Début du contenu principal.
C’est ce que la politicienne a avoué lors d’une conférence de presse quelques heures après que l’ordonnance de non-publication concernant son identité ait été levée.
Mme Fournier, qui a participé à un documentaire relatant son parcours dans le système de justice au Québec, affirme avoir pris la décision de ne pas parler des évènements survenus en octobre 2017 pour éviter de «nuire à sa carrière professionnelle».
«J’avais 25 ans, je venais d’arriver [en politique]. C’était une personnalité aimée, pas juste au parti, mais dans toute l’Assemblée nationale. Ça faisait plus de 30 ans qu’il gravitait dans les cercles péquistes. Je savais que si je parlais, il y aurait des conséquences publiques pour lui […] mais pour moi aussi», a expliqué la principale intéressée. «C’était plus simple de faire comme si ce n’était pas arrivé que de dénoncer».
Mme Fournier s'est confiée à une amie lors de cette journée «extrêmement émotive», mais elle ne s'est pas tournée vers les membres en position «d'autorité» du Parti québécois (PQ), elle qui était alors députée de la formation politique. La mairesse de Longueuil affirme d’ailleurs «ne rien avoir à reprocher» au PQ dans cette histoire.
À lire également:
Si elle a été «somme toute capable» de vivre normalement pendant quelques mois. Mais après un an, des «souvenirs» des évènements ont créé un malaise chez elle et il est devenu de plus en plus difficile d’être en présence d'Harold LeBel. «J'avais de plus en plus de malaise à côtoyer cette personne [...] Je commençais à me sentir en dissonance avec mon discours public», ajoute-t-elle.
Mme Fournier avance avoir vécu un «soulagement» lorsqu'elle a quitté le PQ en 2019 pour siéger à tant qu'indépendante à l'Assemblée nationale. «Même si ma réflexion politique n'avait rien à voir avoir cette situation, ç’a été un soulagement.»
Son départ du PQ a permis à Catherine Fournier de prendre une «certaine distance» lui offrant ainsi une «liberté» d'aller porter plainte en juillet 2020.
Mais l'effet déclencheur aura été l'arrestation, au mois de mai 2020, d'André Boisclair. «J'avais entendu tellement de choses dans les cercles politiques [...] et cette omerta-là me dérangeait [...] C'est à ce moment que j'ai contacté Juripop pour m'informer sur les ordonnances de non-publication», soutient Catherine Fournier.
Les policiers avaient finalement procédé à l’arrestation du député LeBel en décembre 2020.