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Cela a pour but de dénoncer la crise de logement qui sévit à Montréal.
Dans un bâtiment industriel abandonné à quelques pas du canal Lachine, cachée derrière des planches de bois, se trouve une pièce conçue comme un condo.
Mais, contrairement aux véritables maisons de Montréal, cet espace est une installation artistique destinée à dénoncer la crise du logement dans la ville.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Les artistes Marc-Antoine Goyette et Gabriel Lacombe ont mis quatre ans à réaliser ce projet.
Le duo décrit l'installation comme un «squat de luxe pour punks riches».
«Le problème ne concerne pas les propriétaires», a soutenu M. Goyette. «Il s'agit de personnes qui possèdent plusieurs propriétés et qui vivent des besoins des autres.»
Le projet est hébergé dans un bâtiment de 27 871 mètres carrés, une ancienne usine, puis un espace de stockage, abandonné depuis 2013 et appartenant désormais à la Ville de Montréal.
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En 2021, à la suite d'un concours d'idées, il a été annoncé que le site serait réaménagé.
«[Les responsables de la ville de Montréal] sont en pourparlers pour finaliser la transaction avec Sid Lee Architecture», a mentionné un porte-parole de la Ville de Montréal à CTV News. «Le projet débutera lorsque l'entreprise deviendra propriétaire du bâtiment ».
En attendant, la Ville affirme intervenir régulièrement pour sécuriser le bâtiment, invoquant des dangers tels que la moisissure, l'amiante et les risques d'effondrement de la structure.
Voyez la série de reportages de Noovo Info sur les bâtiments abandonnés à Montréal.
Naviguer dans les entrées bloquées et les sections dangereuses de la propriété faisait partie des défis supplémentaires, a déclaré Lacombe.
«L'une des parties les plus difficiles a été de trouver comment tout faire entrer», a-t-il ajouté. «Des seaux de peinture à tous les types d'équipements de construction et, enfin, les meubles.»
Le projet a été financé par une subvention de 25 000 $ du Conseil des arts du Canada, une ironie que M. Goyette n'a pas manqué de relever.
«Comment la Ville peut-elle détruire l'installation alors qu'elle a été réalisée grâce à des fonds publics?», a-t-il lancé.
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Pour illustrer la gravité de la crise du logement, les artistes ont mis en ligne une annonce pour louer la pièce au prix de 400 dollars par mois.
Même sans eau courante ni électroménager, la demande était là.
«Nous avons reçu plus de 200 messages en moins de six heures», a confié l'artiste.
Depuis que l'installation a été rendue publique en janvier, des graffitis ont recouvert ses murs, une évolution que Lacombe considère comme faisant partie de la déclaration artistique.
«L'aspect performance de l'œuvre est tout aussi important», a mentionné Marc-Antoine Goyette. «Il s'agit aussi de créer une prise de conscience qui amène les gens à interagir et à réagir à l'art lui-même.»
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Les artistes disent que l'espace est utilisé par différentes personnes.
M. Goyette a pointé du doigt un balai dans le coin et des bougies récemment placées, comme des signes que ceux qui y séjournent prennent soin de la pièce.
«Quand on prend soin des gens, cela a tendance à faire ressortir le meilleur d'eux-mêmes», a-t-il précisé. «Cet espace en est la preuve.»
Bien que l'artiste reconnaisse que squatter des bâtiments abandonnés n'est pas une solution à long terme à la crise du logement, il soutient que l'inaction ne l'est pas non plus.
«Ce que nous vivons actuellement n'est pas une crise économique, c'est une crise sociale et morale», a-t-il lancé. «Il s'agit de la manière dont les ressources et le pouvoir sont distribués. C'est ce qui est en jeu ici.»