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«C'était le noir complet.»
Les vacances d'Ellen Francis à Cuba ont rapidement basculé, alors qu'elle et sa famille passaient un excellent séjour, profitant du soleil sur la plage aux eaux chaudes et claires et explorant la ville touristique populaire de Varadero.
La Canadienne de 37 ans, originaire de Newmarket, en Ontario, est arrivée dans un centre de villégiature à Varadero, à Cuba, le 12 octobre, avec son mari Ryan et ses deux enfants, âgés de 10 et 6 ans.
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Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Mais à partir de vendredi dernier, leurs vacances ont pris des allures de film d'horreur. Le temps est devenu pluvieux, avec des vents violents, et l'internet est tombé en panne tôt ce matin-là.
L'hôtel a utilisé son générateur pour permettre au personnel de préparer les repas, mais l'électricité a soudainement été coupée pendant le dîner de vendredi.
«C'était le noir complet», se souvient Mme Francis lors d'un entretien vidéo avec le CTVNews.ca, mardi. «Les enfants étaient un peu inquiets de ce qui se passait. Mais tout s'est bien passé, nous avons tous réussi à nous en sortir.»
Comme il n'y avait pas d'internet pendant leurs derniers jours au centre de villégiature, Mme Francis et sa famille n'ont appris qu'il y avait une importante panne d'électricité à Cuba qu'à leur retour au Canada, samedi soir. La panne a déclenché de petites manifestations au moment où la tempête tropicale Oscar frappait l'île, a rapporté l'Associated Press.
Alors que Cuba était aux prises avec un problème d'électricité, Mme Francis a déclaré que le personnel du centre de villégiature était toujours agréable et s'efforçait de rendre les clients aussi confortables que possible. Sa famille, y compris ses enfants, est également restée positive.
Il n'y avait plus d'eau pendant les derniers jours de leur séjour, et ils ont donc dû faire preuve de créativité. «Beaucoup de clients de l'hôtel se promenaient avec des poubelles remplies d'eau qu'ils montaient dans leur chambre pour tirer la chasse d'eau.»
Francis et sa famille ont été parmi les plus chanceux puisqu'ils ont pu quitter Cuba samedi soir comme prévu. Entre-temps, elle a vu arriver à Cuba de nouveaux clients qui n'avaient aucune idée de la panne d'électricité.
«Heureusement, l'aéroport opérait toujours et il n'y a pas eu de retard dans les vols», a-t-elle expliqué.
Comme Mme Francis, Helen Pike a raconté qu'elle faisait partie des chanceux dont le centre de villégiature était équipé d'un groupe électrogène. Cette retraitée de 61 ans, originaire de St. John's (Terre-Neuve), a expliqué que les clients d'autres centres de villégiature avaient été transférés dans le sien, à Varadero, lundi, en raison de la panne d'électricité.
La plupart du temps, les touristes et elle-même n'ont pas été affectés par la panne jusqu'à dimanche, mais l'impact n'était pas aussi grave. Elle a précisé que l'internet ne fonctionnait pas à certains moments, tandis que la climatisation et les distributeurs de cartes de débit et de crédit ont cessé de fonctionner dans son établissement.
«En ce qui nous concerne, la situation n'est pas aussi grave», a lancé Mme Pike lors d'un entretien téléphonique depuis Varadero. «Quand je pense à ce que vivent les habitants, j'ai du mal à me laisser abattre.»
Selon elle, le personnel des stations balnéaires cubaines lui a raconté qu'il n'avait plus d'électricité ni d'eau depuis vendredi. « Beaucoup d'entre eux ont eu de la nourriture avariée, alors ils ont fait cuire beaucoup de nourriture et l'ont mangée froide pour qu'elle ne se détériore pas. Beaucoup dorment dehors la nuit parce qu'il fait plus frais ».
Elle s'inquiète de ce qui va se passer si l'électricité n'est pas rétablie. Elle doit quitter Cuba le 28 octobre et n'a pas entendu parler d'un quelconque changement de vol. Elle n'a pas contacté le gouvernement canadien pour savoir ce qui se passe, mais elle n'a pas non plus entendu parler de la crise par les autorités canadiennes.
«Je me sens assez en sécurité en ce moment », a déclaré Mme Pike. « Je m'inquiète simplement de savoir à quel point nous serons en sécurité si cette situation perdure.
CTVNews.ca a demandé à Affaires mondiales Canada s'il communiquait avec les Canadiens bloqués à Cuba. Le ministère des Affaires étrangères n'a pas répondu.
Certains s'accordent à dire que les informations sur la panne d'électricité sont rares.
Alex Barron, un chef cuisinier en Ontario, a confié au CTVNews.ca lors d'une interview vidéo que lui et son ami Penner Briggs, propriétaire d'une petite entreprise de Victoria, en Colombie-Britannique, sont en vacances sur l'île depuis le 5 octobre.
Ils ont dit qu'ils n'avaient pas encore reçu de nouvelles d'Affaires mondiales Canada au sujet de la panne d'électricité à Cuba, ce qui les inquiète puisque de nombreux touristes canadiens se trouvent sur l'île.
Ils ajoutent qu'ils n'ont eu aucune réponse sur la situation de la part du gouvernement local.
Le personnel du centre de villégiature craint de ne pas pouvoir s'occuper de ses clients et cherche désespérément à obtenir des informations, a déclaré M. Barron.
Ils espèrent rester jusqu'à leur départ prévu samedi, ont déclaré Barron et Briggs, mais ils ont stocké de l'eau et de la nourriture et ont préparé leurs sacs au cas où ils devraient quitter le pays immédiatement.
M. Barron a indiqué que leur centre de villégiature de Cayo Coco a été privé d'électricité lundi soir, bien qu'il dispose d'un générateur. Il a appris par le personnel que le centre de villégiature avait pu brancher l'hydroélectricité d'une ville voisine pendant la panne, ce qui, selon lui, a privé les habitants d'électricité.
«Pour l'instant, nous avons de l'électricité», a expliqué M. Briggs. «Nous avons de la nourriture... mais comme nous l'avons appris la nuit dernière, cela peut changer en un instant.»
«Avec les ressources limitées dont nous disposons, vous savez, nous ne sommes probablement qu'à deux, deux ou trois repas du moment où nous n'aurons plus rien pour nous», a-t-il ajouté.
«En l'espace de 12 heures, il pourrait y avoir un effondrement total ici et tout pourrait être un chaos total», a lancé M. Barron.
Ils s'inquiètent également de voir la population locale souffrir alors que les touristes bénéficient de meilleures conditions.
Si les voyageurs plus âgés comme eux ne paniquent pas autant, les plus jeunes, âgés d'une vingtaine d'années, sont «effrayés».
«Il y a eu quelques larmes», a ajouté M. Briggs. «Ils se demandent pourquoi ils sont venus ici. Et certains d'entre eux n'ont pas les moyens d'aller à l'aéroport et d'essayer d'acheter un billet tout de suite.»
M. Briggs a un conseil à donner aux Canadiens qui se rendent à Cuba.
«Si j'avais un message à faire passer à tous ceux qui viennent ici ou qui prévoient d'y venir en ce moment, il vaudrait probablement mieux reporter votre voyage ou même envisager de vous faire rembourser si possible jusqu'à ce que cette panne d'électricité critique soit résolue à tout le moins», a déclaré M. Briggs.
Tous deux recommandent aux personnes qui se rendent à Cuba d'envisager d'aider la population locale, par exemple en apportant de la nourriture séchée, des lampes de secours, des générateurs portables, des piles, des comprimés de purification de l'eau et des médicaments. Des agences ou des travailleurs au Canada et à Cuba peuvent aider à distribuer ces articles à ceux qui en ont besoin, a déclaré M. Barron.