Début du contenu principal.
Le président de la CSQ déplore que le gouvernement Legault «parle encore et toujours de structures et d'administration, pas de vision à long terme, pas de projets».
On approche un éventuel règlement final dans le dossier de la négociation des conventions collectives dans le secteur public, mais quand viendra ce jour, tout ne sera pas réglé, prévient Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui est membre du Front commun.
M. Gingras a tenu lundi à Montréal un point de presse sur l’état de la situation et en a profité pour brosser un portrait des priorités et des enjeux à venir pour 2024.
Le président de la CSQ déplore que le gouvernement Legault «parle encore et toujours de structures et d'administration, pas de vision à long terme, pas de projets».
«Après les négociations du secteur public», qui se sont étirées beaucoup trop longtemps aux yeux de M. Gingras, a-t-il pris soin de dire au passage, «2024 sera une année d'action et de transformations».
La CSQ espère notamment pouvoir participer aux décisions collectives dans le futur. Éric Gingras a déploré que la CSQ n'a été «qu'informée» du plan de rattrapage scolaire mis en place pour le retour en classe de janvier 2024, un exemple selon lui de «l'essence du problème».
«On est invité à échanger, mais on n'est pas dans la construction des projets et, ça, c’est un exemple», a-t-il martelé, indiquant que sa collègue de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, est celle qui a été invitée à recevoir l'information sur le rattrapage scolaire. «Pour le futur en éducation, il faut se sortir ça. Il faut être en amont. Ça vient nous dire ce qu’il ne faudra pas faire dans la prochaine année.»
Voyez le compte-rendu d'Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.
Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a indiqué jeudi soir qu'il présentera le 9 janvier un plan qui a été élaboré avec différents intervenants du réseau scolaire.
PLAN DE RATTRAPAGE
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) January 8, 2024
«On a été informé, mais pas consulté comme ça devrait l’être», dit Éric Gingras.
«On parle de 8 jours en quelques semaines. De là à allonger l’année scolaire ou retirer la semaine de relâche?!»#polqc @NoovoInfo pic.twitter.com/G5UThfRbqC
Concernant le rattrapage post-grève, Éric Gingras croit possible de «faire des ajustements» sans avoir à amputer la semaine de relâche ou prolonger les classes en juin.
Il faut dire que la Centrale des syndicats du Québec, qui fait partie du front commun, n'a tenu que huit journées de grève, contrairement à la Fédération autonome de l'enseignement, qui a débrayé durant un mois.
M. Gingras a rappelé que durant l'année scolaire, des journées sont toujours prévues pour les tempêtes de neige, de verglas et autres impondérables. Il souhaite par ailleurs que le ministère de l'Éducation laisse les milieux juger, qu'il fasse preuve de «souplesse», puisque la situation pourrait être différente en Gaspésie, au Saguenay et sur la Rive-Sud de Montréal.
Pour ce qui est de la négociation proprement dite, le président de la CSQ a redit qu'il faudrait bien trouver une autre façon d'éviter le «psychodrame» des longues et difficiles négociations.
La prochaine convention aura - si elle est approuvée par les membres - une durée de cinq ans, ce qui donnera un peu de répit aux parties, habituées à des conventions d'une durée de trois ans.
Il continue de croire que «ça n'a pas de sens» que la négociation ait duré aussi longtemps. Les demandes syndicales avaient été déposées à l'automne 2022; les offres patronales déposées en décembre 2022. L'hypothèse de règlement du Front commun est intervenue le 28 décembre 2023.
«Il y a une réflexion à y avoir. Je pense que c'est la population qui peut mettre la meilleure pression sur le gouvernement pour dire "plus jamais, là"», a opiné M. Gingras
En route vers son 44e congrès, en juin prochain, la CSQ cherchera à recadrer la réflexion sur les «changements à mettre en œuvre pour rendre l'accès aux réseaux de l'éducation plus juste et équitable», mais aussi sur la situation en petite enfance, en formation générale, en formation professionnelle et au niveau de l'enseignement supérieur.
En outre, la CSQ veut s’attaquer au problème de la violence dans les écoles et au dossier de l’entrée de l’intelligence artificielle (IA) dans les écoles.
Après des mois marqués par des grèves, des manifestations, des offres et des contre-offres, la parole est maintenant aux travailleurs: les 420 000 syndiqués qui font partie du Front commun du secteur public seront appelés à se prononcer sur une entente de principe dans les prochaines semaines.
Lors d'une conférence de presse tenue dimanche à Montréal, le Front commun a confirmé qu'au terme des rencontres qui ont eu lieu au sein de ses instances intermédiaires dans les derniers jours, l'hypothèse de règlement conclue à la fin décembre avec le Conseil du trésor constitue une entente de principe qui sera présentée à ses membres.
Les assemblées de consultation se tiendront du 15 janvier au 19 février. C'est lors de ces assemblées que les travailleurs prendront connaissance de ce qui leur est proposé, incluant l'entente de principe conclue à la table centrale, où étaient discutés les enjeux salariaux, et celle de la table sectorielle, où étaient abordés les sujets propres à chaque corps d'emploi.
La CSQ ne «recommande» pas l'entente à ses membres, mais la leur «soumet». Ce n'est pas qu'elle n'en est pas pleinement satisfaite, c'est qu'elle préfère laisser toute la latitude à ses membres, lorsqu'ils auront toutes les informations en main, lors des assemblées d'information.
«Je suis très à l'aise d'avoir confiance. On pense présenter quelque chose d'intéressant. J'ai confiance aux membres qui vont faire la meilleure lecture», a confié le président de la CSQ.
Il note, par exemple, que les employés du soutien scolaire, qui vivent beaucoup de précarité, avec des semaines de travail de 17 heures, verront leur situation s'améliorer. Et il y a aussi eu des avancées quant aux aides à la classe pour alléger la tâche des enseignants, a-t-il précisé, préférant laisser ses fédérations en donner les détails.
Avec de l'information de La Presse canadienne