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Cet investissement vise à améliorer l’accès au dépistage pour les personnes les plus touchées par la maladie, y compris celles vivant dans des territoires nordiques, éloignés ou isolés (NEI) au pays.
Le docteur Réjean Thomas, médecin cofondateur de la clinique en santé sexuelle l'ACTUEL à Montréal, était de passage au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Michel Bherer afin de discuter de la nouvelle.
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«C’est une bonne nouvelle. Évidemment, ça ne règle pas tout, mais le dépistage est un enjeu important. Si on veut que les gens soient traités et indétectables, il faut qu’ils soient détectés», indique le Dr Thomas.
Chaque année, 60 % des gens passant un test de dépistage pour le VIH en sont à leur premier examen de la sorte, ajoute-t-il d’ailleurs. «45 % ont déjà un système immunitaire déficient. Ça veut dire qu’ils sont infectés depuis trois, quatre, cinq ans, déplore le médecin. C’est très important d’améliorer le dépistage, puis après d’améliorer les soins.»
Le combat contre le VIH passe également par un traitement préventif. La Prophylaxie Pré-Exposition, plus communément appelée «PrEp», et qui est un médicament antirétroviral, est l’une des stratégies de prévention.
«La PrEp, c’est pour les gens qui n’ont pas le VIH, mais qui ont des comportements à risque pour toutes sortes de raison, explique le Dr Thomas. Il y a un traitement qui est aussi efficace qu’un vaccin, à près de 99 % d’efficacité. Il peut se prendre de deux façons : une pilule par jour, soit tous les jours, ou sur demande.»
Le Dr Thomas déplore toutefois que la PrEp ne demeure que très peu accessible. Présentement, 3 millions de personnes suivent un traitement de PrEp dans le monde, alors qu’un nombre de 10 millions était normalement présentement prévu, ajoute le docteur.
Pour l’auteur Denis Martin-Chabot, qui est atteint du VIH, la conférence qui a eu lieu à Montréal est nécessaire pour discuter des enjeux scientifiques et des avancées sur la maladie. Mais ce dernier estime que ce genre de congrès ne permet pas toujours de poser les «bonnes questions» sur le sujet. «Le VIH vient avec un paquet de jugements moraux, avec la sérophobie et avec la stigmatisation.» C’est, selon M. Martin-Chabot, ce qui explique en partie pourquoi certaines personnes seraient réfractaires à aller se faire dépister ou prendre leurs traitements afin de garder une charge virale indétectable.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessous
«Ça prendra plus que des pilules pour se départir du VIH», a-t-il soutenu, lors de son intervention au bulletin Le Fil 22 h. L’enjeu financier relié aux médicaments pour traiter le virus doit également faire l'objet de discussion, mentionne M. Martin-Chabot. Les traitements peuvent coûter jusqu’à 1395 $ par mois et ce montant peut devenir un véritable fardeau pour certaines personnes moins nanties ou sans assurance.
«Imaginez une personne avec des revenus plus faibles, qui vit avec des enfants à nourrir. Lorsqu’on doit choisir entre faire les épiceries ou payer le médicament, ça pose un problème», illustre l’auteur. «Il va falloir que ces médicaments soient un jour complètement gratuit [...] c’est ce qui nuit aussi à éradiquer le VIH.»
Avec des informations d’Audrey Bonaque et d'Émile Bérubé-Lupien, Noovo Info.