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«On espère avoir la collaboration des syndicats et le moins de perturbations possibles.»
La négociation de nouvelles ententes de conventions collectives en santé et en éducation est parmi les principaux dossiers que doit régler le gouvernement Legault cet automne et le premier ministre s’est montré «inquiet» des spectres de grève qui planent au-dessus de ces secteurs, vendredi.
«Je vous le dis, j’ai quand même quelques inquiétudes sur les perturbations annoncées par certains syndicats qui vont avoir le droit de grève à la fin septembre», a-t-il révélé dans le cadre du caucus présessionnel de la Coalition avenir Québec (CAQ) à Saguenay.
«On espère avoir la collaboration des syndicats et le moins de perturbations possible», a-t-il ajouté. Le message semblait être destiné particulièrement aux membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), elle, a récemment tendu la main au gouvernement dans le cadre des négociations.
M. Legault s’est défendu d’être en train de «négocier sur la place publique», mais le premier ministre ne s’est pas gêné pour statuer sur l’offre patronale. Il a, entre autres, expliqué que son gouvernement ne peut répondre à la demande d’augmentation de salaire de la FIQ – établie à 24% selon ses dires – à l’heure où les Québécois tentent de garder la tête hors de l’eau malgré la hausse du coût de la vie.
«Bien honnêtement, on gère l’argent des Québécois», a-t-il déclaré. «On n’a pas cette capacité de payer. On est en déficit et il n’est pas question d’augmenter les impôts ou les taxes.»
Pour le leader du gouvernement, qui souhaite que les dossiers se règlent «le plus rapidement possible», il faut plutôt encourager l’attraction et la rétention «avec des incitatifs financiers pour avoir plus d’infirmières à temps plein».
«On n’arrivera jamais à avoir un système de santé accessible et efficace si on n’a pas un plus grand pourcentage d’infirmières qui travaillent à temps plein», a insisté M. Legault.
En ce qui a trait à l’éducation, M. Legault a rappelé que son gouvernement a mis en place des bonis de 20 000 $ pour les étudiants et une augmentation de salaire de 18% en moyenne. Selon lui, il y a un lien à faire avec ces mesures et l’augmentation d’inscriptions à l’Université Laval, mais aussi dans la plupart des facultés d’éducation.
La FAE, qui représente 65 000 enseignants, a réduit ses demandes de moitié dans le but de faire avancer la négociation avec le gouvernement.
Les deux parties négocient depuis des mois le renouvellement de la convention collective des professeurs qui est venue à échéance le 31 mars dernier.
En santé, l'automne chaud promis par la FIQ a pris forme, alors que des infirmières ont pris part cette semaine à une manifestation qui s'est déroulée entre une station de métro de Laval et le centre-ville de Montréal.
Les manifestantes ont distribué des tracts portant sur la négociation de leur convention collective, qui dure depuis plusieurs mois. Les demandes de la FIQ avaient été déposées en novembre dernier. Québec avait déposé ses offres à l'ensemble des employés de l'État en décembre.
C'est donc le début des moyens de pression plus corsés de la FIQ. Jusqu'ici, la grande organisation syndicale de 80000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques s'était limitée à des moyens de pression plus légers, comme le port de t-shirt, le déroulement de banderole et des manifestations de moindre envergure.
Avec de l'information de Jean-François Poudrier pour Noovo Info et de La Presse canadienne.