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Ce groupe, que le premier ministre Justin Trudeau avait qualifié de «petite minorité marginale», a été choisi «personnalité qui a marqué l'actualité de 2022», à l'issue d'un sondage mené dans les rédactions des médias d'information de tout le pays.
Ils sont venus à Ottawa par milliers, avec des objectifs divers et des récriminations différentes, mais ils étaient unis contre le gouvernement libéral fédéral et les restrictions sanitaires liées à la COVID-19.
Les manifestants qui ont formé le «convoi de la liberté» et des manifestations similaires à travers le pays ont bloqué les rues de la capitale et des passages frontaliers internationaux, présentent une nouvelle forme de protestation au Canada.
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Ce groupe, que le premier ministre Justin Trudeau avait qualifié de «petite minorité marginale», a été choisi «personnalité qui a marqué l'actualité de 2022», à l'issue d'un sondage mené dans les rédactions des médias d'information de tout le pays par La Presse canadienne.
Le convoi a rapidement pris de l'ampleur, en février, recueillant du soutien et des dons de partout au pays.
Alors que le «convoi de la liberté» a commencé à rouler vers l'est et que le soutien au financement participatif a atteint des millions, «il est devenu clair que ces manifestants pourraient à la fois aboyer et mordre», a écrit Dawn Walton, rédactrice en chef de CTV Calgary, dans sa réponse au sondage de l'agence de presse nationale.
L'une des organisatrices, Tamara Lich, avait déclaré à un petit groupe de journalistes, au cours de la première semaine de la manifestation, que les manifestants étaient là «par amour» pour leurs familles, leurs communautés et leur pays.
Les chauffeurs de gros camions klaxonnaient presque continuellement à toute heure de la journée, jusqu'à ce qu'une ordonnance du tribunal les oblige à cesser leur bruyant manège. La puanteur des vapeurs de diesel et de la fumée flottait dans l'air, et certains résidents d'Ottawa ont raconté qu'ils se sentaient piégés chez eux, effrayés de s'aventurer au milieu de cette foule indisciplinée et imprévisible.
Certains manifestants qui s'étaient sentis heurtés par deux ans de restrictions pandémiques voulaient que leurs préoccupations soient entendues à Ottawa, alors que d'autres semblaient avoir des objectifs plus radicaux, voire violents, notamment le renversement du gouvernement élu.
«Les manifestants autoproclamés du ''convoi de la liberté'' n'étaient peut-être pas clairs sur leurs objectifs et mal informés sur la manière de les poursuivre, mais ils reflétaient un schisme dans notre société qui est ignoré, à nos risques et périls», a écrit Murray Wood, directeur des programmes à la station de radio CJME 980, à Regina.
Les protestations se sont enracinées pendant si longtemps que M. Trudeau a décidé de déclarer l'état d'urgence le 14 février, invoquant la Loi sur les mesures d'urgence pour la première fois depuis qu'elle a remplacé la Loi sur les mesures de guerre en 1988.
«Rarement un acte de protestation a été si dramatiquement mis en œuvre par les plus hauts niveaux de pouvoir au Canada», écrit encore Mme Walton, de Calgary.
«Le convoi dit ''de la liberté'' a été l'aboutissement d'un mouvement comme on n'en avait jamais vu au sein de la société canadienne, et il a amené le gouvernement fédéral à adopter des mesures tout aussi inusitées», écrit Bernard Barbeau, rédacteur en chef de l'information numérique à Radio-Canada, à Montréal.
Alors que les manifestants insistent sur le fait que leurs blocus étaient pacifiques et non violents, la police a découvert un stock d'armes au blocus frontalier dans la petite ville de Coutts, en Alberta, avant que cette manifestation ne soit dissoute.
La GRC a soutenu que le groupe s'armait pour une éventuelle confrontation avec la police.
«Les manifestations du ''convoi de la liberté'' ont attiré l'attention internationale sur le Canada et ont forcé le pays à lutter contre une vague populiste colérique et conspiratrice», a écrit Marco Vigliotti, rédacteur en chef de la section municipale au Ottawa Citizen et au Ottawa Sun.
Des centaines de manifestants ont été arrêtés lorsque la police a lancé une opération massive au centre-ville d'Ottawa, en février. Plusieurs organisateurs et manifestants devraient être jugés l'année prochaine pour diverses accusations.
«Aimez-les ou détestez-les, les manifestants du convoi ont eu un impact sur la vie quotidienne de la plupart des Canadiens en 2022 et ont montré les fractures dans notre pays», a écrit Tim Switzer, rédacteur en chef du Regina Leader-Post.
Près de la moitié des 104 personnes interrogées dans les rédactions de tout le pays ont choisi «le manifestant du convoi» comme «la personnalité qui a marqué l'actualité en 2022». Un peu plus de 27 % ont opté pour la reine Élisabeth II, décédée en septembre.
La Presse Canadienne avait déjà annoncé lundi que la manifestation du «convoi de la liberté» elle-même avait été sélectionnée par les rédactions comme l'«événement de l'année en 2022».
Du côté francophone, on a aussi choisi pour moitié (7 sur 14) «le manifestant du convoi» comme «personnalité qui a marqué l'année». Loin derrière, trois rédactions ont choisi la ministre des Sports, Pascale St-Onge, qui a dû gérer la crise à Hockey Canada; deux autres ont opté pour la reine.