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«Nous savons que lorsque les femmes et les filles sont incluses dans la société, ces sociétés s'améliorent, la pauvreté diminue, la violence sexiste diminue (et) le développement économique décolle», a résumé le ministre du Développement international.
Le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, entend se concentrer sur l'accélération du financement de l'aide humanitaire du Canada en consolidant l'approche féministe du gouvernement Trudeau.
Dans sa première entrevue depuis qu'il a prêté serment le 26 juillet, M. Hussen a déclaré que sa lettre de mandat appelle à continuer de se concentrer sur la politique d'aide internationale féministe du Canada et à donner la priorité à l'élimination des obstacles bureaucratiques qui empêchent cette politique de prendre forme.
«Nous savons que lorsque les femmes et les filles sont incluses dans la société, ces sociétés s'améliorent, la pauvreté diminue, la violence sexiste diminue (et) le développement économique décolle», a résumé celui qui dirigeait auparavant les portefeuilles du Logement et de l'Immigration du gouvernement.
Son nouveau travail se concentre sur la gestion d'un budget de 6,5 milliards $ pour l'aide au développement, comme la construction d'écoles, ainsi que sur l'envoi de fonds humanitaires en réponse à des crises et des catastrophes telles que des tremblements de terre majeurs.
Son objectif est d’essayer de créer un monde plus prospère et plus inclusif qui présente moins de risques pour la sécurité du Canada et de ses alliés, alors même que la communauté internationale est confrontée à un chaos climatique croissant, à des pandémies et à un nombre historique de réfugiés.
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M. Hussen s'attaque à ce dossier à un moment où le Canada s'est joint à certains alliés pour réduire son aide étrangère.
Le budget du printemps dernier prévoyait une baisse de ce poste de 1,3 milliard $, soit 15% de moins que l'année précédente. Les libéraux insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une réduction, puisque le budget reste supérieur aux dépenses d’aide du Canada avant la pandémie de COVID-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
M. Hussen a soutenu en entrevue que les efforts d'Ottawa «vont au-delà de sa seule contribution monétaire», et a souligné que le Canada demeure parmi les principaux bailleurs de fonds de projets de développement.
«Nous restons déterminés à atteindre ces montants, mais également à améliorer la qualité et l'efficacité de notre aide, afin de générer de meilleurs résultats pour les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables à travers le monde», a-t-il dit.
À cette fin, M. Hussen a déclaré que son objectif numéro un était de s’assurer que le ministère réponde simplement aux besoins des gens en temps opportun. Il supervise une réforme naissante de la façon dont Affaires mondiales Canada finance les projets par l'intermédiaire d'organisations, allant de la mise à jour de bases de données vieilles de plusieurs décennies à la modification des formulaires et des critères pour mieux refléter les petits groupes à l'étranger qui ont un impact démesuré.
«Ma priorité est de m'assurer avant tout d'avoir un meilleur service à la clientèle», a-t-il déclaré.
«La deuxième consiste à (trouver) des moyens de localiser ce travail, et de véritablement collaborer avec de petites organisations locales prometteuses, innovantes et agiles, et de les inviter à participer à ce processus», a-t-il ajouté.
La réforme implique une refonte du système bureaucratique utilisé par Ottawa pour approuver les demandes de financement des groupes d'aide, que les organismes de bienfaisance décrivent comme notoirement lourd.
Dans le cadre de cet examen, Affaires mondiales Canada réfléchit à la meilleure façon d'équilibrer les besoins d'Ottawa en matière d'exigences de reddition de comptes qui permettraient de garder un œil sur les flux de fonds et de mesurer les résultats, tout en évaluant si les groupes locaux sur le terrain estiment que les projets améliorent réellement la vie des gens qu'ils servent.
M. Hussen a déclaré que tout cela faisait partie du renforcement des progrès pour les femmes à l'étranger, en créant des groupes dans les pays en développement et en travaillant également avec des pays riches partageant les mêmes idées pour promouvoir une perspective féministe.
«Nous continuerons à collaborer, à partager les meilleures pratiques, à apprendre des autres et à réellement continuer à soutenir non seulement le travail, mais aussi les capacités des femmes dirigeantes et des groupes féministes», a affirmé M. Hussen, liant cela aux efforts visant à réduire les formalités administratives.
L’espoir est que lorsque les libéraux quitteront le pouvoir, les mesures canadiennes bénéficieront de suffisamment de soutien de la part d’autres pays riches et auront suffisamment partagé de savoir-faire à l’étranger pour que les progrès sur des questions comme l’accès à l’avortement ne soient pas laissés aux caprices des futurs gouvernements.
«L'une des façons de résoudre ce problème, pour garantir que nous avons un impact à long terme, est également d'augmenter le financement des organisations locales de défense des droits des femmes… qui continuent de faire un travail très important pour combler les écarts persistants en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs», a déclaré le ministre Hussen.
Le gouvernement devrait publier cet automne le troisième plan d'action du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité, un plan quinquennal qui façonne tout, depuis la politique intérieure en matière de maintien de l'ordre jusqu'aux priorités diplomatiques et aux accords d'aide étrangère.