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Des lignes d'Exo sont affectées à Montréal. Planifiez vos déplacements...
Pour la première fois au Canada, le trafic de marchandises sur les chemins de fer des deux plus grandes compagnies ferroviaires du pays est paralysé, alors que la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) ont mis en lock-out 9300 de leurs employés jeudi à minuit. Et cela a engendré des conséquences dès jeudi sur de nombreux travailleurs, dont ceux du Grand Montréal.
Dans la région de Montréal, Exo a suspendu les lignes 11 (Vaudreuil/Hudson), 12 (Saint-Jérôme) et 14 (Candiac). Des équipes sont présentes dans les gares jeudi et vendredi pour aider les usagers, qui doivent trouver d'autres alternatives. D'ailleurs, les lignes 13 (Mont-Saint-Hilaire) et 15 (Mascouche) continuent de fonctionner normalement.
Des autobus seront disponibles en heures de pointe à partir du 26 août, fait-on savoir. «La fréquence des navettes sera planifiée, mais elles ne seront pas assignées à un horaire précis, dit-on par communiqué. Les alternatives proposées sont limitées en raison de la «capacité financière et opérationnelle» d'exo, ajoute-t-on. Exo prévient aussi que «le nombre d'autobus disponibles dans la région métropolitaine (est) insuffisant pour remplacer toute la capacité des trains annulés».
En raison d’un arrêt de travail dans les transports ferroviaires, exo suspend les services des lignes 11, 12 et 14. Des alternatives par autobus seront disponibles en heures de pointe dès le 26 août. Les lignes 13 et 15 fonctionneront normalement. ⚠️ https://t.co/f25wroXpcI pic.twitter.com/ZCXarUVmqm
— exo - Réseau de transport métropolitain (@allo_exo) August 22, 2024
Plus de 32 000 usagers des trains de passagers de Montréal, Toronto et Vancouver ont dû trouver un nouvel itinéraire pour se déplacer. D'ailleurs, des associations estiment que ce sont les passagers qui paient le prix du conflit actuel.
Ailleurs au pays, le West Coast Express de TransLink, dans la région de Vancouver, ainsi que la ligne Milton de Metrolinx et la gare GO Hamilton de la ligne Lakeshore, dans le Grand Toronto, ne pourront pas être desservis pendant l'arrêt de travail.
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Cet arrêt de travail, que redoutaient les milieux d'affaires et les politiciens, menace de bouleverser les chaînes d’approvisionnement qui tentent toujours de se remettre des perturbations liées à la pandémie et à la grève portuaire de l’année dernière.
Malgré des mois de négociations, le CN, le CPKC et le syndicat des Teamsters n'ont pas réussi à s'entendre sur les termes d'un nouveau contrat de travail avant la date butoir qui avait été fixée à minuit dans la nuit de mercredi à jeudi. Les deux entreprises ont donc mis en lock-out 9300 ingénieurs, conducteurs et ouvriers de triage. Les négociations doivent reprendre jeudi matin.
La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada a commencé à publier sur les réseaux sociaux des photos de travailleurs d'Halifax à Vancouver en train d'installer des lignes de piquetage, avec des travailleurs manifestant également devant le siège social du CN au centre-ville de Montréal.
«Ce n'est pas notre décision d'être dans la rue aujourd'hui, c'est la décision du Canadien National et du Canadien Pacifique de prendre la population canadienne, les travailleurs et les exportateurs en otage et d'essayer d'imposer leurs lois et leurs vues», a tranché le président de Teamsters Canada, François Laporte, lorsque rencontré devant le siège social du CN, à Montréal.
M. Laporte a mentionné que l'objectif du syndicat, lors des négociations actuelles, est d'offrir au personnel responsable d'opérer les trains d'un océan à l'autre des conditions qui leur permettent de le faire de façon sécuritaire.
«On ne veut pas vivre un deuxième Lac-Mégantic», a-t-il résumé, faisant référence à la tragédie qui a coûté la vie à 47 personnes le 6 juillet 2013 quand un train a déraillé dans le centre-ville de cette municipalité de l'Estrie.
«Tous les jours, dans tous les villages et toutes les villes canadiennes, il y a des trains qui circulent avec des matières dangereuses — de l'énergie, du gaz, du pétrole — et on doit s'assurer que ceux qui opèrent les trains le font de façon sécuritaire avec les périodes de repos appropriées», a expliqué M. Laporte.
Dans les derniers jours, des groupes du milieu des affaires et de nombreux politiciens ont exhorté les deux parties à trouver une entente afin d'éviter un arrêt de travail, craignant les nombreuses répercussions d'une paralysie du réseau ferroviaire. Les appels à une résolution rapide du conflit risquent de s’intensifier maintenant que l’arrêt de travail s'est amorcé.
Selon l'Association des chemins de fer du Canada, les deux entreprises transportent chaque jour des marchandises d'une valeur combinée d'un milliard de dollars. De nombreuses expéditions avaient été arrêtées de manière préventive en début de semaine pour éviter que des marchandises restent bloquées en cas de conflit.
Les parties ont négocié jusqu'en fin de soirée, mercredi, dans des hôtels de Montréal et Calgary. Les pourparlers ont été interrompus peu avant minuit.
Chaque partie a accusé l'autre de ne pas négocier sérieusement.
«Les compagnies de chemins de fer ne se soucient pas des agriculteurs, des petites entreprises, des chaînes d’approvisionnement ou de leurs propres employés. Leur seul objectif est d’augmenter leur bénéfice net, même si cela signifie mettre en péril l’ensemble de l’économie», a soutenu le président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada, Paul Boucher, dans un communiqué publié tôt jeudi matin.
Les Teamsters représentent 6000 travailleurs du CN et 3300 travailleurs du CPKC.
De son côté, le CN a assuré avoir négocié de bonne foi au cours des neuf derniers mois.
«La Compagnie a proposé des offres sérieuses prévoyant un meilleur salaire, de meilleures périodes de repos et des horaires plus prévisibles. Les Teamsters n'ont manifesté aucune urgence ni aucune volonté de parvenir à un accord favorable aux employés, à l'entreprise et à l'économie», a plaidé le CN dans une déclaration écrite.
Le CPKC a quant à lui appelé à un arbitrage exécutoire, affirmant que le syndicat avait formulé des «demandes irréalistes».
Des associations représentant des entreprises ont également demandé au gouvernement d'intervenir en imposant un arbitrage exécutoire et en interdisant les grèves et les lock-out pendant que le processus se déroule.
Le premier ministre Justin Trudeau a plutôt appelé les deux parties à trouver une entente à la table des négociations, mercredi.
Jeudi matin, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain est allée encore plus loin, alors qu'elle a réclamé une loi spéciale pour forcer le retour au travail.
«Une fois de plus, les chaînes d’approvisionnement sont paralysées par des grèves. Dans un contexte économique déjà difficile, ce blocage va rapidement entraîner des pénuries et des hausses de prix, qui mettront en péril entreprises et emplois», a déploré son président et chef de la direction, Michel Leblanc.
Grèves au @CN_CommFr et @CPKCrail: Les chaines d'approvisionnement sont paralysées, ce qui entraînera rapidement des pénuries et des hausses de prix, et mettra en péril entreprises et emplois. C'est inacceptable.
— Michel Leblanc (@MichelLeblanc20) August 22, 2024
Le transport par rail est un service essentiel pour la société…
L'agriculture, la construction, l'exploitation minière, l'énergie, le commerce de détail et la construction automobile sont tous des secteurs qui seront affectés par ce conflit de travail.
Aux États-Unis, des compagnies ferroviaires ont également dû détourner des expéditions à destination du Canada. Des entreprises américaines dépendent aussi des deux principales compagnies ferroviaires du Canada pour leurs expéditions, puisque les voies du CN et du CPKC s'étendent jusqu'au golfe du Mexique et, dans le cas du CPKC, jusqu'à plusieurs ports mexicains.
Pendant ce temps, les ports canadiens craignent que les conteneurs s'accumulent sur les quais, puisque les marchandises ne pourront pas être transportées par train après avoir été déchargées des navires. Les ports soutiennent que cela pourrait causer des embouteillages et forcer certains transporteurs à se réorienter vers des terminaux américains.