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Les plus récentes données de l'Agence de la santé publique du Canada démontrent que le taux d'hospitalisation des personnes de 65 ans et plus augmente.
Des médecins canadiens affirment que la propagation de l’influenza commence à toucher davantage les personnes âgées, car les données de surveillance indiquent que le taux d'hospitalisation des aînés s’approche de celui des enfants.
Les données de l'Agence de la santé publique du Canada pour la semaine ayant pris fin le 26 novembre montrent que les enfants de moins de cinq ans constituent toujours le plus grand nombre de patients hospitalisés pour la grippe, mais que le taux d'hospitalisation des personnes de 65 ans et plus augmente également, alors que la saison grippale qui a commencé plus tôt que d'habitude cette année.
Selon le spécialiste des maladies infectieuses, le Dr Isaac Bogoch, de l'Hôpital général de Toronto, «nous avons une tempête un peu parfaite avec une forte saison de grippe qui a commencé tôt et s'est élevée rapidement. Nous avons une couverture inférieure à la moyenne du vaccin antigrippal. Et nous avons un système de soins de santé qui est poussé à sa limite».
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Ce ne sont pas toutes les provinces qui déclarent la vaccination avant la fin de la saison. L'Alberta fait partie de celles qui le font, et jusqu'à présent cette saison, 22,5 % des Albertains ont reçu un vaccin contre l’influenza, ce qui est à peu près le même taux qu'à la même période l'an dernier.
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À l'échelle nationale, l'Agence de la santé publique du Canada affirme que l'adoption du vaccin a été d'environ 40 % chez les adultes l’an dernier.
Le Dr Bogoch prévoit que les infections grippales chez les adultes continueront probablement d'augmenter. Il rappelle que la saison grippale culmine normalement en janvier, que les cas diminuent jusqu'en février puis s'éteignent à la fin de l'hiver.
La plupart du temps, les enfants ont tendance à attraper la grippe en premier, puis à la rapporter à leurs parents et grands-parents, d’après le Dr Matthew Oughton, spécialiste des maladies infectieuses à l'Hôpital général juif de Montréal.
À son avis, les hôpitaux du Québec sont sur le point de subir ce phénomène. Une augmentation des cas chez les adultes avec la flambée des cas pédiatriques pourrait ajouter de la pression sur un système de santé qui fait déjà face à des pénuries de personnel à l'approche de la saison des Fêtes.
Les médecins exhortent donc les gens à se faire vacciner sans délai contre la grippe, notant qu'il faut deux semaines pour qu’une dose fasse effet.
D’ailleurs, le Dr Samir Sinha, directeur de la gériatrie au Sinai Health and University Health Network à Toronto, affirme que les responsables de la santé publique au Canada auraient dû faire pression plus tôt pour que les gens se fassent vacciner contre la maladie.
Les données provenant d'Australie, où la saison de la grippe s'étend généralement de mai à octobre, montrent que la saison grippale au Canada sera difficile.
Le guide du Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) a signalé que le vaccin antigrippal pourrait être administré en même temps qu'un vaccin COVID-19 pour les personnes âgées de cinq ans et plus. Cependant, le Dr Sinha pense que les directives du CCNI n'ont pas été correctement transmises au public.
«Je ne pense pas que cela se soit vraiment traduit par un ensemble cohérent d'actions, qu'il y avait une bonne prise de conscience du public que ce sont les deux vaccins qui sont disponibles.»
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Le médecin salue le Manitoba qui, selon lui, est un exemple d'administration qui a fourni des informations sur la saison respiratoire à venir et sur la nécessité pour les personnes âgées de 65 ans et plus de se faire vacciner contre le pneumocoque et la grippe, tout en recevant une protection contre la COVID-19.
L'Agence de la santé publique du Canada affirme que la grippe cause environ 3500 décès chaque année au pays.
Avec la pneumonie, la grippe se classe actuellement au huitième rang des causes de décès au Canada et, avant la pandémie de COVID-19, elle était la principale cause de décès évitable par la vaccination au Canada, selon ce que rapporte Surveillance ÉpiGrippe, un système national de surveillance de la propagation de la grippe et des syndromes grippaux.
En collaboration avec Nicole Ireland, La Presse canadienne