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Les États-Unis sont témoins de folies meurtrières depuis plusieurs années. Certains présidents ont promis «de faire quelque chose». Pourtant, rien ne change. Un regard sur le sujet avec Valérie Beaudoin, spécialiste de la politique américaine.
Les États-Unis sont témoins de folies meurtrières depuis plusieurs années. Certains présidents ont promis «de faire quelque chose». Pourtant, au fil des ans, rien ne change. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a annoncé qu'au moins 19 enfants ont perdu la vie dans une fusillade survenue mardi dans une école primaire.
Pourquoi les États-Unis sont-ils aussi réfractaires à une loi plus sévère concernant les armes à feu ? Étienne Fortin-Gauthier a posé la question mardi à Valérie Beaudoin, spécialiste de la politique américaine, au bulletin Noovo le Fil 22.
D’entrée de jeu, Mme Beaudoin souligne que nous avons toujours le même choc face à ce type d’événement et «qu’il y a peu de mots à dire face à cette tragédie et face à l’impensable d’avoir des enfants pour cible».
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«Barack Obama a dit il y a 10 ans, en larmes après une tragédie, "Je vais faire quelque chose". Le problème c’est que ça bloque au congrès. Le problème c’est que les élus n’ont pas le goût de légiférer en matière d’armes à feu parce qu’il y a un lobby très puissant aux États-Unis» explique Valérie Beaudoin.
Elle ajoute que la situation est extrêmement difficile pour Joe Biden puisqu’il est touché par la tragédie, mais qu’il a aussi les mains liées.
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«Joe Biden a dit dans son discours : "Pourquoi ce type de drame a lieu aussi souvent aux États-Unis alors qu’il y a des problèmes de santé mentale et de racisme ailleurs dans le monde?" Le dénominateur commun c’est l’accessibilité aux armes à feu», estime Mme Beaudoin.
Valérie Beaudoin avance qu’environ 52% des Américains demandent des lois plus restrictives concernant sur les armes à feu. Dans les années 90, ce taux était de 78%.
«Pourquoi ce taux est-il aussi faible, surtout avec les tragédies des dernières années ? Du point de vue canadien c’est très difficile à comprendre», précise-t-elle.
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Le fait que la vente d’arme augmente aux États-Unis soulève aussi beaucoup d’incompréhension. Valérie Beaudoin souligne que selon une étude récente de l’agence qui gère les armes aux États-Unis, il y a eu trois fois plus de vente d’armes dans les années 2000 que pour les années précédentes.
De telles tragédies marquent également des survivants et des familles à vie. Valérie Beaudoin a rencontré il y a quelques années des survivants d’une tuerie dans une école secondaire de Portland.
Les survivants étaient unanimes, ils ne comprenaient pas pourquoi on s’en prenait à des jeunes, à des enfants. Ils ne comprenaient pas pourquoi il n’existait pas de loi pour restreindre l’accès aux armes.
«Comment les élus américains vont-ils justifier le fait de ne rien faire devant cette tragédie ?», se demande Valérie Beaudoin. «C’est la question sans réponse.»