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La Ville de Sherbrooke souhaite développer un CPE et des logements sociaux sur ce site de la rue Grégoire, mais elle doit maintenant se trouver un nouveau partenaire pour mener à bien le projet.
«Honnêtement, je considère qu’on a été abandonnés à notre propre sort», a lancé d’emblée la directrice générale du CPE, Johanne Levasseur. Le projet de 80 places qu’elle souhaitait développer serait devenu la troisième installation sous sa gouverne.
«Même si le politique souhaite soutenir la rapidité du développement, on est forcé d’admettre qu’on développe les places comme il y a 25 ans», a poursuivi Mme Levasseur.
Voyez le reportage de Guillaume Cotnoir-Lacroix dans la vidéo ci-contre.
Le terrain que convoitait le CPE Jardin D'A.M.I.S. pour construire sa nouvelle installation est situé sur le site actuel de l’église La-Résurrection-du- Christ. La Ville en a fait l’acquisition en novembre 2022 et espérait que l’équipe de Johanne Levasseur soit partenaire dans un projet de CPE et de logements sociaux au même endroit.
«C’est sûr que si on avait pu, on serait déjà en mode déconstruction et tout. Là, il va falloir qu’on trouve un nouveau CPE qui veut prendre ces 80 places. On a déjà été en contact avec des personnes qui ont levé la main, qui peuvent être intéressées», a expliqué la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin.
Alexandra Pepin, une jeune mère de famille qui habite le secteur Rock Forest, a inscrit son enfant sur la liste d’attente pour une place en garderie alors qu’elle était enceinte depuis un mois. Son bébé maintenant âgé de trois mois, elle demeure sans nouvelle et sans espoir de recevoir l’appel tant attendu pour lui offrir une place.
«Mon rêve, ce serait qu’il y ait une garderie qui ouvre bientôt et c'est justement dommage que cette garderie cède ses places, parce que c’est tellement un besoin flagrant et important. Cela un impact sur moi, sur mon conjoint, sur ma belle-famille, des impacts collatéraux. Cela a aussi un impact sur ma fille au niveau de la socialisation », a-t-elle réagi, en apprenant la nouvelle.
En attente d’une place pour son enfant à Sherbrooke depuis 19 mois, Cynthia Fortin est elle aussi déçue d’apprendre la nouvelle. «Arrangez-vous, essayez de trouver quelqu’un pour s’occuper de votre enfant. On a des choix, soit qu’on se tourne vers le moins légal, soit qu’il y a quelqu’un de la famille qui prend en charge, soit qu’on arrête de travailler. Dans notre situation financière, arrêter de travailler ce n’est pas vraiment une option», a-t-elle analysé.
Invitée à commenter la problématique des places en garderies, la mairesse Beaudin y est allée de son analyse personnelle.
«Les CPE existants qui accueillent des enfants le matin, qui s’occupent d’eux toute la journée, c’est aussi à eux à qui on demande de développer des nouveaux projets [...] C’est sûr que ça comporte son lot de défis»
Selon Mme Levasseur, des tentatives ont été effectuées pour obtenir du financement supplémentaire du ministère de la Famille pour mener à bien le projet. L’achat du terrain qu’ils ciblaient par la Ville de Sherbrooke a changé les plans initiaux, et le CPE souhaitait obtenir des fonds pour une ressource à temps plein sur la modification de ces plans et ce, jusqu’à l’ouverture de l’établissement.
«Il y a des CPE qui ont remis des places sans nécessairement demander de l’aide. Nous on a osé demander de l’aide, mais finalement, la lourdeur a fait qu’on a dû abdiquer», a souligné Mme Levasseur, qui a néanmoins salué la collaboration de la Ville dans le dossier.
Par courriel, le ministère de la Famille a défendu ses méthodes et a indiqué que la dernière demande de financement présentée par le CPE n’avait pas été refusée.
«Le ministère de la Famille n’a pas refusé la demande de fonds supplémentaires du CPE pour l’embauche d’une ressource temps-plein, mais avait plutôt demandé des informations complémentaires en soutien à sa demande. Le CPE n’a pas répondu à la demande d’informations complémentaires, mais a plutôt décidé par le biais d’une résolution d’abandonner le projet de création de places», a écrit une responsable à la direction des communications à Noovo Info.
Toujours selon le ministère, le secteur Rock Forest–Saint-Élie–Deauville présentait un déficit de 267 places au 31 mars 2023. «Il y a actuellement trois projets en réalisation pour un total de 236 places subventionnées ainsi qu’un projet de garderie non subventionnée en réalisation pour un total de 32 places», a ajouté la responsable par courriel.
«Ce qui se passe aujourd’hui, c’est hors de notre contrôle», a mentionné la mairesse Beaudin. «La bonne nouvelle, c’est qu’on a été en contact étroit avec le ministère et avec le député provincial du secteur André Bachand pour s’assurer de réserver ces places-là et qu’on ne les perde pas pour la communauté.»
À voir dans la vidéo.
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