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Moins de 20% des Canadiens font réparer leurs appareils électroménagers ou électroniques brisés, selon une nouvelle étude d'Équiterre.
Il y a une époque où tout ce qu’on achetait venait avec un manuel d'instruction en cas de bris. Aujourd’hui, les consommateurs préfèrent acheter du neuf.
C’est ce qu’a démontré une nouvelle étude d’Équiterre expliquant que 91% des Canadiens ont acheté un appareil électroménager ou électronique au cours des deux dernières années. Durant cette même période, 63% des répondants ont dit qu’un de leurs appareils avait brisé, mais seulement 19% de ces personnes l’ont fait réparer.
Les appareils les plus acquis au cours des deux dernières années sont les téléphones intelligents, les aspirateurs et les télévisions.
«Dans le contexte actuel de surutilisation des ressources naturelles et de crise du gaspillage, la consommation d’appareils électroménagers et électroniques (AEE) au Canada est préoccupante. La fabrication de ces produits demande une grande quantité de ressources et leur courte durée de vie est problématique», peut-on lire dans le rapport, publié le 18 octobre 2022.
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Les chercheurs ont tenté de découvrir ce qui freinait les consommateurs d’avoir recours à la réparation lorsqu’un appareil brise. Ultimement, deux facteurs principaux ont été soulignés, soit l’accès aux pièces de remplacement ainsi que la conception des appareils.
Ces facteurs se traduisent par une augmentation des coûts de réparation diminuant ainsi la rentabilité de ces activités pour les réparateurs. De plus, un manque de connaissances et d’informations sur ces nouveaux appareils rend la tâche de les réparer plus difficile.
Ces deux importants freins ont de créer une «perception d’irréparabilité» des produits.
Selon Équiterre, la responsabilité d’agir retombe sur les fabricants et sur le gouvernement.
La recherche indique également que les appareils connaissent un dysfonctionnement après 2,6 ans d'utilisation en moyenne.
Équiterre demande aux fabricants de concevoir des produits durables et réparables, en donnant accès aux pièces et aux instructions pour remettre sur pied un AEE. L'organisme recommande de prioriser la réparation d'un produit sous garantie au lieu de son remplacement systématique. Il propose aussi d'offrir des forfaits abordables permettant aux consommateurs de débourser au maximum l'équivalent de 30% le prix d'un appareil neuf pour restaurer un AEE.
Pour leur part, les gouvernements devraient appliquer des mesures d'écofiscalité comme la création d'un fonds à la réparation qui servirait à offrir un rabais aux consommateurs au moment de payer une réparation, suggère Équiterre.
Il conseille également au fédéral de définir le droit à la réparation dans la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. La loi pourrait interdire la conception et la mise en marché de produits irréparables. Les provinces pourraient, quant à elles, réformer leur loi sur la protection des consommateurs pour encadrer l'accès à la réparation.
La population peut aussi avoir son rôle à jouer. Équiterre croit que le public devrait privilégier l'achat d'AEE usagé et de bien entretenir ses appareils. Il mentionne que la cause du bris est souvent un mauvais ou un manque d'entretien de l'appareil, selon les réparateurs rencontrés au cours de l'étude.
Le retour à un réflexe à la réparation devrait aussi s'imposer chez les consommateurs, soutient l'organisme.
Équiterre souligne que la fabrication de nouveaux appareils entraîne des impacts environnementaux importants, mais que l'allongement de la durée de vie d'un AEE évite l'émission de CO2.