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Quel est le secret pour être heureux? Voici ce que dit ce que 85 ans d'études scientifiques nous disent.
Ce n’est pas moi qui le dis. Ce sont les deux professeurs de Harvard, Robert Waldinger et Marc Schulz, responsables de la plus longue étude scientifique sur le bonheur. Plus de 2 000 participants ont été suivis, sur une période de 85 ans, dans le cadre de cette recherche.
Toutes leurs observations, agrémentées d’exemples concrets, ont été résumées dans l’excellent livre The Good Life, publié il y a un an (la version française est aussi disponible). L’objectif de cette vaste étude: comprendre s’il existe des dénominateurs communs chez les gens heureux — et ainsi dégager les «ingrédients du bonheur».
Il n’y a rien d’ésotérique ici, rien qui relève de la psychopop ou de la culture du bien-être. Quelque 200 articles scientifiques et neuf livres ont été écrits à partir des résultats de cette vaste étude.
Elle a débuté à Boston en 1938 avec plus de 700 participants ; les descendants des premiers collaborateurs se sont ajoutés au fil des ans (plus de 1 300). Le taux d’abandon n’est que de 15%, une rareté pour une étude qualitative longitudinale. Elle est d’ailleurs toujours en cours !
La lecture du bouquin est fascinante (300 pages, divisées en 10 chapitres) et répond à une question cruciale: qu’est-ce qui rend vraiment heureux les êtres humains ?
Eh bien, roulement de tambour, le secret du bonheur… c’est les autres !
C’est LA révélation de The Good Life: ce sont nos relations avec les autres qui nous rendent heureux. Elles nous aident aussi à vivre en meilleure santé et à vivre plus longtemps. Rien que ça !
Plus que l’argent, le quotient intellectuel, la classe sociale ou le niveau d’éducation, les liens qu’on tisse avec les autres sont garants d’une meilleure vie. Et on parle ici de liens authentiques et chaleureux (même brefs) avec nos voisins, nos parents, nos collègues, notre partenaire, nos amis ou nos enfants.
L’étude démontre que c’est la solidité de ces liens qui détermine si nous nous sentons épanouis, émancipés, résilients, reconnaissants. Et cela s’applique à tout le monde, peu importe la culture, le contexte, l’âge et le milieu socio-économique.
En fait, selon la recherche, entretenir de bonnes relations sociales augmente les chances de survie, année après année, de plus de 50 %. Aussi, le taux de mortalité grimpe lorsqu’on a moins de connexions avec les autres: il est 2,3 fois plus élevé chez les hommes et 2,8 fois plus élevé chez les femmes, expliquent les chercheurs.
Autrement dit, les gens connectés aux autres ont moins de risques de mourir et ce, peu importe leur âge.
Fait intéressant, tiré de The Good Life: les gens qui étaient les plus satisfaits de leurs relations à 50 ans sont ceux qui étaient les plus en forme physiquement et mentalement à 80 ans. Comme quoi les liens que l’on crée autour de soi servent de remparts contre toutes les crises auxquelles on risque d’être confronté au cours de notre vie…
Les auteurs Robert Waldinger et Marc Schulz rappellent à quel point l’humain est une bibitte sociale, né pour interagir et se connecter aux autres. En ce sens, ils soulignent l’importance d’entretenir ses aptitudes sociales (qu’ils appellent le «social fitness»), car «on a besoin les uns des autres», disent-ils.
La pandémie a certes été un coup dur pour notre muscle social… et c’est pourquoi pour plusieurs personnes, sortir de chez soi, rencontrer, échanger, discuter est ardu.
Comment reprendre ou raviver notre vie sociale quand on se sent plus confortable (et moins vulnérable) en restant isolé ?
Voici quelques conseils tirés du livre The Good Life.
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