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Si vous cherchez du soutien psychologique pour vous ou pour un proche, ces outils pourraient vous être utiles.
Quelque 20 000 Québécois sont inscrits sur une liste d’attente pour obtenir des soins de santé mentale dans le réseau public à l’heure actuelle. Ils devront généralement attendre entre six mois et deux ans pour obtenir de l’aide. Et même pour ceux qui sont en mesure de se tourner vers le réseau privé, trouver un psychologue relève souvent d’un parcours du combattant ces derniers temps au Québec.
Multiplier les appels et gérer les listes d’attente peut être décourageant, surtout lorsqu’on vit de la détresse psychologique. Il ne faut donc pas hésiter à demander à un proche de nous aider dans nos recherches, rappelle la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Dre Christine Grou.
«Quand on n’est pas au meilleur de notre forme, psychologiquement parlant, on ne l’a pas cette énergie-là, admet-elle. Mais il y a toujours moyen de se faire accompagner pour faire cette démarche.»
Voici quelques pistes pour faciliter la recherche.
Avant même de prendre contact avec un professionnel, il est important de bien identifier ses besoins, note Gaëtan Roussy, président de l’Association des psychologues du Québec.
«Faites le point avec une personne de confiance de votre entourage sur vos difficultés», suggère-t-il. Vous serez alors mieux en mesure d’expliquer le motif de votre consultation et de répondre aux questions du psychologue.
Si vous envisagez de consulter au privé et que vous bénéficiez d’un régime d’assurance collective, informez-vous sur votre couverture. Combien de séances sont remboursées? À quel tarif? Est-ce que les soins prodigués par d’autres professionnels en santé mentale, comme les psychothérapeutes, sont couverts? Exige-t-on une référence d’un médecin? Vaut mieux avoir toutes ces informations en main avant de prendre rendez-vous pour éviter les mauvaises surprises financières.
Il faut aussi identifier quelles plages horaires peuvent vous convenir et déterminer si vous êtes à l’aise avec une consultation en visioconférence (télépratique) ou si vous préférez rencontrer le professionnel en personne, énumère Dre Grou.
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Christine Grou et Gaëtan Roussy s’entendent pour dire que la démarche pour obtenir un soutien psychologique dans le réseau public de santé est «complexe». «Il y a de bonnes chances que la première question qu’on vous pose soit “avez-vous des assurances ou les moyens d’aller au privé?”» lance Dre Grou.
Si vous avez la chance d’être suivi par un médecin de famille, celui-ci peut s’avérer un excellent point de départ, suggère Dre Grou. Certaines rares cliniques de médecine familiale disposent de ressources psychologiques. Sinon, le médecin devrait pouvoir vous référer à la ressource appropriée.
Si vous faites partie des quelque 650 000 Québécois qui figurent sur la liste d’attente pour un médecin de famille, votre CLSC local est probablement la meilleure porte d’entrée dans le réseau public.
«Dans le réseau public, on n’arrive pas directement à un psychologue», prévient toutefois Dre Grou.
La présidente de l'Ordre des psychoologues du Québec Christine Grou demande au gouvernement Legault de regardir les effectifs en psychologie dans le réseau public. (Crédit: Noovo Info)
D’abord, seules les personnes qui présentent un problème de santé mentale «suffisamment grave ou complexe» pourront être référées vers un CISSS ou un CIUSSS pour une évaluation, explique la psychologue.
Et même lorsque les soins d’un psychologue sont requis, les délais peuvent être longs, faute de main d'œuvre. L’Ordre milite d’ailleurs auprès du gouvernement provincial pour augmenter massivement le nombre de psychologues œuvrant dans le réseau public.
La pression sur le réseau public crée un «effet d’entonnoir», décrit Gaëtan Roussy de l’Association des psychologues. «On va souvent vous offrir autre chose avant de pouvoir enfin accéder à un psychologue», explique-t-il.
Sans accès rapide à du soutien psychologique, de nombreux patients se verront donc prescrire une médication, alors qu’ils auraient probablement bénéficié d’une psychothérapie.
Par choix ou par dépit, de nombreux Québécois se tournent donc vers le réseau privé pour obtenir les services d’un psychologue. Mais encore faut-il savoir trouver le bon professionnel.
Pour faciliter la recherche, l’Ordre des psychologues du Québec offre sur son site internet un bottin de ses membres. Chaque fiche permet d’en apprendre plus sur la pratique d’un psychologue ou d’un psychothérapeute. Vous pourrez ainsi identifier les professionnels qui traitent le problème spécifique qui vous affecte.
Dans plusieurs régions, il faut toutefois s’armer de patience pour être pris en charge.
«Au cours des deux dernières années, avec les effets de la pandémie, les cabinets privés se sont complètement saturés», relate Dre Grou. De nombreux psychologues refusent donc de prendre de nouveaux clients, ou ont des listes d’attente de plusieurs mois.
Devant cette situation «jamais vue», l’Ordre des psychologues a demandé à ses membres de se retirer de son bottin de référence s’ils ne sont plus en mesure d’accueillir de nouveaux clients. Mais comme l’a constaté Noovo Info, les délais de réponse peuvent être longs, et peu de professionnels proposent une prise en charge immédiate.
«N’hésitez pas à laisser des messages et à rappeler», insiste M. Roussy.
Même si la quête d’un psychologue s’avère souvent ardue, M. Roussy encourage les gens à ne pas baisser les bras.
«Il faut essayer de persister dans ses efforts et d’aller chercher de l’aide à d’autres endroits, au moins en attendant», dit-il.
Le milieu communautaire propose notamment une foule de ressources, allant de lignes d’écoute téléphonique à des services de références en soutien psychosocial.