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Société
Chronique |

Quand l’ingérence parentale devient démesurée

En tant que parent, j’ai toujours mentionné aux établissements scolaires qui ont participé à l’instruction de mes enfants qu’après le respect, la bienveillance et la confiance, notre relation ne s’établirait que sur un seul mot, «cohérence».

En tant que parent, j’ai toujours mentionné aux établissements scolaires qui ont participé à l’instruction de mes enfants qu’après le respect, la bienveillance et la confiance, notre relation ne s’établirait que sur un seul mot, «cohérence».

Lors de situations souvent isolées, j’ai demandé des rencontres avec les enseignants et la direction et j’ai fait valoir parfois mes désaccords et mes questionnements aux personnes concernées. Je n’ai jamais utilisé les réseaux sociaux ou autres médiums pour dénigrer le travail des enseignants ou autres intervenants scolaires de mes enfants.

Aussi, je choisissais mes batailles et misais sur les vrais enjeux, ceux qui avaient un impact négatif sur la réussite de mes enfants ou sur leur estime de soi, et non pas sur mes congés ni sur mes idéologies politiques ou sur la vision personnelle que j’ai de l’école en général.

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C’est un fléau et ils sont trop nombreux à utiliser les médias sociaux pour faire leur vendetta personnelle et pour exprimer leur mécontentement concernant un règlement, une décision, un congé, un devoir, une conséquence, une lecture choisie, une mauvaise note, une correction, un communiqué, une sortie obligatoire ou autres décisions émanant de l’école envers leurs précieux humains.

Ces parents deviennent des influenceurs négatifs et toxiques pour les autres parents et assurent un impact dévastateur envers le milieu de l’éducation dans son entièreté.
Agir de la sorte, c’est être contre le milieu scolaire, l’enseignant de son enfant et contre tout le système de l’éducation puisque cela le fragilise.

Croyez-vous vraiment que les enseignants qui quittent le milieu scolaire sont motivés par le manque de services ou un salaire inadéquat ? Pas du tout. C’est davantage le manque de respect, de collaboration et de confiance que les enseignants finissent par se brûler. C’est aussi de constater que les chats ne feront jamais des chiens.

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L’année dernière, une mère se vantait d’avoir rabroué l’enseignante d’anglais de sa fille, en lui disant qu’en aucun temps sa fille ne ferait ce devoir d’anglais durant le congé des Fêtes. La mère prétextait que c’était une période pour se reposer. Un devoir d’exercice pour pratiquer l’anglais d’à peine 20 minutes, pas une recherche de trois jours. La mère clamait haut et fort qu’elle en avait décidé ainsi et qu’elle avait bel et bien avisé l’enseignante que le devoir serait non fait puisque le temps des Fêtes était pour se reposer.

Naturellement s’en est suivi des commentaires plus disgracieux les uns que les autres sur l’enseignante incompétente et inhumaine d’avoir envoyé ses élèves avec un devoir à faire durant le temps des Fêtes.

La semaine dernière, j’ai tenté de désamorcer et de sensibiliser en vain, une personne qui a publié un message laissé sur le portail de son jeune, indiquant que celui-ci avait eu un comportement «malfaisant» dans son cours d’éthique. La mère dénonçait sur les réseaux sociaux le mot malfaisance, en ayant cherché la définition de ce mot et en dénonçant le fait que l’enseignant avait mal choisi le mot.

Elle était de toute évidence contrariée par ce message banal qui ne faisait que l’informer du fait que son jeune avait eu un comportement perturbateur (je choisis ce mot, car celui-ci aussi pourrait être pris à différents degrés) en classe. Ce fut assez pour que les commentaires désobligeants envers l’enseignante et son intervention soient virulents.

Une autre personne a été jusqu’à écrire un commentaire validant le comportement du jeune, mentionnant que celui-ci était justifié étant donné que c’était dans un cours d’éthique et que ceux-ci sont habituellement assez ennuyeux. Imaginez !

Cette semaine, un père publiait son courriel de réponse à l’enseignant de son fils qui visait à informer les parents des livres qui seront lus par les élèves. Le père s’opposait et avisait l’enseignant qu’il n’était pas d’accord avec la propagande LGBTQ effectuée par l’enseignant et que son fils ne lirait d’aucune façon le livre de Simon Boulerice puisque celui-ci ne véhicule pas ses valeurs.

Quand l’ingérence va jusqu’à choisir les mots que l’enseignant devrait choisir dans ses communiqués, ou quand un parent croit pouvoir avoir droit de regard sur le matériel qui sera utilisé en classe, nous ne sommes pas sortis du bois.

Des histoires comme celle-là il y en a des centaines et le pattern est toujours le même. La majorité des commentaires sont hostiles envers l’enseignant (e) ou envers l’école et le milieu de l’éducation. Après nous nous demandons pourquoi l’école souffre et que plusieurs la quittent.

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