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M. Rhodes a déclaré qu'il n'avait aucune idée que ses partisans allaient rejoindre la foule pro-Donald Trump pour prendre d'assaut le Capitole et qu'il était bouleversé après avoir découvert que certains l'avaient fait.
Le chef de la milice d'extrême droite Oath Keepers, Stewart Rhodes, a déclaré aux jurés qu'il n'était pas prévu que sa bande d'extrémistes attaque le Capitole américain le 6 janvier 2021, alors qu'il tentait lundi de blanchir son nom dans son procès pour conspiration séditieuse.
Prenant la parole pour sa défense pour une deuxième journée, M. Rhodes a déclaré qu'il n'avait aucune idée que ses partisans allaient rejoindre la foule pro-Donald Trump pour prendre d'assaut le Capitole et qu'il était bouleversé après avoir découvert que certains l'avaient fait. «Il n'était pas prévu d'entrer dans le bâtiment à quelque fin que ce soit», a déclaré M. Rhodes.
Il a dit qu'il pensait qu'il était stupide pour les membres du Oath Keepers d'entrer dans le Capitole. Il a insisté sur le fait que ce n'était pas leur «mission».
Dans des messages texte le jour de l'attaque, M. Rhodes a cependant adopté une attitude différente, qualifiant les partisans de M. Trump qui sont entrés dans le Capitole de «véritables patriotes». Plutôt que de dire à ses militants de rester à l'écart de l'émeute, il les a appelés dans la région.
M. Rhodes a soutenu qu'il s'agissait simplement d'un point de rencontre pour quitter, mais la procureure Kathryn Rakoczy a souligné que M. Rhodes n'avait jamais condamné l'insurrection. Quelques heures après la fin, il a écrit un message disant «vous n'avez encore rien vu».
Elle a également montré plusieurs messages dans lesquels M. Rhodes faisait référence à «nous et nos fusils» ou «bottes sur le terrain» avant le 6 janvier. Elle a dit: «(M. Rhodes) disait depuis des semaines, voire des mois, que comme le président n'agissait pas, vos partisans prendraient les choses en main».
M. Rhodes a affirmé lundi qu'il parlait de ce qui, selon lui, pourrait se produire après le 6 janvier.
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Stewart Rhodes est jugé avec quatre autres personnes pour ce que les procureurs ont prétendu être un plan visant à organiser une rébellion armée pour empêcher le transfert du pouvoir présidentiel du républicain Donald Trump au démocrate Joe Biden. Les procureurs ont tenté de montrer que pour le groupe des Oath Keepers, l'émeute n'était pas une manifestation impulsive, mais faisait partie d'un complot sérieux réfléchi depuis des semaines.
La défense de M. Rhodes se concentre en grande partie sur l'idée que son discours visait à persuader Donald Trump d'invoquer la loi sur l'insurrection, qui donne au président un large pouvoir discrétionnaire pour décider quand la force militaire est nécessaire et ce qui est qualifié de force militaire.
M. Rhodes a déclaré aux jurés qu'il pensait qu'il aurait été légal pour Donald Trump d'invoquer cet acte et d'appeler une milice en réponse à ce qu'il croyait être une élection «inconstitutionnelle» et «invalide».
«Tous mes efforts ont porté sur ce que M. Trump pouvait faire», a mentionné M. Rhodes.
Il n'était pas tout à fait clair ce que M. Rhodes aurait voulu que la milice fasse après avoir été appelée par Donald Trump. Mais il a insisté sur le fait que perturber la validation du vote n'était pas l'un de ses objectifs et il s'attendait à ce qu'il soit certifié.
Les procureurs disent que les propres mots de Stewart Rhodes montrent qu'il utilisait la loi sur l'insurrection comme couverture légale et qu'il allait agir quoi que fasse Donald Trump. Parmi les messages envoyés par M. Rhodes, il y en avait un datant de décembre 2020 dans lequel il dit que Donald Trump «doit savoir que s'il n'agit pas, nous le ferons».
Un autre membre d'Oath Keeper a précédemment témoigné dans le cadre d'un accord avec les procureurs que lui et d'autres membres du groupe étaient prêts à utiliser «tous les moyens nécessaires» pour arrêter la certification du vote.
M. Rhodes a également abordé un autre élément clé du dossier des procureurs: un arsenal massif d'armes que les membres d'Oath Keepers possédaient dans un hôtel dans la Virginie voisine. Les procureurs affirment que les armes faisaient partie d'une soi-disant force de réaction rapide que le groupe pourrait déployer rapidement à Washington.
M. Rhodes a affirmé que les armes n'étaient pas destinées à une force de réaction rapide, bien que l'accusation ait de nouveau montré plusieurs messages où il faisait référence aux armes par ce nom et un où il disait que la «situation l'exigeait».
M. Rhodes n'est pas entré dans le Capitole le 6 janvier et les procureurs l'ont décrit comme «un général surveillant ses troupes sur un champ de bataille». Rhodes a déclaré qu'il s'était simplement rendu au Capitole pour retrouver ses fidèles du Oath Keeper qui n'étaient pas en «mission» de sécurité pour protéger des personnalités telles que Roger Stone, un confident de longue date de M. Trump. M. Rhodes a déclaré qu'il n'avait même pas réalisé que l'un de ses hommes était entré dans le Capitole jusqu'à ce qu'il le voie sur une photo du FBI.
Les procureurs ont passé des semaines à présenter méthodiquement des preuves montrant que M. Rhodes et les membres du Oath Keepers discutaient de la perspective de violence avant le 6 janvier et de la nécessité de garder M. Biden hors de la Maison-Blanche à tout prix.
Parmi leurs témoins clés figuraient deux anciens partisans de M. Rhodes qui ont plaidé coupables dans l'attaque du Capitole et ont accepté de coopérer avec les enquêteurs dans l'espoir d'obtenir une peine plus légère. L'un d'eux a déclaré aux jurés que les Oath Keepers étaient prêts à empêcher la certification de la victoire électorale de Joe Biden par «tous les moyens nécessaires», y compris en prenant les armes.
Trois des membres du groupe des Oath Keepers qui ont plaidé coupables de complot séditieux et conclu des accords de coopération avec des procureurs n'ont notamment pas été appelés à la barre par le gouvernement. On ne sait pas pourquoi.
Les accusés sont les premiers, parmi les centaines de personnes arrêtées lors de l'émeute du Capitole, à être jugés pour ce chef d'accusation datant de l'époque de la guerre de Sécession et passible de 20 ans de prison. Le ministère de la Justice a obtenu une telle condamnation lors d'un procès il y a près de 30 ans et a l'intention de juger deux autres groupes pour ce motif dans le courant de l'année.
Outre M. Rhodes, qui vient de la ville de Granbury, au Texas, Kelly Meggs, chef du comité de la Floride des Oath Keepers, Kenneth Harrelson, un autre Oath Keeper de Floride, Thomas Caldwell, un officier de renseignement de la marine américaine à la retraite, originaire de Virginie, et Jessica Watkins, qui dirigeait une milice de l'Ohio, seront jugés. Ils doivent répondre de plusieurs autres chefs d'accusation en plus de la conspiration séditieuse.
En collaboration avec Alanna Durkin Richer, AP