'y a pas d'entente avec le gouvernement d'ici la fin de l'année.
Il est prévu que les quatre membres du front commun se réunissent de nouveau les 18 et 19 décembre pour faire le point sur l'évolution de la négociation.
«Nous, les syndicats, nous sommes prêts à négocier 24h/24 sept jours sur sept jusqu'au 19 décembre pour avoir une entente de principe, a déclaré en conférence de presse samedi Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du Syndicat canadien de la fonction publique. Après ça, on prendra les moyens qu'il faut pour se faire entendre, mais c'est sur qu'après les Fêtes, il va falloir évaluer tous les moyens. [...] S'il faut se rendre en grève générale illimité après les Fêtes, on le fera.»
Des médiateurs sont entrés en scène à certaines tables sectorielles en fin de semaine, mais cela n'est pas suffisant selon le front commun.
Les tables sectorielles sont celles où sont négociées les conditions de travail autres que les salaires et le régime de retraite, dans les secteurs comme l'éducation et la santé. Les parties y discutent par exemple des mouvements de personnel et de l'organisation du travail.
Mercredi, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a déposé une nouvelle offre salariale de 12,7 % sur cinq ans à l'ensemble des employés de l'État, mais les syndicats l'ont trouvée insuffisante.
Jeudi, le premier ministre François Legault a dit être prêt à se montrer plus généreux «au plan monétaire», mais il exige en revanche plus de souplesse dans l'application des conventions collectives.
En faisant référence au terme «flexibilité» que M. Legault a répété à mainte reprise vendredi au sujet des négociations, la présidente du Syndicat québécois des employées et employés de services, Sylvie Nelson, a vivement critiqué la flexibilité demandée par le premier ministre.
«On aurait aimé ça que ses représentants patronaux aux tables sectorielles soient flexibles et qu'ils négocient en fin de semaine. Ils ont refusé de négocier en fin de semaine», a-t-elle affirmé.
M. Ste-Marie a abondé dans le même sens. «C'est une grève historique, a-t-il souligné. C'est la plus longue grève, sept jours consécutifs pour un front commun dans les 50 dernières années. Malgré cela, aucun sentiment d'urgence au niveau patronal aux tables de négociation sectorielles. Ici, on représente des travailleurs de la santé, la majorité des tables de négociations ne négocie pas ce week-end, c'est inacceptable.»
À compter de lundi prochain, ce sera au tour de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) de débrayer également. L'organisation syndicale qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques sera en grève jusqu'au 14 décembre aussi.
Ces deux grèves qui touchent le secteur de la santé entraîneront des reports dans les chirurgies et les différents rendez-vous.
Ces grèves du front commun et de la FIQ s'ajoutent à celle, illimitée, des 66 000 enseignants de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), amorcée le 23 novembre, et qui n'a pas été interrompue depuis.
Avec de l'information de La Presse canadienne.