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Le Réseau évangélique du Québec dénonce l'instrumentalisation du religieux à des fins politiques par certains parti.
Les cas de prosélytisme rapportés dans des écoles publiques ravivent la nécessité de mettre en place un organisme indépendant, gardien du droit des enfants à recevoir une éducation laïque.
C'est ce que plaide un regroupement d'Églises protestantes évangéliques.
Le Réseau évangélique du Québec dénonce l'instrumentalisation du religieux à des fins politiques par certains partis, dans la controverse actuelle sur des enseignants qui enfreignent leur devoir de réserve dans des écoles publiques, notamment l'école Bedford à Montréal.
Le Parti libéral (PLQ) et le Parti québécois (PQ) ont ainsi voté pour la fin du financement public des écoles privées à vocation religieuse, alors que pourtant, la controverse touche non pas des écoles privées, mais des écoles publiques.
«L'affaire des écoles religieuses, c'est complètement sauté», a déploré le directeur des affaires externes du Réseau, Jean-Christophe Jasmin, dans une entrevue avec La Presse Canadienne diffusée lundi.
«Pourquoi quand l'État faillit à sa neutralité religieuse, la réponse est de taper sur les groupes religieux qui n'ont rien à voir là-dedans? On a une école publique qui est encadrée par des lois, mais qui ne les applique pas, et on a des écoles religieuses privées qui respectent le programme éducatif et les lois. Il n'y a pas de lien logique l'un avec l'autre.»
«Les minorités religieuses finissent par être éclaboussées, voire discriminées», a-t-il fait savoir.
Par exemple, lorsque des organismes et des Églises évangéliques veulent louer un espace dans un hôtel, on leur refuse ou on annule, et dans des salles municipales, on leur dit non aussi au nom de la loi sur la laïcité, alors que rien n'interdit de louer un espace à un groupe religieux dans la loi, fait remarquer M. Jasmin.
Il réclame une institution neutre, séparée de l'État, comme un Observatoire de la laïcité, dans le but de clarifier certaines interprétations de la loi, de recevoir des plaintes et d'émettre des recommandations.
Au Québec, une cinquantaine d'écoles religieuses, catholiques, protestantes évangéliques, musulmanes, juives ou orthodoxes, reçoivent environ 160 millions $ par année d'argent public, selon le PQ.
Le rapport d'enquête sur l'école Bedford indique que le soccer aurait été interdit aux filles et fait mention de «certaines pratiques religieuses, telles que des prières dans les salles de classe ou encore des ablutions dans les toilettes communes».
On indique que, bien que «ces pratiques n'étaient majoritairement pas effectuées devant les élèves», la preuve analysée fait état de «deux événements où des élèves auraient été impliqués dans le cadre de pratiques religieuses».
On écrit également que `des témoins ont mentionné aux enquêteurs avoir constaté une forte influence du milieu communautaire sur plusieurs membres du personnel de l'école Bedford. Un certain nombre d'entre eux fréquenterait notamment un centre communautaire et une mosquée située dans le quartier'.
Le rapport mentionne toutefois «que bien que le clan majoritaire soit surtout composé de personnes d'origine maghrébine, des personnes d'autres origines y sont aussi associées. Également, le clan minoritaire est lui aussi composé en partie d'individus d'origine maghrébine, incluant certaines des plus fortes oppositions au clan majoritaire».
On ajoute que «bien qu'il y ait effectivement présence de clans à l'école Bedford composés d'individus de différentes origines, les enquêteurs ont surtout observé une opposition entre des idéologies».
Le document fait aussi état de «lacunes dans l'enseignement de la communication orale, des sciences et de la technologie, de l'éthique et de la culture religieuse et de l'éducation à la sexualité».