Quand on leur demande de nommer leur préoccupation financière principale, un peu plus de la moitié des Québécois qui disent que c'est l'inflation et le coût de la vie. C’est quand même 8 % de moins que l'an passé, et la confiance est sur la pente ascendante: 21 % des Canadiens se disent plus optimistes pour leur situation financière en 2025, en hausse de 4 %.
«Nécéssairement, ce qu'on entend aux nouvelles, c'est plus positif un peu», constate Carl Vignola, banquier privé de la Banque TD, en entrevue avec Noovo Info. «Les gens se sentent un peu plus en contrôle.»
«Ceux qui ont des renouvellements hypothécaires à venir se sentent un petit peu plus en confiance. On voit que l'inflation est sous contrôle.»
«C'est ce qui fait que les taux d'intérêt sont maintenant beaucoup plus bas qu'ils étaient il y a un an», ajoute M. Vignola. «Oui, on va reprendre un certain contrôle de la situation, de nos versements, de notre endettement.»
La flambée des prix des loyers
Ceci dit, le bonheur des uns, souvent, c'est le malheur des autres. Dans le dossier du logement, le malheur descend l'échelle sociale: il passe des propriétaires vers les locataires.
Comme s'y attendait la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), la hausse moyenne suggérée par le TAL avoisine les 6% – 5,9 % pour être exact.
C'est pas mal plus que les estimations des dernières années; elles n’avaient jamais dépassé 4 %. La CORPIQ avance qu’il s’agit d’un record, dans un contexte où «on a du mal à étirer l’élastique davantage».
«Les conditions économiques des dernières années ont mis la table pour un ajustement qui va rejoindre un niveau important qu'on pourrait qualifier de record», note Éric Sansoucy, de la CORPIQ.
Chez les associations de locataires, on est très inquiet. «Il n’y a pas grand monde que pour qui les revenus ont monté de, 6%, 7 % cette année», souligne Jonathan Carmichael, du Bureau d’animation et d’information logement (BAIL). «On peut penser qu'on va une augmentation des causes en non-paiement de loyer. Éventuellement, [on aura] des gens qui ne seront capables plus capables de payer, des crises d'itinérance, des gens à la rue…
Jonathan Carmichael se demande: «Comment on fait pour sortir des gens de la rue avec des loyers à ces prix-là?» Selon le BAIL, c’est impossible pour certain de se trouver des logements. «C’est épouvantable, ce qui se passe», déplore M. Carmichael.