Mais la situation a franchi un point de non-retour depuis les déclarations incendiaires de l’un des hauts responsables de la mise en place de ce système à la Société de l’assurance automobile du Québec, Karl Malenfant, qui dit dans un article du Devoir avoir rencontré le ministre du Numérique, Éric Caire, à de nombreuses reprises et l'avait prévenu des défaillances du projet.
M. Caire nie le tout et affirme qu’il n’était pas au courant. Qui a raison?
Afin de répondre à cette question, le porte-parole du PQ en matière de cybersécurité et du numérique, Joël Arseneau, demande une commission d’enquête sur l’ensemble du projet, mais également pour les autres projets «où on est en dépassement de coût».
Rappelons que le projet SAAQclic a dépassé le budget prévu de 500 millions de dollars, selon le rapport de la vérificatrice générale Guylaine Leclerc.
Il est donc crucial de savoir «qui dit vrai» dans cette saga afin d’éviter que cette situation ne se reproduise, a martelé M. Arseneau lors d’un entretien sur les ondes de Noovo Info.
M. Arseneau ajoute également que la population ne peut plus avoir confiance en Éric Caire, «qui se lave les mains» à la suite des ratés de la SAAQ. «À quoi sert-il?», a questionné M. Arseneau.
«Ne pas admettre que le scandale s’est créé depuis 2020, c’est se fermer les yeux et vouloir berner les gens», a asséné le député péquiste.
Le PLQ va encore plus loin et réclame la démission du ministre Caire, mais également des ministres François Bonnardel et Geneviève Guilbault, qui étaient impliqués dans cette saga.
«Ils sont fautifs de ne pas reconnaître leurs responsabilités ministérielles», a vivement critiqué le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay. «Ils ont échoué et nient leurs responsabilités. Ils ne peuvent plus être ministres.»
M. Tanguay abonde dans le sens de M. Arseneau et clame que Caire savait depuis 2020 que SAAQclic éprouvait plusieurs problèmes, mais n’aurait pas fait «les suivis nécessaires».
Selon le PLC, les autres ministres étaient également au courant.
C’est pourquoi les libéraux demandent au premier ministre François Legault de décaviarder les informations du rapport de SAAQclic.
«Il appuie la société qui caviarde les documents et qui ne sont pas rendus publics», s’est-il insurgé.
À voir dans la vidéo.