Elon Musk fait échouer l'accord budgétaire aux États-Unis et démontre son influence

Les avertissements sur les réseaux sociaux de l'homme le plus riche du monde ont précédé la condamnation par Donald Trump d'une mesure négociée par le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, qui a effectivement tué la mesure provisoire conçue pour empêcher une fermeture partielle du gouvernement fédéral.

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Washington était en difficulté un jour après la campagne de pression publique d'Elon Musk. Jeudi, Donald Trump a d'abord refusé de dire s'il avait confiance en M. Johnson. Mais plus tard dans la journée, il l'a félicité, ainsi que les dirigeants de la Chambre, pour avoir produit «un très bon accord», après avoir annoncé un nouveau plan pour financer le gouvernement et relever le plafond de la dette.

Avant que le nouvel accord ne soit conclu, les démocrates du Congrès se sont moqués de leurs homologues républicains, plusieurs d'entre eux suggérant que Donald Trump avait été relégué au poste de vice-président.

«Bienvenue à la présidence d’Elon Musk», a écrit le représentant démocrate de Californie, Robert Garcia, sur X.

Ce qui est clair, cependant, c’est l’ascension d’Elon Musk en tant que force politique, un niveau d’influence rendu possible par sa grande richesse. En plus d’être propriétaire de X, le milliardaire est le PDG de Tesla et Space X.

«Il ne fait aucun doute qu’il exerce actuellement une grande influence sur les républicains en raison de sa proximité avec Donald Trump», a déclaré Chris Pack, ancien directeur de la communication du National Republican Congressional Committee et du Senate Leadership Fund.

Mais M. Pack a également déclaré que les menaces d'Elon Musk présentaient des risques potentiels pour les républicains de la Chambre, qui débuteront l’année prochaine avec une majorité de cinq sièges qui diminuera temporairement en raison de la nomination par Donald Trump de certains législateurs républicains à des postes administratifs.

«Cela ne va pas aider à faire passer le programme si vous allez coûter à un groupe de républicains des sièges modérés très minces et si vous allez les faire perdre aux primaires», a déclaré M. Pack. «Tout ce que cela fait, c’est donner les clés de ces districts aux démocrates.»

Elon Musk a dépensé environ 250 millions de dollars pendant la campagne présidentielle pour soutenir Donald Trump, contribuant largement à America PAC, un super comité d'action politique qui a déployé des démarcheurs, diffusé des publicités télévisées et atteint les électeurs numériquement dans les États clés. Il avait signalé après l'élection qu'il était prêt à soutenir les défis primaires du Parti républicain contre les membres républicains du Congrès cherchant à être réélus en 2026, qui hésitent sur les nominations et le programme de Donald Trump.

Il a renouvelé sa menace de manière pointue mercredi.

«Tout membre de la Chambre ou du Sénat qui vote pour ce projet de loi de dépenses scandaleux mérite d'être éliminé dans deux ans !» a-t-il écrit sur X. Il l'a également qualifié de «l'un des pires projets de loi jamais écrits».

Elon Musk n'était pas le seul à attiser la colère du Parti républicain contre le projet de loi, qui comprenait plusieurs mesures de compromis pour obtenir le soutien démocrate au Sénat dans les dernières semaines avant que les républicains ne prennent le contrôle de cette chambre.

Ramaswamy en soutien

L'entrepreneur en biotechnologie et ancien candidat républicain à la présidence Vivek Ramaswamy, qui est le partenaire d'Elon Musk à la tête du nouveau Département de l'efficacité gouvernementale, a aussi publié des messages contre le projet de loi, tout comme le fils aîné de Donald Trump, Donald Trump Jr.

Elon Musk a parfois minimisé son rôle, suggérant après quelques éloges en ligne : «Tout ce que je peux faire, c'est attirer l'attention des gens sur certaines choses, afin qu'ils puissent exprimer leur soutien s'ils le souhaitent». Et le président élu a déclaré à NBC News qu'il avait parlé à Elon Musk avant les premiers messages du PDG de Tesla.

«Je lui ai dit que s'il était d'accord avec moi, il pourrait publier une déclaration», a déclaré Donald Trump.

Karoline Leavitt, la nouvelle attachée de presse de la Maison-Blanche, a repoussé les critiques démocrates qui suggéraient qu'Elon Musk menait la danse.

«Dès que le président Trump a publié sa position officielle sur le CR, les républicains du Capitole ont fait écho à son point de vue», a déclaré Mme Leavitt dans un communiqué, faisant référence à la résolution en cours. «Le président Trump est le chef du Parti républicain. Point final.»

Tout au long de la journée de mercredi, Elon Musk a répondu aux messages postés sur X par des membres républicains de la Chambre des représentants annonçant leur opposition au projet de loi par des mots de remerciement et ponctuant leurs engagements publics.

Et il a fait un tour de victoire après que Donald Trump se soit prononcé contre le projet de loi : «La voix du peuple a été entendue. C'était une bonne journée pour l'Amérique.»

Il répondait au message du représentant du Kentucky Andy Barr : «Le téléphone n'arrêtait pas de sonner aujourd'hui. Et vous savez pourquoi ? Parce qu'ils lisaient des tweets (...) d'Elon Musk et de Vivek Ramaswamy.»

En fin d'après-midi jeudi et avant que le nouveau plan ne soit soumis au vote, Elon Musk a déclaré son succès et a publié une photo de la nouvelle alternative allégée à côté de la mesure volumineuse et originale qu'il a contribué à faire avorter. «Cela montre à quel point votre voix compte», a-t-il posté. «Et avoir un président comme DonaldTrump signifie que votre voix est enfin entendue.»

Les militants conservateurs présents au rassemblement annuel de l’AmericaFest à Phoenix ont acclamé Elon Musk jeudi et ont salué la suggestion selon laquelle il pourrait remplacer M. Johnson comme président de la Chambre. Il n’est pas nécessaire que le président soit un membre élu de la Chambre des représentants.

«Mike Johnson devrait-il rester président de la Chambre ?» a demandé l’animateur conservateur Jack Posobiec à son public lors d’un enregistrement en direct de son émission-débat, provoquant un chœur de «Noooooo !!!» de son public.

M. Johnson devait assister à l’AmericaFest, mais a annulé après l’échec de l’accord budgétaire.