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En avril dernier, Maria a reçu un message d'un homme dénommé Thomas sur Facebook. Son profil n'avait pas beaucoup de photos ni d'informations, ce qui a initialement fait douter la dame. Lorsqu'elle lui a demandé pourquoi il y avait si peu de contenu sur son profil, l'homme lui a répondu que c'était en raison de son emploi et qu'il était une personne plutôt réservée.
Les semaines ont passé et une relation amoureuse s'est rapidement développée entre les deux. «C'était très intense dès le départ. Les deux, on était veufs, alors les liens se sont bâtis très vite», explique Maria à Noovo Info.
La première fois que Thomas lui demande de l'argent, il lui raconte qu'il a perdu son portefeuille et tous ses papiers d'identification. Ce dernier demande à Maria de lui envoyer une carte-cadeau Apple, ce qu'elle fait. Elle envoie d'ailleurs une autre carte-cadeau dans les semaines suivantes.
Des montants d'argent de plus en plus importants ont été transférés au fil du temps. Chaque fois, Thomas lui mettait de plus en plus de pression et insistait puisque la situation était très urgente, selon lui. Elle recevait d'ailleurs des centaines de courriels par jour du présumé employeur de son amoureux qui justifiaient en quelque sorte les requêtes financières.
À court de fonds, Maria s'est dirigée vers sa banque, qui a refusé de lui prêter un si gros montant. Elle s'est ensuite tournée vers un prêt à tempérament, avec un taux d'intérêt établi à 35%. «J'ai demandé un prêt de 12 000$, mais ce montant va juste augmenter. Je suis rendue à environ 25 000$ de dettes», a-t-elle déploré.
Déjà dans le doute en sachant que Maria n'avait jamais rencontré cet homme, sa sœur et son beau-frère sont stupéfaits lorsqu'elle demande de leur emprunter 45 000$.
«Thomas m'a même envoyé une vidéo de lui qui me parlait pour prouver son existence à ma sœur et la convaincre de lui envoyer de l'argent», raconte la dame. Cette vidéo, selon ses proches, était en réalité un deepfake - une vidéo hyper truquée, créée avec une image de Thomas.
Immédiatement, Georgia et Ted l'avertissent qu'il s'agit d'une fraude. Ted décide de faire une recherche en ligne pour tenter de trouver l'image de cet homme ailleurs sur le web.
Sans surprise, il trouve pas moins de 30 profils différents utilisant cette même photo. C'est cette preuve qu'il faudra à Maria pour qu'elle comprenne ce qui se produisait réellement.
«C'est comme si je venais de recevoir une gifle, et je me suis réveillée. Il était trop tard, mais ça aurait pu être beaucoup pire.»
Une plainte a été déposée au Service de police de Sherbrooke (SPS), qui constate une hausse du nombre de fraudes amoureuses.
Isabelle Gendron, porte-parole du SPS, soutient que tous les types de fraudes sont en augmentation, surtout avec les réseaux sociaux. «Il n'y a pas beaucoup de gens qui osent dénoncer, parce que c'est souvent accompagné d'un sentiment de honte et de culpabilité», explique-t-elle.
«Il faut que je me souvienne que je suis une victime dans tout ça. Je me suis fait avoir, souligne Maria. J'ai surmonté beaucoup d'épreuves dans ma vie, donc celle-là, on verra comment je vais faire pour la surmonter.»
Voyez le reportage de Dominique Côté dans la vidéo.