Les documents rendus publics par le département de la Justice ne devraient pas satisfaire les détectives en ligne avides de nouveaux détails sur les crimes d'Epstein et ses liens avec des personnalités célèbres qui font depuis longtemps l'objet d'un examen minutieux de la part des médias.
Selon le journaliste basé à New York Richard Châteauvert, cette stratégie pourrait bien être un «pétard mouillé» de la part de l'administration Trump. «On a vu les cahiers à anneaux brandis par les influenceurs conservateurs, c'est la phase 1. Au final, il y avait 200 pages seulement et une représentante républicaine était en colère et a immédiatement écrit sur X que ce n'était pas à quoi s'attendaient les Américains», a-t-il expliqué en entrevue sur les ondes de Noovo Info.
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Le département de la Justice a admis que le premier lot, qui devrait être mis en ligne jeudi, est en grande partie constitué de dossiers qui circulent déjà dans le domaine public depuis le suicide d'Epstein dans une prison fédérale de Manhattan un mois après son arrestation en 2019.
Avant la publication des documents, des classeurs portant la mention «The Epstein Files : Part I» ont été remis à la Maison-Blanche à des commentateurs politiques conservateurs ayant un large public sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter. Les classeurs portaient la mention «déclassifié», bien qu'il n'ait pas été immédiatement clair si les fichiers n’avaient jamais été classifiés, et décrivaient la Maison-Blanche de Trump comme «l'administration la plus transparente».
Bondi a suggéré dans une lettre adressée jeudi au directeur du FBI, Kash Patel, que d'autres documents avaient été récemment découverts. Elle a ordonné au FBI de lui remettre «l'intégralité des dossiers Epstein» d'ici vendredi matin, et a demandé à Patel de «mener une enquête immédiate» pour déterminer pourquoi son ordre au FBI de lui remettre tous les documents n'avait pas été suivi.
Epstein a été accusé d'avoir abusé sexuellement de dizaines de filles mineures au début des années 2000. Il a été inculpé au niveau fédéral à New York en 2019, plus de dix ans après avoir secrètement conclu un accord avec les procureurs fédéraux de Floride pour se débarrasser d'accusations similaires de trafic sexuel.
L'affaire a attiré l'attention générale en raison des liens d'Epstein et de son ancienne petite amie Ghislaine Maxwell avec des membres de familles royales, des présidents et des milliardaires. Ghislaine Maxwell est elle-même la fille de feu Robert Maxwell, magnat britannique des médias qui a été propriétaire du New York Daily News.
Au fil des ans, des milliers de pages de documents ont été rendues publiques à la suite de poursuites judiciaires, de dossiers criminels d'Epstein, de divulgations publiques et de demandes en vertu de la loi sur la liberté de l'information. En janvier 2024, un tribunal a rendu public un trésor de documents qui avaient été recueillis comme preuves dans le cadre d'une action en justice intentée par Virginia Giuffre, l'une des victimes d'Epstein.
Une grande partie des documents, y compris les transcriptions des entretiens avec les victimes et les anciens rapports de police, étaient déjà connus du public. Ils comprenaient des mentions du président Donald Trump, de l'ancien président Bill Clinton, du prince Andrew et du magicien David Copperfield, ainsi que le témoignage d'une victime qui a soutenu avoir rencontré Michael Jackson au domicile d'Epstein en Floride, mais qu'il ne s'était rien passé de fâcheux avec lui.
Les dossiers précédemment publiés comprenaient une déposition de 2016 dans laquelle une accusatrice racontait avoir passé plusieurs heures avec Epstein au casino Trump d'Atlantic City, mais ne disait pas si elle avait réellement rencontré Trump et ne l'accusait d'aucun acte répréhensible. Trump a également admis qu'il avait autrefois pensé qu'Epstein était un «type formidable», mais qu'ils s'étaient ensuite brouillés.
En 2023, l'Associated Press a obtenu des milliers de pages de documents qui ont permis de faire la lumière sur les derniers jours de la vie d'Epstein dans une prison fédérale de Manhattan aujourd'hui fermée. Ces documents comprenaient des courriels échangés entre les responsables de la prison, des évaluations psychologiques, des rapports internes de l'agence, des notes de service et d'autres documents.
L'inspecteur général du département de la Justice a ensuite publié un rapport concluant qu'une «combinaison de négligence, d'inconduite et de défaillances flagrantes dans l'exécution du travail» de la part du Bureau fédéral des prisons et des employés de la prison a permis à Epstein de se suicider en août 2019. Le rapport de l'organisme de surveillance n'a trouvé aucune preuve de jeu déloyal.
Avec de l'information d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info