Début du contenu principal.
Environnement Canada croyait à l'origine qu'il s'agissait de matières végétales. On ne sait toujours pas d'où elles viennent.
Une scientifique a déterminé que les étranges boules blanches qui intriguent les baigneurs des plages de Terre-Neuve sont constituées d'un plastique que l'on trouve couramment dans les adhésifs, mais le mystère reste entier en ce qui concerne l'origine de cette matière à l'aspect visqueux.
Hilary Corlett, spécialiste des sciences de la terre à l'Université Memorial, a recueilli le mois dernier plusieurs de ces boules collantes sur une plage d'Arnold's Cove, à Terre-Neuve, et les a confiées à un collègue pour qu'il les teste. Les résultats sont arrivés à la fin de la semaine dernière: il s'agissait d'acétate de polyvinyle, que l'on trouve souvent dans la colle.
Les membres d'un groupe de beachcombers (des vigiles de plage, traduction libre) de Terre-Neuve-et-Labrador sur Facebook ont commencé à partager des photos de l'étrange saleté en septembre, en demandant si quelqu'un savait ce que c'était. Les membres du groupe ont fait de nombreuses suggestions, certaines plus utiles que d'autres: des moisissures visqueuses, des crottes de baleine ou des toutons - des boules de pâte à pain frites très appréciées dans les petits déjeuners à Terre-Neuve.
Corlett était intriguée. Elle étudie les microplastiques marins et s'est dit qu'elle devait aller chercher un échantillon pour elle-même. Elle a été stupéfaite de trouver une vingtaine de ces mystérieux monticules dès ses premiers pas sur la petite plage située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de St. John’s. «Il y en a beaucoup», dit-elle.
À VOIR ÉGALEMENT | L'énigmatique épave de Terre-Neuve enfin sortie de l'eau
Ils sentent le plastique, comme «l'odeur que l'on sent lorsqu'on entre dans un Canadian Tire», a déclaré Mme Corlett. Certains ont des empreintes de roches et de cailloux, comme s'ils avaient été liquides.
Elles étaient visqueuses et «assez molles», mais encore fermes, a-t-elle précisé. Une fois déchiré, le matériau ne présentait pas de pores.
Corlett a remis les échantillons à Christopher Kozak, professeur de chimie à l'Université Memorial, qui les a soumis à une série de tests. La matière grasse est restée intacte même à des températures supérieures à 180°C. En utilisant une procédure permettant d'identifier les éléments individuels de la substance, il a déterminé qu'il s'agissait d'acétate de polyvinyle, a déclaré Mme Corlett.
M. Kozak n'a pas répondu aux demandes d’entrevue.
Environnement Canada a déclaré le mois dernier que les tests préliminaires suggéraient que la «substance mystérieuse» pouvait être «d'origine végétale». Le ministère n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire, mais a déclaré vendredi que ses scientifiques analysaient la substance et que les fonctionnaires ne pouvaient pas spéculer sur ce qu'elle pourrait être ou sur son origine.
Mme Corlett a déclaré que les tests montrent que les taches ne sont pas dangereuses au toucher, et elle espère que des efforts de nettoyage des plages seront entrepris pour les éliminer.
Elle espère également que les autorités s'efforceront de déterminer l'origine de la substance et s'il y a d'autres blobs – peut-être beaucoup plus gros – au fond de l'océan.
«Je pense qu'il serait bon de savoir où se trouve cette substance dans l'océan», a-t-elle déclaré. « Car je pense qu'il faut nettoyer.»