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Cette question n'est pas encore réglée.
Des microplastiques sont retrouvés dans l’océan et dans l’air, dans notre nourriture et notre eau. On les a retrouvés dans un large éventail de tissus de l'organisme, notamment le cœur, le foie, les reins et même les testicules. Mais sont-ils réellement néfastes?
Les preuves suggèrent que c’est possible, mais leur portée est limitée. Certains chercheurs sont inquiets, mais reconnaissent que de nombreuses questions demeurent sans réponse.
La docteure Marya Zlatnik, une obstétricienne de San Francisco qui a étudié les toxines environnementales et la grossesse, a vu des études soulever des inquiétudes quant à l'impact des microplastiques sur la santé des nourrissons et des adultes.
Mais il s’agit d’un domaine de recherche relativement jeune et elle n'en discute généralement pas avec ses patientes. «Je ne sais pas encore vraiment quoi leur dire», admet la docteure Zlatnik.
Voici un aperçu de ce que l'on sait pour l'instant.
Les plastiques sont des matériaux fabriqués par l’humain, dont beaucoup sont dérivés du pétrole ou d’autres produits pétroliers. Ils peuvent se décomposer en particules plus petites sous l’effet de la chaleur, des intempéries et même de la digestion animale.
Les chercheurs s’intéressent de plus en plus aux microplastiques, qui peuvent être aussi gros qu’une gomme à crayon ou aussi petits qu’une fraction de la largeur d’un cheveu humain. Les nanoplastiques, un autre domaine d'étude, sont encore plus petits.
Ces minuscules plastiques ont été détectés dans l’air, l’eau et le sol, dans le lait et dans l’eau potable, en bouteille ou même du robinet. On les retrouve également dans divers aliments, notamment le sel, le sucre, le miel, le riz et les fruits de mer.
Très probablement, oui.
Il existe un débat scientifique sur la quantité que les gens inhalent et ingèrent, et cela peut varier en fonction de ce que l'on mange et boit et de l'endroit où l'on vit, affirment les chercheurs.
Certains chercheurs australiens, pour le compte du Fonds mondial pour la nature (WWF), ont calculé en 2019 que bien des humains consomment chaque semaine environ 5 grammes de plastique provenant d'aliments et de boissons courants, soit l'équivalent d'une carte de crédit. Cette estimation n’est pas universellement acceptée par les chercheurs, mais elle est fréquemment mentionnée dans les articles de presse.
Les chercheurs tentent toujours de comprendre les niveaux d’exposition, mais étude après étude, ils découvrent des signes de présence de plastique dans les tissus corporels.
«Les microplastiques ont été mesurés dans presque tous les tissus corporels qui ont été évalués», a déclaré Tracey Woodruff, chercheuse à l'Université de Californie à San Francisco. Les scientifiques ont même rapporté en avoir trouvé dans le pénis, les ovaires et le placenta.
Cette question n'est pas encore réglée.
Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé de 2022 a conclu qu’il n’y avait aucun risque clair pour la santé humaine, sur la base des preuves disponibles actuellement.
Il n’y a pas non plus de signe évident d’un impact généralisé sur la santé publique, du moins au chapitre de la mortalité. Les taux de mortalité par cancer, maladies cardiaques et accidents vasculaires cérébraux ont diminué au lieu d’augmenter.
Mais les chercheurs n’ont commencé que ces dernières années à mesurer les plastiques dans le corps humain et à tenter d’évaluer leurs effets sur la santé. Une partie de ce travail ne fait que commencer à porter ses fruits.
Il est logique de croire que les microplastiques sont nocifs, car ils contiennent des produits chimiques toxiques, a déclaré la professeure Woodruff, qui faisait partie d'une équipe qui a examiné près de 2000 études sur les microplastiques, à la demande des élus californiens. Il se pourrait, par exemple, que les microplastiques jouent un rôle dans l’augmentation de l’incidence de certains cancers chez les jeunes, a-t-elle déclaré.
Les informations disponibles indiquent que les plastiques peuvent déclencher une inflammation et provoquer d’autres changements problématiques dans l'organisme humain qui peuvent, par exemple, augmenter le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.
Une petite étude publiée plus tôt cette année dans le «New England Journal of Medicine» a suggéré, mais n'a pas prouvé, que les patients présentant des traces de plastique dans leurs artères couraient un plus grand risque de mourir d'une crise cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral. Mais un expert non impliqué dans la recherche a suggéré que cette étude a pu surestimer les effets des microplastiques.
Il existe des moyens de réduire l’exposition potentielle aux microplastiques, affirment les chercheurs.
Enlevez vos chaussures avant d'entrer dans la maison, pour éviter de laisser de la poussière chargée de plastique (sans parler des germes, de la saleté et d'autres débris) dans toute votre maison.
Mangez des aliments que vous préparez à la maison – en particulier des fruits et légumes frais.
Ne mettez pas un repas au micro-ondes dans un plateau en plastique, peu importe ce qu'on lit sur l'emballage des plats cuisinés, recommande la professeure Woodruff.
Et optez pour des bouteilles d’eau réutilisables en acier inoxydable ou en verre, plutôt que des bouteilles jetables en plastique, a-t-elle ajouté.
L'obstétricienne Zlatnik souligne aussi que les familles à faible revenu pourraient avoir de plus gros soucis à se faire. «Si quelqu'un s'inquiète de la provenance de son prochain repas, je ne vais pas lui conseiller de conserver ses restes dans des récipients en verre et de ne pas les mettre au micro-ondes dans du plastique.»