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L'Allemagne et la France ont réagi en expulsant des dizaines de diplomates russes, suggérant qu'ils étaient des espions. Le président américain Joe Biden a déclaré que le dirigeant russe Vladimir Poutine devrait être jugé pour crimes de guerre.
La Russie a fait face à une nouvelle vague de condamnations lundi après que des preuves ont émergé de ce qui semblait être des meurtres délibérés de civils en Ukraine. Certains dirigeants occidentaux ont demandé de nouvelles sanctions en réponse aux atrocités présumées, alors même que Moscou poursuivait son offensive dans l'est du pays.
L'Allemagne et la France ont réagi en expulsant des dizaines de diplomates russes, suggérant qu'ils étaient des espions. Le président américain Joe Biden a déclaré que le dirigeant russe Vladimir Poutine devrait être jugé pour crimes de guerre.
«Ce type est brutal, et ce qui se passe à Boutcha est scandaleux», a déclaré M. Biden, faisant référence à la ville au nord-ouest de la capitale qui a été le théâtre de certaines des horreurs.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quitté la capitale, Kyiv, pour son premier voyage signalé depuis le début de la guerre, qui dure depuis près de six semaines, pour constater par lui-même ce qu'il a appelé un «génocide» et des «crimes de guerre» à Boutcha.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy examine le site d'une récente bataille à Bucha près de Kiev, en Ukraine, le lundi 4 avril 2022. (AP Photo/Efrem Lukatsky)
Dans une allocution vidéo nocturne, M. Zelensky a promis que l'Ukraine travaillerait avec l'Union européenne et la Cour pénale internationale pour identifier les combattants russes impliqués dans des atrocités.
«Le temps viendra où chaque Russe apprendra toute la vérité sur qui parmi ses concitoyens a tué, qui a donné des ordres, qui a fermé les yeux sur les meurtres», a-t-il déclaré.
Le président Zelensky devrait prendre la parole lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU prévue mardi. L'ambassadrice britannique à l'ONU, Barbara Woodward, a déclaré que la session se concentrerait certainement sur le meurtre d'un grand nombre de civils en Ukraine.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
Le ministère russe de la Défense a rejeté les accusations concernant les atrocités. Il a mentionné que des photos et des vidéos de cadavres «ont été mises en scène par le régime de Kyiv pour les médias occidentaux». Le ministère a déclaré que «pas un seul civil» à Boutcha n'a été confronté à une action militaire violente.
Cependant, l'imagerie satellite à haute résolution du fournisseur commercial Maxar Technologies, d'abord publiée par le New York Times, a montré que de nombreux corps gisaient à l'air libre depuis des semaines, pendant que les forces russes étaient à Boutcha.
Des responsables ukrainiens ont déclaré que les corps de 410 civils avaient été retrouvés dans des villes autour de la capitale, Kyiv, qui avaient été reprises aux forces russes ces derniers jours.
Le bureau du procureur général ukrainien a décrit une pièce découverte à Boutcha comme une «chambre de torture». Dans un communiqué, il a indiqué que les corps de cinq hommes, les mains liées, ont été retrouvés dans le sous-sol d'un sanatorium pour enfants où des civils ont été torturés et tués.
Cette image satellite fournie par Maxar Technologies montre un aperçu des maisons et des véhicules détruits dans une rue de Bucha, en Ukraine, le jeudi 31 mars 2022. (Image satellite ©2022 Maxar Technologies via AP)
Les journalistes de l'Associated Press (AP) ont vu des dizaines de corps. Un groupe de treize personnes était éparpillé autour ou à l'intérieur d'un site que les troupes russes utilisaient comme base, selon les habitants. Trois autres corps ont été retrouvés dans une cage d'escalier et un groupe de six personnes a été brûlé ensemble.
De nombreuses victimes vues par AP semblaient avoir été abattues à bout portant. Certains ont reçu une balle dans la tête. Au moins deux d'entre eux avaient les mains liées.
Les images de corps meurtris gisant dans les rues ou de tombes creusées à la hâte ont déclenché une vague d'indignation qui pourrait annoncer un tournant dans la guerre. Mais jusqu'à présent, les sanctions n'ont pas réussi à arrêter l'offensive. La hausse des prix de l'énergie ainsi que les contrôles stricts sur le marché des devises russe ont atténué leur impact, le rouble remonte fortement après son effondrement initial.
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Les dirigeants européens et le chef des droits de l'homme des Nations Unies se sont joints aux Ukrainiens pour condamner l'effusion de sang qui a été révélée après le retrait des troupes russes de la région autour de Kiyv.
Les dirigeants occidentaux et ukrainiens ont déjà accusé la Russie de crimes de guerre, et le procureur de la Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur le conflit.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a publié un gazouillis sur Twitter indiquant que l'UE aidait les Ukrainiens et les groupes de défense des droits à rassembler des preuves pour les tribunaux internationaux, ajoutant que «d'autres sanctions et soutiens de l'UE sont en cours».
Un chien erre autour de maisons détruites et de véhicules militaires russes, à Bucha près de Kiev, en Ukraine, le lundi 4 avril 2022. (AP Photo/Efrem Lukatsky)
Le crime de génocide est difficile à prouver, car les procureurs doivent démontrer que les tueurs ou leurs commandants avaient une «intention spécifique» d'éliminer partiellement ou totalement un groupe de personnes.
Entre-temps, les États-Unis et leurs alliés ont cherché à punir la Russie pour la guerre en lui imposant des sanctions radicales. Ils peuvent toutefois être réticents à imposer des mesures qui causent davantage de dommages à une économie mondiale qui se remet encore de la pandémie. En tant que grand exportateur de pétrole et de gaz, la Russie pourrait tirer avantage de toute hausse des prix mondiaux déjà élevés de l'énergie.
L'Europe est dans une situation particulière puisqu'elle tire 40 % de son gaz et 25 % de son pétrole de la Russie. Les gouvernements se sont efforcés de trouver des moyens de réduire cette dépendance. Les estimations de l'impact d'un boycottage du gaz sur les pays européens varient, mais la plupart impliquent une perte substantielle de production économique.
L'Allemagne a été critiquée pour s'être opposée à un arrêt immédiat des livraisons d'énergie russes. Le pays dit qu'il espère mettre fin aux importations russes de charbon cet été et aux importations de pétrole d'ici la fin de l'année, mais l'arrêt du gaz prendra plus de temps.
Dans d'autres développements, plus de 1500 civils ont été évacués lundi de la ville portuaire assiégée et dévastée de Marioupol dans le sud du pays, utilisant le nombre décroissant de véhicules privés disponibles pour sortir, a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk.
Mais au milieu des combats, un convoi d'autobus accompagné de la Croix-Rouge devant livrer des fournitures et évacuer les habitants depuis des jours a de nouveau été incapable d'entrer dans la ville, a déclaré Mme Vereshchuk.
La Russie a retiré une grande partie de ses forces de la région de la capitale ces derniers jours après avoir été contrecarrée dans sa tentative de prendre rapidement Kyiv.
Le pays a plutôt envoyé des troupes et des mercenaires dans l'est du pays dans le but de prendre le contrôle du Donbass, la région industrielle largement russophone comprenant Marioupol, qui a connu certains des combats les plus violents et des pires souffrances de la guerre.
Un militaire ukrainien passe devant l'avion Antonov An-225 détruit lors des combats entre les forces russes et ukrainiennes, à l'aéroport d'Antonov à Hostomel, à la périphérie de Kiev, en Ukraine, le lundi 4 avril 2022. (AP Photo/Felipe Dana)
Les forces russes semblent également repositionner l'artillerie et les troupes pour tenter de prendre la ville d'Izyum, qui se trouve sur une route clé vers le Donbass, a déclaré un haut responsable américain de la défense qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat pour discuter d'une évaluation du renseignement.
Lundi, des bombardements russes ont tué 11 personnes dans la ville méridionale de Mykolaïv, a déclaré le gouverneur régional Vitaliy Kim dans un message vidéo sur les réseaux sociaux. M. Kim a affirmé que neuf des victimes étaient décédées à un arrêt de transport en commun au centre-ville.