Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Santé

Les dépenses du Québec pour les agences privées en santé ont explosé lors des cinq dernières années

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, s'est publiquement engagé à cesser complètement de faire appel aux agences privées pour le personnel hospitalier d'ici 2026.

Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, répond à l'opposition lors de la période des questions, le jeudi 8 juin 2023, à l'Assemblée nationale à Québec.
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, répond à l'opposition lors de la période des questions, le jeudi 8 juin 2023, à l'Assemblée nationale à Québec.
Cindy Sherwin
Cindy Sherwin

Le gouvernement du Québec aurait dépensé plus de 1,5 milliard de dollars l'année dernière pour les travailleurs de la santé provenant d'agences privées, à un moment où son ministère de la Santé affirme vouloir réduire l'utilisation des services de santé privés.

Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.

Les données ont été obtenues auprès du ministère de la Santé et rapportées par le Journal de Montréal (JdeM). Les mêmes chiffres indiquent que les dépenses du secteur privé sont cinq fois plus élevées qu'il y a cinq ans, en 2017-2018, lorsque le gouvernement avait dépensé 300 millions de dollars.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, s'est publiquement engagé à cesser complètement de faire appel aux agences privées pour le personnel hospitalier d'ici 2026. Cependant, questionné au sujet de ces chiffres mardi, il a de nouveau souligné que cela se ferait de manière progressive.

Néanmoins, il n'est pas tout à fait clair comment la province va résoudre sa pénurie de main-d'œuvre en santé et cesser de dépendre du secteur privé.

Le ministère a déjà mis en place des mesures pour dissuader les infirmières du secteur public de passer au privé. Principalement punitives, elles visent à s'assurer que les infirmières des agences privées se voient attribuer des quarts moins désirables et que les infirmières du système public aient du mal à passer d'un secteur à l'autre.

En avril dernier, le ministre de la Santé avait déclaré que le Québec dépendait des agences privées pour pallier le manque de main-d'œuvre.

Selon les informations du JdeM, les dépenses gouvernementales dans le secteur privé sont cinq fois supérieures à ce qu'elles étaient il y a cinq ans, atteignant 300 millions de dollars en 2017-2018.

La situation du personnel reste désespérée dans certaines régions. Une autorité sanitaire de la région de l'Ouest-Montérégie au Québec en est arrivée à offrir des incitatifs tels qu'un lieu de couchage gratuit à l'hôpital et le remboursement des frais de déplacement aux infirmières vivant à plus de 50 km des hôpitaux si elles acceptent de travailler deux quarts de travail consécutifs.

Mardi, M. Dubé a déclaré qu'il s'attend à ce que le gouvernement puisse réduire ces coûts lorsque la nouvelle législation entrera en vigueur. Une nouvelle réglementation limite le montant que les agences privées peuvent facturer.

«Rappelez-vous, ce n'est pas il y a si longtemps que nous avions préparé le projet de loi 10», a déclaré M. Dubé.

Le syndicat des infirmières, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), avait demandé en mars 2023 que le gouvernement continue de travailler à la modification du projet de loi 10, chapitre 8: Loi limitant le recours aux services d'agences de placement de personnel et de main-d'œuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.

En conséquence, M. Dubé a déclaré que le projet de loi 10 tel qu'il est actuellement aborde deux problèmes : «le moment où nous pourrons nous débarrasser de l'agence, et il limite le montant qu'ils peuvent nous facturer». «Ces deux éléments seront applicables à partir de ce mois d'octobre», a ajouté M. Dubé.

«Je pense donc que nous disposons des outils nécessaires», a-t-il poursuivi.

Attirer les infirmières dans le système public reste le plus grand obstacle. Les syndicats d'infirmières de premier plan ont déclaré que le gouvernement doit améliorer les conditions de travail et les salaires.

Les négociations sont en cours.

Cindy Sherwin
Cindy Sherwin