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En quelques semaines seulement, près de 1400 migrants ont été hébergés par le gouvernement fédéral dans deux hôtels de Cornwall, une ville d’environ 50 000 habitants.
Le demandeur d’asile Mo (nom fictif) en fait partie. Originaire du Pakistan, il a passé plus d’un mois à Montréal avant d’être envoyé dans l’un de ces deux hôtels.
«J’ai traversé avec ma famille, j’ai deux enfants avec moi. Mais je ne voulais pas que ma famille sente que je ressentais une grosse pression. Quand nous sommes finalement arrivés à Cornwall, les enfants ont commencé l’école et mon épouse et moi avons commencé des cours d’anglais», a-il confié.
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Pour faire face à la barrière de la langue, la Ville a mis en place des salles de classe dans les écoles et les hôtels pour aider ceux ayant plus de difficulté avec l'anglais ou le français.
«En date du 15 février, 60 enfants migrants étaient à l’école. Nous avons aussi des salles classe dans les hôtels avec des enseignants de notre commission scolaire. Ce sont des classes pour les enfants qui ne comprennent pas assez bien l’anglais ou le français», a souligné le maire de Cornwall, Justin Towndale, en entrevue.
La municipalité est habituée à recevoir des migrants, mais c’est la première fois qu’elle en reçoit autant en si peu de temps. Et, les organismes communautaires se sont activés depuis pour aider ces premiers arrivants, comme ils le peuvent.
«Tous ces gens n’avaient pas de vêtements adaptés aux conditions. [...] L’hiver était à nos portes, les gens avaient froid aux pieds, d’autres arrivaient en shorts alors que nous portions déjà nos manteaux d’hiver. Nous avons organisé une collecte de fonds et avons amassé beaucoup d’argent, assez pour aller acheter plusieurs bottes d’hiver», a expliqué Heather Megill, présidente du Club Rotary à Cornwall.
Mais, les organismes estiment qu'ils n'ont pas assez de ressources pour subvenir aux besoins de chacun.
«Ils sont tous arrivés sans que la communauté le sache. Puis, la Croix rouge est arrivée pour diriger, s’assurer que tout le monde a une place à rester, qu’il y avait à manger et l’essentiel qu’ils avaient besoin», a raconté Sarah Bédard, bénévole auprès des demandeurs d’asile.
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Pourtant, ils devront s'armer de patience, car les demandeurs d'asile peuvent attendre parfois des mois avant d’obtenir des papiers pour travailler. Et, ce n'est pas la motivation qui manque.
«J’attends encore mes permis pour travailler, après je vais me chercher du boulot», a ajouté Mo. «Nous travaillons fort. Je suis très travaillant. Quand nous devons rester à la maison, ça devient fatiguant».
«Tout le monde que j’ai rencontré, ils vont faire une différence aux communautés comme du jamais vu» a conclu la bénévole Mme Bédard.
Voyez le reportage d'Anaïs Elboujdaini ci-contre.