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C'est un signe qu'Israël pourrait élargir l'opération lancée contre le groupe militant du Hezbollah.
L'armée israélienne a demandé jeudi à la population libanaise d'évacuer une ville et d'autres localités du sud du Liban situées au nord d'une zone tampon déclarée par l'ONU, signalant qu'elle pourrait élargir une opération terrestre lancée en début de semaine contre le groupe militant du Hezbollah.
Israël a demandé à la population de quitter Nabatieh, capitale provinciale, et d'autres localités situées au nord du fleuve Litani, qui constituent la limite septentrionale de la zone frontalière établie par le Conseil de sécurité de l'ONU après la guerre de 2006, dans une résolution que les deux parties s'accusent mutuellement d'avoir violée.
Au moins huit soldats israéliens ont été tués lors d'affrontements avec le Hezbollah dans le sud du Liban, où Israël a annoncé le début de ce qu'il appelle une incursion terrestre limitée en début de semaine. Entre-temps, la région s'est préparée à des représailles israéliennes à la suite d'une attaque de missiles balistiques iraniens.
La Croix-Rouge libanaise a déclaré qu'une frappe israélienne avait blessé quatre de ses secouristes et tué un soldat de l'armée libanaise alors qu'ils évacuaient des blessés dans le sud du pays. La Croix-Rouge du Liban a indiqué que le convoi, qui était accompagné de soldats libanais près du village de Taybeh, a été pris pour cible jeudi alors qu'il coordonnait ses mouvements avec les forces de maintien de la paix de l'ONU. L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
Un autre soldat libanais a été tué par des tirs israéliens sur un poste de l'armée dans la ville de Bint Jbeil, dans le sud du pays, selon l'armée libanaise, qui a affirmé avoir riposté. Un responsable de la sécurité libanaise, qui a parlé sous le couvert de l'anonymat en raison de la réglementation, a dit que le poste militaire avait été touché par des tirs d'artillerie.
Une frappe aérienne israélienne sur un appartement du centre de Beyrouth a tué neuf personnes, dont sept secouristes civils affiliés au Hezbollah. Depuis la fin du mois de septembre, Israël pilonne les régions du pays où le groupe militant est fortement implanté, mais n'a que rarement frappé le cœur de la capitale.
Aucun avertissement n'a été donné avant la frappe de mercredi, qui a touché un appartement situé non loin du siège des Nations unies, du bureau du premier ministre et du parlement.
Les habitants ont signalé une odeur de soufre après la frappe à Beyrouth, et l'agence de presse nationale du Liban a accusé Israël d'avoir utilisé des bombes au phosphore, ce qui constituerait une violation du droit international, sans fournir de preuves. Les groupes de défense des droits de l'homme ont par le passé accusé Israël d'utiliser des obus incendiaires au phosphore blanc sur des villes et des villages du sud du Liban. L'armée israélienne n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Le Hezbollah a une branche armée qui compte des dizaines de milliers de combattants, mais il a aussi un mouvement politique et un réseau d'organisations caritatives composées de civils.
L’escalade de la violence au Liban a ouvert un deuxième front dans la guerre entre Israël et les militants soutenus par l’Iran qui a commencé il y a près d’un an avec l’attaque-surprise du Hamas du 7 octobre 2023 depuis la bande de Gaza contre Israël.
Ces dernières semaines, les frappes israéliennes au Liban ont tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et plusieurs de ses principaux commandants. Des centaines d’autres frappes aériennes dans de vastes régions du Liban depuis la mi-septembre ont tué au moins 1276 personnes, selon le ministère libanais de la Santé.
L’armée israélienne a précisé jeudi avoir frappé environ 200 cibles du Hezbollah à travers le Liban, notamment des installations de stockage d’armes et des postes d’observation. Elle a souligné que les frappes ont tué au moins 15 combattants du Hezbollah. Il n’y a pas eu de confirmation indépendante.
Le Hezbollah, le Hamas et les Houthis font partie de l’Axe de la Résistance dirigé par l’Iran, qui comprend également des groupes armés en Syrie et en Irak. Ils ont lancé des attaques contre Israël en solidarité avec les Palestiniens, provoquant des représailles dans un cycle qui a menacé à plusieurs reprises de déclencher une guerre plus large.
La région semble à nouveau au bord d’un tel conflit après l’attaque de missiles menée mardi par l’Iran, qui a été présentée comme une réponse à l’assassinat d’Hassan Nasrallah, d’un général des gardiens de la révolution iranienne qui l’accompagnait, et d’Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas, tué dans une explosion à Téhéran en juillet, largement imputée à Israël.
Israël et les États-Unis ont tous deux signalé que l’attaque de missiles, qui a légèrement blessé deux personnes et tué un Palestinien en Cisjordanie occupée, aurait de graves conséquences. Les États-Unis ont dépêché des moyens militaires dans la région pour soutenir Israël.