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L’histoire de Royal tourne autour de la «course aux stages», un vrai processus de recrutement régi par une entente entre les plus grands cabinets québécois. Cette entente définit les règles du processus par lequel passeront les étudiants qui souhaitent obtenir un stage dans un cabinet réputé. L’auteur Jean-Philippe Baril Guérard y a vu le symbole d’une obsession pour l’ambition qui dépasse le milieu juridique.
«J'ai trouvé que dans cette expérience-là, il y avait une représentation de ce que beaucoup de gens vivent au niveau du stress, de la performance, du désir d'accomplir ces objectifs, même de comment le capitalisme opère à l'échelle individuelle», confie le comédien de formation en entrevue à Noovo Info. Captivé, l’auteur a fini par dédier un roman complet au sujet.
Ce désir de performance, les futurs avocats le ressentent dès l’arrivée sur les bancs d’école, témoigne Me Karl Boulanger, avocat en litige civil et commercial.
«Dans la course aux stages, on va le ressentir aussi parce qu'évidemment, on souhaite obtenir un stage à la fin de ce processus-là. Puis, cette quête de performance là va se poursuivre – je pense – aussi dans la pratique», affirme-t-il.
Une étude étude nationale d’envergure sur le mieux-être au sein de la profession juridique réalisée entre 2020 et 2022 par une équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke et financée par la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada et l’Association du Barreau canadien dresse un portrait sombre de la santé mentale des membres de cette profession.
Près de 60% des répondants ont dit éprouver de la détresse psychologique. Ce taux était encore plus élevé chez les jeunes, les membres de la communauté LGBTQ+ et les femmes.
Malgré tout, Me Boulanger estime que les cabinets et les associations professionnelles prennent les enjeux de santé mentale de plus en plus au sérieux.
«Le plus grand changement, c'est que la santé mentale est de moins en moins taboue», affirme-t-il.
Il cite en exemple l’ancien juge de la cour suprême Clément Gascon qui aborde ouvertement les difficultés qu’il a rencontrées.
La pièce Royal, un texte de Jean-Philippe Baril Guérard mis en scène par Virginie Brunelle et Jean-Simon Traversy, est présentée chez Duceppe à Montréal du 10 avril au 11 mai.