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De nouvelles statistiques indiquent que les cas d’extorsion déclarés à la police au Canada ont augmenté de près de 300 % au cours de la dernière décennie, au moment où le crime a augmenté en ligne pendant la pandémie de COVID-19.
De nouvelles statistiques indiquent que les cas d’extorsion déclarés à la police au Canada ont augmenté de près de 300 % au cours de la dernière décennie, au moment où le crime a augmenté en ligne pendant la pandémie de COVID-19.
«Ces augmentations inquiétantes sont liées à l’utilisation des plateformes de médias sociaux et d’autres fournisseurs de services électroniques», a déclaré Lianna McDonald, directrice générale du Centre canadien de protection de l’enfance, dans un communiqué de presse.
«Elles doivent être vues comme un coup de semonce.»
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Les données sur la criminalité publiées par Statistique Canada mardi ont également montré une augmentation de 8 % de la distribution non consensuelle d’images intimes de 2020 à 2021. Il y a également eu une augmentation des communications indécentes ou harcelantes ― en hausse de 4 % ― et des menaces proférées ― en hausse de 3 %.
La nature de ces crimes s’est déplacée en ligne, a déclaré Statistique Canada, et pourrait avoir été exacerbée par une activité accrue sur internet pendant la pandémie. Il y a eu près de 15 500 infractions liées aux comportements harcelants et menaçants relatifs à la cybercriminalité en 2021, soit une hausse de 21 % par rapport à 2019.
Stephen Sauer, le directeur de Cyberaide.ca, a déclaré que le problème s’était aggravé au cours de la dernière année. Le centre de protection de l’enfance de Winnipeg gère Cyberaide, la ligne d’information du Canada pour signaler les cas d’exploitation sexuelle d’enfants en ligne.
Il y a eu une augmentation de 120 % des signalements de leurre en ligne entre janvier et juin, a déclaré M. Sauer. La ligne voit maintenant 300 cas d’extorsion par mois, contre 155 plus tôt cette année.
«Ce que cela dit vraiment, c’est qu’il y a un problème important ici. La police constate une augmentation, nous constatons une augmentation», a dit M. Sauer.
Le nombre de personnes ciblées est également probablement plus élevé, a noté M. Sauer, mais plusieurs ne signalent pas par sentiment d’embarras ou de honte, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants.
«Je pense qu’il y a beaucoup d’enfants qui essaient de gérer ces situations par eux-mêmes sans adulte ou sans nous le signaler», a-t-il déclaré.
M. Sauer a affirmé que souvent les enfants étaient spécifiquement ciblés. Les réseaux du crime organisé basés à l’étranger se font passer pour de jeunes femmes sur les plateformes de médias sociaux que les adolescents utilisent comme Snapchat et Instagram.
Ils les convainquent d’envoyer des images ou des vidéos sexuellement explicites, puis menacent immédiatement de partager le contenu si ces enfants ne leur versent pas de l’argent, ou parfois plus d’images.
Les conséquences de ces crimes peuvent être mortelles. Un jeune Manitobain de 17 ans s’est enlevé la vie plus tôt cette année, seulement trois heures après avoir été pris pour cible en ligne.
Les services de police de tout le Canada ont envoyé des avertissements après une forte augmentation des escroqueries à la sextorsion.
Statistique Canada a également noté une augmentation des incidents impliquant le leurre d’un enfant par le biais d’un ordinateur ― une hausse de 5 % par rapport à 2020.
Le mois dernier, une Albertaine de 13 ans a disparu pendant plus d’une semaine avant d’être retrouvée dans l’Oregon, et sa famille dit qu’elle a été prise dans les jeux psychologiques d’un homme qu’elle a rencontré en ligne.
Un Américain de 40 ans a été arrêté et accusé de viol, d’agression sexuelle et d’enlèvement.
M. Sauer a déclaré que ces cas impliquant des crimes en ligne peuvent être extrêmement difficiles à enquêter pour la police, car la plupart des entreprises de médias sociaux ne sont pas situées au Canada et ne sont pas nécessairement obligées de fournir des informations aux agents.
Les parents devraient parler de sécurité en ligne avec les enfants, mais M. Sauer prévient que cela ne peut pas être la seule garantie pour les enfants qui utilisent de plus en plus internet pour l’école et la socialisation.
Les entreprises de médias sociaux pourraient apporter des changements immédiats pour garantir la sécurité des enfants sur leurs plateformes, a avancé M. Sauer. Le gouvernement fédéral pourrait également mettre en place une réglementation, a-t-il ajouté.
Ottawa vient de conclure un conseil consultatif sur la sécurité en ligne et est en train de mener des consultations afin de former un cadre réglementaire pour lutter contre le contenu préjudiciable en ligne.
Mme McDonald a dit que les nouvelles données sur la criminalité renforcent la nécessité pour le gouvernement «d’imposer rapidement un cadre réglementaire aux entreprises de technologie».
«Nous ne permettons pas à d’autres types d’entreprises d’introduire sur le marché canadien des produits potentiellement dangereux pour la population», a-t-elle déclaré.
«Or, dans l’espace numérique, c’est la foire d’empoigne au détriment des enfants.»