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Avec une liste de non-candidats plus longue que celle des candidats potentiels, on se demande tous s’il y aura une course à la chefferie digne de ce nom. Est-ce que le PLQ ne serait pas en meilleure posture si Dominique Anglade était restée en poste?
Marc Tanguay, Monsef Derraji, André Fortin, Karl Blackburn. Ce ne sont là que quelques exemples de ceux qui ont annoncé qu’ils n’allaient pas briguer la direction du PLQ. On pourrait certainement en ajouter plusieurs qui n’ont soit pas commenté ou qui ne semblent pas intéressés comme Alain Rayes, François-Philippe Champagne ou Mia Homsy.
Avec une liste de non-candidats plus longue que celle des candidats potentiels restants, on se demande tous s’il y aura une course à la chefferie digne de ce nom. Bien entendu, il reste encore quelques candidats potentiels connus et peut-être certains qui ne le sont pas, mais les difficultés actuelles nous obligent à une question importante : est-ce que le PLQ ne serait pas en meilleure posture si Dominique Anglade était restée en poste ?
La nomination de Mme Anglade comme professeure associée à HEC Montréal nous rappelle aujourd’hui la qualité de son expérience, de son parcours professionnel et de sa crédibilité dans les milieux économiques. Aussi, sa nomination comme « coleader à la Direction de la transition durable » est un gage de reconnaissance pour sa compréhension des enjeux de développement durable et de transition écologique. Ce profil d’une femme respectée par les milieux économiques, qui comprend les enjeux de transition écologique, est probablement le descriptif idéal que devrait avoir le ou la futur.e chef.fe du Parti libéral du Québec.
Bien entendu, toutes ces qualités n’offrent pas l’assurance que la personne sera à l’aise dans l’univers politique. En politique, la capacité à communiquer avec clarté à la population ce qu’on leur propose et ce que ça va apporter à leur bien-être est plus importante que n’importe quel C.V.
De ce côté-là, il faut reconnaître que Dominique Anglade a sous-performé et qu’il nous a été manifestement impossible de comprendre ce que le PLQ apportait à la population et quel était le projet de société que le parti proposait. Bien entendu, il y a eu le projet Éco qui a été présenté aux membres du PLQ en novembre 2021, mais nous n’avons jamais compris ce qu’il représentait concrètement.
Finalement, nous nous souvenons tous des erreurs flagrantes en campagne telles que les rassemblements avec 8 personnes, la visite de Jean-Talon sans candidate et les mauvais chiffres dans leur cadre financier.
Cela dit, même si la personne à la tête du parti est ultimement responsable de tous ces gestes, il faut reconnaître que ce sont très majoritairement des erreurs d’équipe ou de parti.
Que ce soit les organisateurs, les stratèges en communication ou les conseillers autour d’un ou d’une chef, il est de leur responsabilité de s’assurer que les stratégies soient efficaces et que les porte-parole soient prêts à relever les défis de l’espace public. Ça s’applique aussi aux députés qui doivent appuyer leur chef et montrer une solidarité à toute épreuve avec elle.
Dans tous les cas, le PLQ de Dominique Anglade a lamentablement échoué dans tous ces aspects et cela a accéléré le départ d’une cheffe qui, élue par acclamation, n’a jamais pu montrer qu’elle avait l’appui majoritaire des membres et des instances, un ingrédient clé pour rallier les opposants.
Je vous parle de tout ça, car pour moi, c’est là que réside la principale raison pour laquelle il n’y a pas ou peu de candidat à la chefferie du PLQ. Tous ceux qui observent ce parti savent qu’il est pratiquement impossible de remonter la pente à court terme.
Ça prendra de nombreuses années, quelques élections perdues et plusieurs autres réflexions sur leur raison d’être avant d’avoir une chance d’aspirer au pouvoir. Ça prendra de la patience, de la solidarité, de l’humilité et de la vulnérabilité. Ça prendra une capacité à reconnaître les erreurs du passé, celles qui ont rompu le lien de confiance avec la population, notamment les électeurs et électrices francophones. Ça prendra surtout un groupe de personnes qui ont envie de traverser ce désert, d’entamer un dialogue et de sacrifier plusieurs années de leur carrière professionnelle pour rebâtir un parti qui n’a plus de raison d’exister aux yeux de très nombreuses personnes.
Finalement, le PLQ aurait dû retenir celle qui était prête à tout donner pour reconstruire parce qu’à voir la situation actuelle, son départ n’a rien changé.