Alors que la demande pour des centres de consommation supervisée est de plus en plus grande, la Maison Benoît-Labre souhaite déménager dans le quartier Saint-Henri, à moins de 100 mètre de l’école Victor-Rousselot et du parc pour enfants.
«On a des enfants de 4 ans qui jouent là. Nommez-moi un centre d’inhalation où aux abords il n’y a pas de dérapages», a lancé Chantal Gagnon lors d’un entretien avec Noovo Info.

La mère de famille affirme que la Ville de Montréal et le centre de services scolaire ont vendu le projet aux parents comme étant un projet de réhabilitation. Les mots drogue et inhalation n’auraient été jamais mentionnés. Ils auraient appris le tout dans les médias.
«Des professeurs sont venus vers nous en toute confidentialité et nous ont dit que si une personne intoxiquée rentrait dans l’école, on ne savait pas comment réagir. Je confie mes enfants à l’école en me disant qu’ils sont en sécurité», a déploré Mme Gagnon.
Aux yeux de la résidente, il est incompréhensible qu’une succursale de la SQDC a «une règlementation d’être à au moins 250 mètres d’une école», mais qu’un centre d’inhalation supervisée puisse s’installer à quelques mètres de l’établissement scolaire.
«Le volet drogue est un enjeu», réitère-t-elle.
Les parents de l’école Victor-Rousselot ont donc démarré une pétition afin de freiner le projet. Au moment d’écrire ces lignes, environ 1850 personnes l’ont signée.
De son côté, le conseiller municipal du Sud-Ouest, Craig Sauvé, dit comprendre les craintes des parents, mais croit que la création du centre permettra d’accroître «la sécurité pour tout le monde». «C’est la raison pour laquelle la communauté est derrière le projet», a-t-il souligné.
Le ministre Lionel Carmant se dit quant à lui sensible face aux craintes des parents. Le permis pour exploiter ce centre n’a d’ailleurs toujours pas été délivré par la direction de la santé publique.
«Un centre d’inhalation supervisé est un service important pour réduire les méfaits, mais il est impératif qu’il y ait de l’acceptabilité sociale dans le quartier. On ne peut pas imposer un CIS dans un quartier aussi près d’une école. Nous continuerons de suivre l’évolution du dossier dans les prochains jours», indique le cabinet du ministre Carmand.
Joints par Noovo Info, les gestionnaires de la maison Benoît-Labre n’ont pas répondu aux demandes d’entrevue.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.